Articles de yugcib

  • Les témoins de leur temps ...

    Nous avons aujourd'hui des scientifiques, des chercheurs, des cadres, des ingénieurs, des gestionnaires, des intellectuels, des découvreurs, des inventeurs... Et pour témoins, observateurs, penseurs de notre temps, des écrivains, des philosophes, des journalistes d'investigation et de reportage, et des humoristes, des artistes...

    Tous ces gens là certes, pour certains d'entre eux, de grand talent, de « facture » personnelle...

    En somme, quasiment tous aujourd'hui, en ce 21 ème siècle déjà bien avancé... De bons, d'excellents « artisans » en leur domaine respectif, des sciences, de la technologie, de la recherche, de la gestion, de tout ce qui fait avancer, évoluer le monde, dans la Connaissance...

    Mais... Quels témoins de leur temps, sont-ils pour autant, réellement ?

    Et, à plus forte raison dans la gravité de ce qui nous interroge sur le sens, sur la finalité, sur le devenir de notre époque, de nos sociétés, de notre civilisation... Quels témoins sommes nous, gens du commun aujourd'hui si « informés de tout », si présents dans ces univers de communication que sont les réseaux sociaux du Net, les espaces d'expression publique... Et par tout ce que « tout un chacun » selon ce dont il est capable, peut produire à la vue de « tout le monde » ou du moins autour de lui dans la communauté environnementale qui est la sienne, ses amis, ses connaissances, ses proches... ?

    Oui, quels témoins sommes nous réellement et... dirais-je « intemporellement », c'est à dire des témoins pour les générations à venir, des témoins qui ne soient pas des « juges », des « moralisateurs », des « aficionados » de tel ou tel courant de pensée, d'idées, de mode... Des témoins qui, tels un Albert Londres journaliste reporter du début du 20 ème siècle, savaient à leur manière « porter le fer dans la plaie » ; des témoins tels qu'un Coluche sur Europe numéro 1 en 1985, des témoins tels qu'un Paul Carpita cinéaste au 20 ème siècle... Et bien d'autres, des écrivains, des comédiens, aujourd'hui disparus (je pense à Albert Camus, à François Mauriac, écrivains ; à Michel Piccoli, à Jean d'Ormesson, à Johny Halliday, à Jacques Brel, Edith Piaf, Jean Ferrat, Léo Ferré, Georges Brassens, Charles Aznavour, Michel Berger, Jean Claude Brialy, Serge Gainsbourg, Jean Pierre Marielle, Claude Rich... Et tant d'autres comédiens, artistes, gens de scène...

    Comment chacun de ces disparus -s'il était né « un peu plus tard » et donc encore vivant aujourd'hui- « appréhenderait-il » le monde, l'actualité, les événements d'aujourd'hui, avec son regard porté, sa vision, sa sensibilité, avec tout ce qui faisait d'eux des êtres singuliers, inimitables, irremplaçables ?...

    Nous sommes, certes, aussi, chacun de nous, à notre façon, des êtres uniques, singuliers, quoique nous « ressemblant » tous...

    Je pense -par exemple- à Coluche aujourd'hui sur scène « virtuelle » dans des « sketches coronaviriens »... J'en « crève de rire » (mais avec cependant, la gorge nouée et une pensée grave me venant)...

    « Porter le fer dans la plaie »... Dire... Témoigner... Tel que... Brut, cru et nu... Et avec ce regard qui n'est jamais, jamais/jamais, ce regard de la pensée qui a cours, qui fait les Unes, ce regard de juge, de moralisateur, bienséant, autorisé, applaudi ; avec cette parole qui fait audience ou audimat...

    Les témoins d'aujourd'hui... Ils ont plus soucieux de ce qui les met en avant, de leur rayonnement, de leur « postérité immédiate », que de ce dont ils témoignent et qui est une « parodie » de témoignage »...

     

  • Cent ans de solitude, de Gabriel Garçia Marquez

    Cent ans de solitude

    Ce livre, de Gabriel Garçia Marquez écrivain Colombien né le 6 mars 1927 et mort le 17 avril 2014, prix Nobel de Littérature en 1982 ; « Cent ans de solitude », publié aux Éditions du Seuil en langue Française en 1968 ; fut classé il y a de cela quelques années, dans une liste de 20 ouvrages les plus lus sur la planète, autant dire le succès qu'il remporta auprès d'un très large public dans le monde entier.

