Un visage surgi d'un bouillonnement de souvenirs
- Par guy sembic
- Le 05/03/2010 à 10:31
- Dans Anecdotes et divers
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Ils sont du même pays, de la même région, de la même ville... mais sans doute pas du même quartier...
Ils étaient l'un à côté de l'autre dans un camping, en vacances sur la côte Vendéenne... Ils s'étaient échangé des livres, et durant les quinze jours qu'ils passèrent l'un à côté de l'autre, avec d'autres vacanciers amis occasionnels et de passage, un soir ils se réunirent et organisèrent un barbecue. Ils prirent ce soir là, des photos et rirent et conversèrent jusque tard dans la nuit... Ils firent même, ensemble, un jour de pluie, une excursion pédestre par des chemins côtiers, et un autre jour ils déambulèrent entre les étals d'un marché local...
Dix ans plus tard ils se rencontrèrent tout à fait par hasard dans la galerie marchande d'une grande surface commerciale d'une ville située dans une région proche de la leur...
L'un reconnut l'autre mais l'autre ne réagit point...
Dix ans c'est un gouffre !
En dix ans l'on oublie – du moins pour l'un – ce qui a pu pour un temps, le temps d'une rencontre, relier des êtres entre eux...
Ainsi les rêves prennent-ils feu, puis emportés par le temps deviennent ils d'autres rêves qui ont éteint ceux d'autrefois...
Ainsi s'établissent des liens entre des personnes qui, un temps, vécurent ensemble, et ces liens perdurèrent-ils une saison, puis une autre saison... Et ainsi dans cet espace qui est celui du temps, de ce temps qui passe et que l'on compte en mois et en années, les liens disparaissent-ils, et parfois cependant il demeure de ces liens, comme une trace à peine visible de pas sur la poussière d'un chemin...
Tout ce qui exista entre l'un et l'autre, en vacances d'été dans ce camping sur la côte Vendéenne, ne fut pas anodin... Et cette brève rencontre dix ans plus tard dans la galerie marchande d'une grande surface commerciale, est, en rapport de ce qui jadis fut, totalement surréaliste... dramatiquement surréaliste...
Et que dire, que penser, que faire alors... ou ne pas faire ?
L'un était devenu pour l'autre un étranger...
Un visage surgi d'un bouillonnement de souvenirs, un visage tout à fait par hasard entrevu et dont le regard s'il eût été perçu – et sans doute l'a-t-il été – aurait été ressenti comme une intrusion dans une vie présente...
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