Une histoire des civilisations
- Par guy sembic
- Le 27/10/2022 à 07:56
- Dans Livres et littérature
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… Sous la direction de Jean Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp ; comment l’archéologie bouleverse nos connaissances, 1er tirage 2018, 589 pages avec illustrations, documents, images, photos ; 32 euros…
De tous les ouvrages que j’ai lus, relatifs à l’histoire des civilisations, c’est le plus sérieux, le plus fiable, et le plus actualisé en regard des connaissances en la matière et des plus récentes découvertes…
De surcroît, par comparaison avec d’autres ouvrages traitant d’histoire de civilisations, nous sommes là dans une vision scientifique, c’est à dire que très peu de place est accordée aux mythes, aux légendes, aux représentations, symboles, objets de culte, et autres « sorcelleries ou magies » et de tout ce qui fonde l’imaginaire des peuples à propos de leurs origines…
De toute l’Histoire humaine depuis les plus lointaines origines, c’est la préhistoire (jusqu’à la fin du Paléolithique Supérieur il y a de cela environ douze mille ans) qui est la période la plus longue mais aussi et surtout la plus complexe, la plus difficile à étudier… Et cela pour une raison essentielle : les sites explorés, bien que de plus en plus nombreux aujourd’hui, sont encore très sporadiques, et toujours en petit nombre, disséminés en Afrique de l’Est et du Sud, au Moyen Orient, dans les Balkans et le long d’un axe en gros, du centre sud de l’Europe jusqu’en Chine en passant par le sous continent Indien, l’Indonésie… En ce qui concerne les découvertes d’ossements, de crânes, d’objets en pierre taillée datant d’époques où Erectus, puis Néandertal et Sapiens étaient présents en Eurasie…
Il y a dans le fait que Sapiens, après la disparition d’Erectus (Erectus et associés) il y a 150 000 ans (Erectus a tout de même occupé la « scène du monde » durant près de 2 millions d’années) et après la disparition des Néandertaliens il y a 25/30 mille ans ; soit depuis – 25 000, le seul représentant du genre Homo… Un sujet d’interrogation, de quoi nous interpeler…
Plus on « remonte dans le temps » jusqu’aux Australopithèques et aux Paranthropes, et plus la diversité des « genres » ou « sortes de familles » ou « espèces d’hominines » est importante, et cette diversité décroît considérablement à partir de l’arrivée d’Erectus, de telle sorte que vers -150 000, Sapiens présent depuis -195 000 « voisine » avec Erectus durant presque 50 000 ans, en Afrique et en Eurasie ; et « voisine » également avec Néandertal ( en Europe ) entre -45 000 et – 25/30 000…
L’archéologie demeure dépendante du nombre de sites explorés, ce qui implique une somme de connaissances acquises encore très fragmentaire et forcément incomplète, et des découvertes à venir qui viendront certainement bousculer voire infirmer tout ce qui est acquis…
C’est à partir de l’écriture (à l’origine des signes) qu’a pu se conserver le document et donc le texte , le récit, et qu’en conséquence l’Histoire peut être mieux connue.
Par exemple dans le « monde Égéen » ( de -3000 à -1200) avec Mycènes et la Grèce continentale, l’Egypte des Pharaons, le royaume Hittite (Anatolie), l’empire du Mitanni (nord de L’Irak et Syrie actuels) et l’empire Babylonien ( entre le Tigre et l’Euphrate l’Irak actuel) – les cinq « grandes puissances » de l’époque - il existait pour le commerce, les échanges, l’art, la littérature, la transmission des savoirs, une langue commune parlée et surtout écrite : l’Akkadien (des milliers de tablettes d’argile découvertes lors de fouilles, dans tout l’espace du monde Égéen, sur lesquelles les textes sont rédigés en Akkadien)…
Ce sont – mais pas seulement – les différentes et successives techniques de la taille de la pierre, qui ont – en partie – déterminé l’évolution de l’intelligence (capacités cognitives) chez les Hominines…
L’on a longtemps cru que seules, les espèces du genre Homo (Habilis, Ergaster, Erectus, et à plus forte raison Néandertal et Sapiens, avaient la capacité d’élaborer des techniques de taille de la pierre et cela dans une intention manifeste…
Il a été prouvé récemment, que, lors de découvertes de bifaces, en Afrique, des Australopithèques et des Paranthropes, avant Habilis, Ergaster et Erectus, ont été capables de tailler des pierres qu’ils avaient préalablement choisies, dans une intention manifeste… Ce que ne font pas les grands singes, les gorilles, les chimpanzés et ne faisaient pas leurs ancêtres primates non Hominines, qui eux, utilisaient des galets, des cailloux, des pierres, par opportunité, sans aucun travail effectué sur ces pierres…
Mais en ce qui concerne des objets fabriqués, ou des représentations imagées (peintures sur des parois de caverne), seuls les Sapiens (et dans une certaine mesure les Néandertaliens) se sont exercé à ce qu’il est convenu d’appeler l’art figuratif (Pariétal et mobilier) …
L’âge de la pierre taillée, qui commence avec les Australopithèques et les Paranthropes, finit (en plusieurs millénaires) avec l’âge du Bronze dont l’apogée de cet âge se situe entre – 3000 et – 1400 « premier âge du fer ».
L’âge de la pierre taillée se succède en plusieurs cultures successives, la plus ancienne étant l’Oldowayen caractérisé par des techniques de taille très rudimentaires , suivie par l’Acheuléen (technique de taille plus élaborée)…
L’Oldowayen est présent en Afrique et en Eurasie, mais l’Acheuléen en Eurasie avec l’arrivée de Sapiens en Europe et ces sont ces deux cultures qui précèdent les cultures suivantes nettement plus élaborées avec l’Aurignacien (-39000/-30000) puis le Gravettien (-28 000/-23000) puis le Solutréen (-22000/-17000) et enfin « le summum » avec le Magdalénien ( -16000/fin du Paléolithique Supérieur début du Néolithique)…
Les Aurignaciens (des Sapiens) n’étaient pas « si rudes que ça » il faut croire, puisqu’ils ont réalisé des peintures sur parois de cavernes, au charbon de bois, de Rhinocéros (grotte de Chauvet, Ardèche, datation -36000)…
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