    « Une épopée vaste et multiple, un mythe haut en couleur plein de rêve et de réel » lit-on en page de 4 ème de couverture en édition de poche « Points »...

    Je ne me souviens plus exactement du rang, dans la liste des 20 ouvrages, qui était celui de « Cent ans de solitude »...

    Toujours est-il que, peu de temps après avoir eu connaissance de cette liste des 20 ouvrages les plus lus dans le monde, je m'étais décidé à lire ce livre...

    Mais je dois dire que j'ai « déclaré forfait » à la 35 ème page, alors que j'avais pris soin cependant, de lire la présentation d'Albert Bensoussan, écrivain né en 1935 à Alger, traducteur et Docteur ès Lettres... Une présentation faisant état de l'écriture d'un auteur « épico-lyrique, parodique et grandiose, excessive et fleurie, à la fois hyperbolique et simple, charmante et fascinante, et parfois terrifiante, comme peut l'être le langage d'un conteur de village qui impose à la conscience stupéfaite de son auditoire-ici de son lecteur- des contes de fées et des histoires fantastiques »...

    Récemment, ayant retrouvé sur l'une des étagères de ma bibliothèque, ce livre « Cent ans de solitude » j'ai tenté un deuxième essai de lecture, m'étant aperçu qu'à la page 35, se trouvait encore le marque page, un bout de papier plié en deux avec une flèche écrite au stylo pour repère...

    Et cette fois en dépit de toute ma bonne volonté, j'ai encore déclaré forfait, cette fois, à la page 32...

    Je dois dire -il en a toujours été ainsi de mes lectures depuis adolescent- que le côté « conte de fée » et histoire fantastique mettant en scène des fantômes, des personnages aux pouvoirs surnaturels ; que tout récit de fiction trop éloigné de ce qui est rationnel, dont la crédibilité fait défaut (du moins une apparence de crédibilité)... Ne m'a jamais attiré ni passionné....

    Pour moi, dans le rêve, dans l'imaginaire, dans la fiction, il doit entrer une dimension -comment dire- « d'ordre universel » ou « cosmique » en rapport avec des lois physiques, des principes de relation, d'association des éléments ou particules, une sorte de chimie de la vie, et tout cela dans une « logique », un « sens »...

    Il m'est arrivé de dire que la réalité est plus « surréaliste » par elle même dans son état brut, naturel, complexe ; que le « surréalisme » des artistes (peintres ou écrivains) du surréalisme en Art...

    Je n'ai guère senti ou perçu le lien -s'il y en a un – entre le réel et le rêve, dans les trente premières pages de « Cent ans de solitude » ; je n'ai pas été sensible à ce langage de conteur de village épico-lyrique, parodique et grandiose, excessif et fleuri, en lequel je n'ai trouvé que ce qui me gêne dans le surréalisme, dans le récit de fiction, à savoir cette absence ou cette déficience de « dimension universelle ou cosmique » (dans la dimension universelle, naturelle et cosmique il n'y a pas de « fantômes » ni de surnaturel mais des formes, des organismes, des structures, tout cela d'une diversité quasi infinie, en somme une sorte de « réservoir inépuisable  de création », et d'une grande complexité (le « vrai surréalisme » donc)...

     

     

  • Ainsi vivaient nos ancêtres, de Jean Louis Beaucarnot

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    Journaliste, chroniqueur sur France Inter, généalogiste, auteur de plusieurs essais dont l'odyssée des familles, chasseur d'ancêtres et les noms de famille et leurs secrets... Jean Louis Beaucarnot, né le 19 septembre 1953 à Saint Symphorien-de-Marmagne en Saône et Loire, nous présente avec son livre Ainsi vivaient nos ancêtres publié en juin 1990, un tableau pour le moins -à mon sens- assez noir, de ce qu'était la vie quotidienne de nos ancêtres, gens du « commun des mortels » dans les campagnes et dans les villes, aux 17 ème, 18 ème, 19 ème siècle et jusqu'en 1914...

    « Originale et amusante , l'histoire quotidienne de nos ancêtres vous réserve une foule de découvertes savoureuses »... Est-il écrit à gauche, dans le résumé figurant en première page interne de la couverture..

    « Original, amusant, savoureux »... Je veux bien … Mais à vrai dire, c'est effrayant : que de superstition, d'omni présence d'une religion « castratrice et punitive », de crasse, de saleté, de manque d'hygiène, d'obscurantisme et surtout de condition féminine encore pire que celle d'aujourd'hui dans les pays où la femme est déconsidérée...

