Mitraille d'images et de vidéos
- Par guy sembic
- Le 11/12/2010 à 08:55
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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J'avais déjà effectivement remarqué autour de moi, depuis l'avancée du numérique et de son utilisation généralisée toutes générations confondues ; que l'on “mitraillait”... C'est à dire que, tout comme l'on respire même, tout comme l'on s'exprime à propos de tout ou de rien, et de surcroît en ayant sans cesse avec soi, accroché à la ceinture, ou dans son sac à main à portée immédiate, ou dans une poche de sa chemise... un téléphone portable de nouvelle génération faisant office d'appareil photo... Il en résulte un nombre impressionnant d'images en mémoire, diffusées “à tout va” à je ne sais combien de personnes, sur facebook, dans les blogs et les forums, dans des albums sur le Net... Je n'appelle pas cela de la photo! Sans compter la vidéo, et bientôt l'image ou la séquence filmée en trois dimensions! Et cela est bien “caractéristique” de l'époque que nous vivons, notamment dans les lieux de tourisme en été! Ça “mitraille” de toute part, et on finit par avoir l'impression que la relation, que la communication, ne se fait plus désormais qu'en “pixels” et qu'il suffit pour donner des nouvelles, pour s'exprimer, de balancer sur facebook et par mail à ses “amis” ou connaissances, quelques images prises sur le vif, souvent pour donner un “effet”et susciter de l'émotion “flash”!
C'est vrai : autrefois avec les appareils que nous utilisions, il fallait acheter la pellicule, faire développer, et l'on allait reprendre au magasin trois jours plus tard, sa pochette contenant 24 ou 36 photos, que l'on classait ensuite dans de gros albums...
Maintenant avec les disques durs des ordinateurs, les clés USB et autres supports de stockage, et tout ce que l'on peut “mettre en ligne” sur le Web, ça devient d'une banalité déconcertante!
L'image ne devrait-elle pas être, plutôt qu'une communication “simplifiée” voire réductrice et banalisée, le support de ce que l'on a envie d'exprimer, de partager avec ses amis ou connaissances, et qui, plus que l'émotion ou l'effet immédiats, susciterait une réflexion, ouvrirait comme un film qu'en soi l'on se ferait et éveillerait notre imaginaire?
Dans cette folie de mitraille photographique et de diffusion par e-mail et blogs et forums et facebook et twitter... Qui voisine aussi avec la violence relationnelle au quotidien, la violence d'un égo démesuré des uns et des autres ; ou encore avec l'indifférence et le désenchantement que l'on lit sur bien des visages autour de soi... Que demeure -t-il encore de ce “feu intérieur des gens et du monde” ou de cette énergie créatrice et de communication et de partage... Ou de cette violence vivante et passionnée du monde que nous avons connu durant des siècles et qui aujourd'hui peu à peu s'efface et dont quelques braises rougeoient encore?
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