    Puanteur, ignorance crasse, jamais d'autre contact du corps avec l'eau, que dans une rivière en été lors d'un bain, femmes battues à coups de bâton, de lame de faux, de tisonnier rougi au feu... Sorcelleries et diableries, bébés étouffés ; jeunes enfants gardant des oies ou des moutons dans des prés jouxtant des forêts infestées de loups et de bêtes sauvages, une médecine inexistante ou empirique, de décoctions avec des fientes de divers volatiles, de pratiques divinatoires...

    Il est difficile d'avoir du respect, de la considération, pour une telle « civilisation  de merde », d'obscurantisme et de si féroce imbécillité, qui fut celle de nos 17 ème, 18 ème, 19 ème siècles en France ! … Du moins dans la société du « commun des mortels »... Et ce « n'était guère mieux » dans la bourgeoisie ou chez les privilégiés -surtout en matière de traitement et de considération de la femme...

    Sans compter toutes ces pratiques visant à stigmatiser, à offenser publiquement, voire à exclure par la violence et par la cruauté, les « indésirables », les marginaux, les Juifs, les lépreux, les gens atteints de difformités, ou encore tout comportement n'entrant pas dans le sens commun, toute manière de penser jugée dérangeante... Jusqu'à la religion, jusqu'à ces passages de la Bible relatifs à la femme qui n'ont rien à envier à ce que l'on peut lire sur la femme dans le Coran...

    Notre époque -depuis 1920- « est peut-être ce qu'elle est, tout ce que l'on voudra lui reprocher, de violence, d'injustice et d'hypocrisie », mais elle est tout de même « préférable » à ce qui a été avant le 20 ème siècle !... Quoiqu'une « sophistication » de la barbarie notamment depuis la seconde guerre mondiale et à plus forte raison encore depuis la mondialisation de l'économie marchande et de la surconsommation, n'en fasse guère loin s'en faut, une « société modèle » !

    Reste à voir ce que cela va donner, au 21 ème siècle, avec ces « neunœils » partout, ces fichiers numériques, la liberté d'expression bafouée, muselée, la robotisation, les manipulations génétiques, le retour de diverses formes d'obscurantisme et d'intégrismes religieux, les pouvoirs accrus des décideurs, des puissances financières, des lobbies de la santé publique...

    Par comparaison, on peut dire qu'avant le 17 ème siècle, notamment au temps de « l'âge d'or » du Moyen Age du 13 ème siècle, à l'exception de l' épopée des croisades cependant, nos ancêtres alors, « vivaient un peu mieux dans leur quotidien »... Si l'on peut dire... (Au moins, déjà, ils se lavaient le corps entièrement, plus habituellement, plus fréquemment, qu'aux 17 ème et 18 ème siècles)...

     

     

  • Au temps des tablettes cunéiformes ...

    Que restera-t-il dans trois mille ans, de nos écrits sur papier, de nos fichiers numériques, des maquettes de livres publiés, de tout ce qui est produit et mémorisé sur des supports informatiques dans les « Big Data » et centrales de données ? …

    Au temps des tablettes d'argile ou de terre cuite, à l'époque des Sumériens et des civilisations de la haute antiquité, les œuvres d'écriture n'avaient sans doute rien à voir avec tout ce qui peut aujourd'hui se voir et se lire d'un bout à l'autre de la Terre à tout instant...

    Tablette

  • Après le masque, le verrouillage de l'expression

    Cette année la France vote une loi pour le port obligatoire du masque en lieu public, 135 euro d'amende... L'an dernier la France a voté une loi interdisant la dissimulation du visage en lieu public, 150 euro...

    Il semblait donc, vu la différence du montant de l'amende, que dissimuler son visage en lieu public était plus répréhensible que de ne pas porter le masque en lieu public...

     

    Si le masque "protège" (d'une "éventuelle" contamination au coronavirus -quoique...) , il oblige (et cela n'est point "éventuel") à dissimuler une bonne moitié de son expression -dont le sourire et le langage du sourire...

     

    Et si une nouvelle loi liberticide en préparation, allait imposer aussi, la dissimulation du regard...

    C'était (le monde d'avant) le monde des possédants et des décideurs, cela va être désormais (le monde d'après), encore le monde des possédants et des décideurs mais avec en plus, le monde des vigiles et des censeurs, de la police de la pensée, de l'expression, de la culture... L'Islam politique et social dans son ordre du monde avec ses milices, ses interdits, ses fatwas, en faisait autant, dans le monde d'avant le coronavirus!...

    En "parallèle" si je puis dire avec l'Islam politique intégriste, j'appellerais l' "IMLAM" la "religion" du "monde d'après"...

     

    Cet "ordre de pensée" anti visage, anti regard, anti liberté, nuisible et assassin de la culture !

     

    Microsoft, Google et les espaces de stockage en ligne tels que Drive, One Drive, Dropbox etc. , Facebook, Twitter, les réseaux sociaux, les blogs, les espaces de communication du Web, en tant que prestataires et gestionnaires de services et avec leurs partenaires associés (tout cela étant avec chacun de vous copropriétaires de ce que vous produisez et diffusez) vont être dotés très bientôt de systèmes de surveillance et de censure, fonctionnant avec de l'intelligence artificielle, des algorithmes, des cerveaux électroniques de capacité réactive et analytique aussi illimitée qu'instantanée... Ce qui existe déjà, mais sans encore -pour le moment- le verrouillage complet du pouvoir politique dans les états encore démocratiques -ou se réclamant encore de principes démocratiques... Ce qui va permettre aux vigiles et aux censeurs, à la police de la pensée, de l'expression et de la culture, une fois que le pouvoir politique aura verrouillé, bousculé les principes démocratiques ; de sanctionner tout contrevenant, toute expression de quelque forme que ce soit n'entrant pas dans les normes prescrites, dans l'ordre de ce qui sera autorisé à exister...

     

    Il est à peu près certain que dans un monde pareil aussi verrouillé, aussi surveillé, normalisé, formaté (il l'était déjà mais pas comme ce qui est prévu et sera mis en place), les obéissants, les fatalistes, les consentants, dont bon nombre d'entre eux sont des pragmatiques, des gens qui ne sont ni des imaginatifs, ni des créateurs, ni des rêveurs, ni des poètes, ni des artistes, ni des penseurs, ni des écrivains, en somme, tous des gens évoluant dans les limites des passages réglementés ... S'y adapteront et s'y conformeront « plus facilement » à ce monde là, qui sera celui où les talents des autorisés et des compatibles serviront les décideurs, les « chiens de garde »...

     

    Déjà dans le système actuel d'espaces de communication sur internet, notamment avec les forums gérés par des administrateurs et des modérateurs, il y a ces chartes de « bonne conduite » avec ces règles de bienséance et ces normes restrictives invitant les membres s'inscrivant à ne pas, par exemple, être trop posteurs de leurs productions personnelles, à être réactif à ce que les autres postent dans des « fils de discussion », en somme à être, à rester des membres « bien dans la mouvance, dans l'esprit, dans le « cocon de convivialité communautaire » défini par le ou les créateurs administrateurs du forum... Autant dire que les forums en général, ne sont pas des univers de communication où des trublions, des gens hors norme, des anarchistes de la pensée et de l'écriture en leurs différents registres, peuvent se produire...

    D'ailleurs, il faut dire, tous ces forums qui étaient légions et avaient « le vent en poupe » dans les années 2005 jusque vers 2010/2015 ; dont certains avaient plus de mille membres inscrits, depuis quelques années sont « en perte de vitesse », désertés, abandonnés, leurs membres n'y étant plus que des « chrysalides » vides encore suspendues sur des fils avant d'être emportées par le vent...

     

  • Fil à tirer, nœuds à défaire

    Qu'est-ce qui est plus important : ce qui nous sépare ou ce qui nous rapproche ?

    Ce qui nous sépare dépend pour l'essentiel, de notre incapacité à considérer ce qui peut nous rapprocher.

    Car ce qui nous sépare nous occupe l'esprit et induit nos comportements dans la relation à l'autre, en particulier celui de maltraiter celui ou celle avec qui nous sommes en désaccord...

    Ce qui nous rapproche ne fait pas forcément un ami, ni ne crée un lien de relation. C'est juste un fil qui a commencé d'être tiré sans être rompu...

    Et c'est bien cela qui est important : le fil que l'on continue de tirer sans le rompre, les nœuds que l'on parvient à défaire l'un après l'autre...

     

  • Comment pourrait-il en être autrement ?

    L'on ne cesse d'entendre dire sur les ondes, sur le Net, à la Télé, dans la rue, et de lire dans la Presse, que l'économie doit repartir, le travail reprendre et si possible dans certains secteurs essentiels, de plus belle et en une diligence accrue... Mais le travail, empêché de moitié qu'il est par la distanciation, les mesures de protection à prendre, les conditions nouvelles dans lesquelles il doit se faire... Ne produira que moins d'argent à gagner, donc, plus de précarité, plus de chômage, plus de pauvreté...

    Et que dire des secteurs d'activité tels que celui de la culture des fruits et légumes et la production de bien d'autres denrées alimentaires, du conditionnement et du traitement de ces denrées, avec un personnel réduit ( les saisonniers, la main d'œuvre étrangère absente )...

    Que dire du tourisme, hôtellerie restauration, sans la venue des touristes étrangers dont beaucoup, de tous les pays notamment Chine, Japon, Russie, USA, Canada... Hésiteront et renonceront à venir ?

    Que dire du monde des Arts et de la Culture et des spectacles ?

    Que dire du transport aérien ?

    Ces derniers, tourisme, culture et transport aérien étant les plus impactés par les mesures à prendre, ceux qui employaient des dizaines de milliers de salariés, et dont l'activité plus qu'ailleurs dans d'autres secteurs, ne reprendra -quand elle pourra reprendre- qu'à 20 ou 30% de ce qu'elle était avant ?

    Comment pourrait-il en être autrement ?

    C'est l'avenir qui nous le dira... En fonction de quelques réorientations,transformations, mutations vers d'autres activités apparaissant, tout cela s'effectuant, se mettant en place peu à peu, dans une période de transition durant plusieurs années voire au moins une génération d'humains...

     

     

  • L'œuvre et son auteur

    Si à mon sens, l'œuvre d'un auteur, d'un artiste, doit être différenciée du comportement et des actes de cet auteur, de cet artiste...

    L'on peut cependant associer l'œuvre lorsque l'œuvre s'accorde -sauf exceptions confirmant la règle- au comportement et aux actes de l'auteur, de l'artiste...

    Mais « associer » ne veut pas dire forcément « privilégier »...

     

  • Des neunœils partout... Mais pas seulement...

    Il y a peut-être plus à craindre, pour la liberté d'expression, pour tout ce que l'on montre et qui nous expose ; de la part d'un quidam ou d'une quidame et de leurs aficionados dont on ne peut mesurer la capacité de nuisance... Que de Big Brother, des cameras de vidéosurveillance, des fichiers numériques, des polices et des espions, des gouvernements même les plus autoritaires et les plus censeurs d'entre eux... Qui pourtant installent dans le monde, peu à peu, inexorablement et avec les dernières technologies de pointe, une prison à ciel ouvert avec des « neunœils » partout...

    Tous ces « neunœils » partout ça m'inquiète beaucoup, mais le quidam ou la quidame et ses aficionados à capacité de nuisance difficilement mesurable, ça m'inquiète autant sinon plus...

    Difficile, de plus en plus difficile, le monde qui vient, pour la Culture, pour l'Art, pour la création, pour l'imaginaire, avec, en plus des « foires d'empoigne », de tout ce que l'on proscrit pour cause de comportement décrié et de jugements péremptoires... Tous ces « neunœils » inquisiteurs !

    Les intégristes religieux et même les pires d'entre eux, à leur manière, en détruisant des œuvres d'art, ennemis qu'ils sont d'une culture sans dieu... Sont les égaux en nuisance, des gouvernements, des politiques autoritaires de censure, des polices et de leurs fichiers... ET des quidam/quidame hurleurs/mordeurs...

     

  • Vivre caché, est-ce vivre heureux ?

    « Pour être heureux, vivons cachés »...

    Mais... Peut-on être heureux sans la présence des autres ?

    Sans la connaissance des autres, du moins une connaissance qui n'est que celle que l'on a, ou que l'on croit avoir des autres ?

    Sans l'écoute des autres ?

    Sans ce que les autres voient, que l'on produit à leur vue ?

    Sans ce que les autres perçoivent de nous pour autant que nous avons besoin de savoir ce qu'ils perçoivent de nous ?

    Un écrivain, un romancier, un musicien, un dessinateur, un peintre, un caricaturiste, un chanteur, un comédien, un amuseur, un penseur, un cinéaste, et d'une manière générale toute personne qui imagine, qui fabrique quelque chose de ses mains, qui crée, qui invente, qui raconte une histoire, qui témoigne de ce qu'il voit... Peut-il être heureux en vivant caché ?

    Est-ce que cela a du sens -et si oui, alors lequel- à moins de croire en Dieu ou à quelque chose qui ressemble à Dieu... De parler devant un mur dans une pièce où l'on se trouve seul, ou en se promenant tout seul sur un chemin ; quelle est la finalité de ce que l'on peut écrire ou dessiner sur une feuille de papier, que personne ne lira, ne verra ?

    Si l'on était si heureux que cela en vivant cachés, il n'y aurait plus grand monde sur les réseaux sociaux, ni dans les cafés et les restaurants, et... à quoi ressembleraient les salles de spectacle, les pièces de théâtre, les salles de concerts... Et surtout, les scènes et les coulisses ? Et de quoi serait fait le monde de la télévision ?

    Y aurait-il des artistes, des écrivains, des musiciens... à lire, à écouter, à voir ?

    « Pour être heureux, vivons cachés » … Alors si « oui quoi que... » , c'est parce que cachés l'on n'est pas exposés ?... Certes... Encore faut-il pouvoir se satisfaire d'une sécurité relative... Dans les galeries d'un terrier...

    Les adeptes du « pour être heureux,vivons cachés »... Difficile à les rejoindre pour qui ne peut vivre caché !

     

  • Le chemin est seulement "un peu plus difficile"

    La beauté du monde -du moins ce qu'il en demeurera toujours- aussi empêchée qu'elle soit de paraître, de se manifester ; parviendra par tous ses langages, par toutes les formes qu'elle prend, à s'exprimer...

    Des passages se ferment, des visages deviennent à demi invisibles, des regards même peuvent cesser d'être perceptibles, l'espace se réduit...

    Le chemin est simplement un peu plus difficile pour ce qui demeure de la beauté du monde dont la marche n'est pas interrompue, ni ce qu'elle porte en elle...

    Des passages se ferment mais d'autres qui paraissaient peu praticables ou du moins incertains, s'ouvrent...

    Les passages qui demeuraient ouverts, avant qu'ils ne se ferment, n'offraient peut-être que la possibilité de les emprunter...

    Les passages qui s'ouvrent offrent peut-être la possibilité de rendre ce qui demeure de la beauté du monde, plus apparent, plus partageable que dans des passages qui, avant qu'ils ne se ferment, ne sont que des passages...

     

  • Discovery

    Pendant très longtemps, presque jusqu'à présent -il a fallu que j'en prenne conscience « pour ma gouverne »- j'ai cru « mordicus » que « Discovery » c'était une navette spatiale -ou quelque projet de la NASA ou encore un programme scientifique relatif à l'espace... Pour finalement apprendre qu'il s'agit d'un essai clinique ayant pour but de tester des antiviraux ! Rien à voir avec une navette spatiale ou avec un projet de la NASA ! (je ris de ma méprise, de mon ignorance, de cette idée qui m'était venue de « Discovery » en rapport avec une station orbitale autour de notre planète, sorte de tremplin pour des explorations dans l'espace)...

    D'un autre côté -pour persister quelque peu dans la « pertinence » (si l'on peut dire) de mon idée... « C'était tout de même pas si con que ça de ma part, de penser à Discovery navette spatiale » !

    Pour conclure -si je puis me permettre- j'ai envie de dire que, pour définir un essai clinique ayant pour but de tester des antiviraux, « Discovery » n'est peut-être pas le meilleur mot choisi ! (ça je m'octroie le droit de le dire)...

     

    « Discovery » est anglo saxon pour ne pas dire américain... Donc pas d'origine et de racine grecque ou latine... Ou Araméenne ou Akkadienne … (à la limite on en fait ce qu'on en veut de ce mot... Comme de bien d'autres... à des « escients » de divers effets ! …

  • Quels sont les scientifiques les mieux écoutés ?

    Dans le domaine de la santé publique, des médicaments, traitements, gestion de crise sanitaire, procédures et règles mises en place, dans tout ce qui concerne la vie des gens au quotidien lors d'une épidémie -en l'occurrence celle du covid-19 depuis le mois de février 2020- en matière de prises de décision d'autorités gouvernementales, préfectorales, locales ; en matière de conseils, de pratiques à observer... Les scientifiques les plus écoutés sont ceux affiliés aux lobbies pharmaceutiques, aux grands groupes et aux firmes et aux trusts tous soucieux de leurs intérêts financiers, en concurrence entre eux...

    Ainsi les normes, les règles et les décisions prises sont elles dépendantes de ces scientifiques « à la botte des lobbies » et imposées aux populations qui doivent suivre, obéir, se conformer...

    En revanche les scientifiques et les chercheurs libres, indépendants, non soumis aux lobbies pharmaceutiques, ne sont pas écoutés, certains sont même contestés, au mieux d'autres sont reconnus mais controversés...

    Ces derniers sont pourtant les plus proches du « commun des mortels » qui lui, n'a que son intuition, sa logique, son bon sens personnel sans la connaissance scientifique...

    Ainsi les scientifiques libres et indépendants, souvent en définitive par leurs observations, leurs recherches, leurs connaissances acquises, leurs expériences, corroborent-ils l'intuition, la sagesse, la logique, le bon sens du « commun des mortels » qui n'a pas lui, la connaissance scientifique...

    Les affiliés aux lobbies ne pensent qu'à leurs intérêts, qu'à gagner le plus d'argent possible, qu'à devenir leader sur le marché, et à cette fin il leur faut l'aval des gouvernements, des politiques, des autorités en place... Et de leur « flicaille » !

     

    Un exemple de bon sens et de logique :

    Lorsque l'on voit des gens en grand nombre prendre d'assaut les berges du canal Saint Martin à Paris, sans masque, très proches les uns des autres, l'on se dit qu'il y a là un vrai risque de contamination, ne serait-ce que par une seule personne assise à côté d'une autre, qui serait porteuse du virus, asymptomatique...

    Mais lorsqu'un promeneur marche le long d'une petite route reliant le village où il habite à un autre village distant de 6 km, qu'il ne rencontre qu'éventuellement un ou deux autres promeneurs et cela de loin et sans contact, l'on se dit à juste titre qu'il n'a pas besoin, ce promeneur, de porter un masque.

    À cela l'on entend répondre par un scientifique épidémiologiste « dans la pensée consensuelle » qu'il faut porter un masque dans tout l'espace public. Ce scientifique a certainement raison d'être outré par le comportement irresponsable de ces gens si proches les uns des autres au canal Saint Martin, sans masque... Mais quand il dit « dans tout l'espace public » sous entendu « y compris le long de cette petite route que parcourt le promeneur » là, cela ne va plus du tout !

    D'ailleurs tout scientifique épidémiologiste de la catégorie des « libres et indépendants non affiliés aux lobbies » confirmera le bon sens naturel et logique de tout citoyen qui, n'ayant pas la connaissance scientifique, se fie à son bon sens, à sa logique.

     

     

  • Le deuxième jour

    Pour le premier jour du dé-CON-finement, j'ai préféré ne sortir -en fonction du temps qu'il faisait enfin sans pluie- que le long des « Allées marines » à Tartas, au bord de la Midouze -en crue... Vers 16h, et … sans cet « aussweiss de merde » qu'il fallait produire en cas de contrôle de gendarmerie nationale...

    Et c'est hier , mardi 12 mai, que j'ai découvert, à Saint Paul les Dax, ce qu'il en est de ce « monde d'après » à l'intérieur et autour de la grande surface commerciale du Grand Mail, et au « Bio coop » alimentation bio...

    Auparavant entre 10h et midi, j'ai fait une promenade de plus d'une heure, à pied, le long du Lac de Christus, complètement désert à cette heure, hormis quelques joggueurs et un couple avec un chien... La température était celle d'un mois de février Vosgien pour ainsi dire, un ciel gris plombé... Oies et canards déambulaient au bord du lac, un couple de pies, un pinson, quelques moineaux, une merlette de ci de là... Le « monde d'avant » en somme, comme un matin de très bonne heure en une période de l'année sans curistes (de fin novembre à fin janvier)...

    Mais arrivé au Grand Mail ce n'était plus le « monde d'avant »... Déjà-était-ce lié au fait que le premier jour était passé et qu'en ce deuxième jour les gens étaient « moins curieux », l'on se serait cru dans une sorte de 1945 architecture 2020 avec bien les boutiques, les enseignes, l'environnement 21 ème siècle... Mais sans la consommation de masse, sans la clientèle du 21 ème siècle... Autant dire que « respecter une distanciation d'1,80 mètre » n'était pas du tout un problème ce mardi 12 mai vers 11h...

    Cependant, des masques partout, sur tous les visages, à perte de vue... De toutes les façons, des bariolés, des tout noirs, des blancs et jetables. D'une certaine façon dis-je -comme pour ne pas me « plomber davantage le moral »- il faisait froid et gris, donc pas le moindre rayon de soleil... Et en conséquence, pas de lunettes de soleil grosses comme des soucoupes volantes, pas de casquettes ni de bonnets ni de chapeaux en plus du masque sur la tête des gens...

    Je voulais me rendre au Multimédia fournitures imprimantes ordinateurs smartphones et autres appareils afin de me procurer cette fameuse cartouche HP 304 noire introuvable à Tartas, et le magasin se trouvant tout au bout de l'immense galerie, pas une seule fois je me suis regardé même furtivement, dans une glace, une vitrine, pour voir la tête que j'avais avec le masque... Déjà que je ne me regarde jamais dans une glace sauf pour me « faire le collier de barbe » alors avec un masque inutile de vous dire que « c'est pas le pied » de me mirer la tronche !

    Comme j'ai dit en sortant à la gentille demoiselle masquée en tablier rouge, préposée à l'accueil à côté de la tablette supportant le gros flacon de gel alcoolique : « ça me fait comme si je débarquais sur une autre planète, dans un monde comme celui qu'on voyait dans les films de science fiction post apocalyptiques des années 1950, un monde où l'air était devenu corrosif à respirer »...

    Une fois dehors, mon premier geste fut celui d'ôter le masque, et je me suis dit, alors que je voulais encore me rendre par curiosité du côté de Décathlon « ça suffit comme ça, j'en ai assez vu pour aujourd'hui ! »...

     

     

  • À l'heure du festival de Cannes qui n'a pas lieu cette année

    J'ai fustigé, insolent et iconoclaste, année après année, tout ce qu'il pouvait y avoir d'ostentatoire, de clinquant, d'effets de sensation, de « pourri de fric », du festival de Cannes, du festival d'Avignon, et de bien d'autres manifestations culturelles et de spectacles...

    Je le fustige encore...

    Mais je suis inquiet aujourd'hui, dans le monde d'après la venue de l'envahisseur et de l'occupant invisible, ce « putain de covid-19 » pour l'appeler par son nom... De l'absence, autant dans les coulisses que sur la scène, désormais imposée aux artistes, aux comédiens ; du silence des salles fermées, de toutes ces œuvres empêchées ou dont l'élan a été stoppé... Ou pourront dans un environnement de distanciation et de gestes à accomplir-ou ne plus accomplir- qui leur est étranger -et l'avait toujours été- se poursuivre... Se poursuivre mais comment ?...

    Ostentatoire ? Clinquant ? « pourri de fric » ?... Peut-être, sûrement, vraisemblablement... Je ne sais pas... Je ne sais plus...

    Je me souviens d'une réflexion de l'une de mes collègues de travail lorsque je bossais à la Poste de Lesperon dans les Landes en 1999, au mois de juin durant le festival du court métrage à Contis plage, elle disait « ces gens là ils ne vivent pas comme nous, ils pensent à des choses auxquelles nous ne pensons jamais, ils ne sont pas dans la réalité »...

    Je pensais pour ma part qu'ils étaient, ces artistes réalisateurs de court métrage, la plupart des débutants ou des amateurs, dans « leur » réalité, ou dans une réalité différente de celle que nous percevons...

    Les artistes, les comédiens... Si on ne les aide pas, si on ne les soutient pas, si l'on est indifférent à ce qu'ils produisent, si la réalité qu'ils perçoivent et traduisent dans leurs œuvres nous est étrangère, ne nous impacte pas... Si on ne les « existe » pas... Au moins, oui, au moins... Que l'on arrête de leur reprocher qu'ils ne sont pas dans la réalité, qu'ils ne sont que dans du rêve... Qu'on leur foute la paix (autrement dit « stop aux leçons de morale ») !

    Ils sont le monde, ils portent le monde en eux, ils vivent le monde en eux, au même titre -mais d'une manière différente- que les gens du commun, de la vie ordinaire, qui sont le monde, pensent le monde dans leur pragmatisme, dans tout ce qu'il y a de prosaïque, dans ce qu'ils accomplissent...

     

    Dans le vent hurlant, ou dans le silence en larmes, la toute petite pièce tout seul jouée sur la place où presque plus personne ne vient, fait la grandeur du comédien...