Articles de yugcib

  • L'impact de la crise sanitaire sur l'Éducation : un drame pour la société de demain

    S'il y a un domaine d'activité absolument essentiel pour l'avenir de la société, qui est fortement impacté par la pandémie de coronavirus, c'est bien celui de l'Éducation...

    Comment vont se dérouler les examens, les oraux, les concours d'entrée aux grandes écoles, les orientations vers les différentes filières avec les entretiens incontournables, les cours dans les IUT, les facultés, les travaux pratiques, les formations d'ingénieurs, de chercheurs, de scientifiques... Dans le contexte d'une distanciation et avec toutes ces mesures de protection à prendre ?

    Comment dans les écoles élémentaires, les collèges et les lycées, avec d'une part un absentéisme endémique et d'autre part un nombre limité d'élèves par classe, sans compter il faut bien le dire l'absentéisme de quelques enseignants et de leurs assistants... Peut-on espérer prétendre, avoir pour objectif, un enseignement performant, « pour tous », et se proclamant « égalitaire » ?

    Déjà, avant le 17 mars 2020, l'école, les écoles, n'avaient d'égalitaire que ce qu'en affirmaient nos élites et nos politiques en général déconnectés de la réalité...

    Dans le monde d'après le 11 mai 2020, à ce qui était inégalitaire du fait des différences d'environnement social et familial, va s'ajouter la réduction de l'offre, parce que l'offre devra forcément s'inscrire dans un conditionnement qui lui imposera une réduction...

    Le drame pour la société de demain, c'est que la conjonction d'une offre réduite et d'une inégalité accrue, va contribuer à une perte des savoirs, et surtout à une perte des savoir-faire...

    Il faut déjà voir ce qu'un « trou de deux mois » va avoir pour conséquences... Notamment pour un jeune sur dix en moyenne en France, déscolarisé...

    Dans l'éducation, dans la transmission des savoirs et dans l'utilisation des acquis, le temps perdu ne se rattrape pas, et plus les lacunes s'élargissent, plus difficilement elles peuvent être comblées...

    Ce n'est pas, cependant, à vrai dire, que l'offre sera réduite en contenus, mais ce qui la réduira c'est le conditionnement dans lequel elle se fera...

     

     

  • Le tableau raté, appréhendé d'un regard qui n'est plus le même qu'avant

    Je ne peux plus « penser » le monde dans sa réalité, dans son actualité, comme je le « pensais » avant le 17 mars 2020...

    J'ai sous les yeux, à l'instant où j'écris, ce livre de Michel Onfray «  Grandeur du petit peuple », sorti en janvier 2020, donc tout récent...

    Dans ce livre, Michel Onfray parle d'une « France coupée en deux »... C'est la France, c'est l'actualité, c'est la réalité de la France des « Gilets Jaunes », de la grève contre la réforme des retraites de décembre 2019, d'une « droite et d'une gauche » laminées/diluées dans une mondialisation économique et culturelle et qui ont perdu leurs repères ; la France des libéraux et des anti libéraux, des riches et des pauvres, des élites et du pouvoir politique et médiatique présents sur la scène publique et sur les réseaux sociaux - élites et politiques contestés sinon conspués dans les mêmes réseaux sociaux par le peuple, rejetés par les citoyens que nous sommes dans une très grande majorité d' inécoutés, de trahis, de trompés, d'abusés, de méprisés mais cependant considérés comme des consommateurs, des clients, et gavés en tant que tels...

    Mais depuis le 17 mars 2020, tout cela s'inscrit désormais, qui existe toujours, dans une dimension, dans une perspective, dans un contexte où tout cela, tout ce qui faisait la réalité du monde dans son actualité, dans ses inégalités, dans ses turbulences... Se perçoit, s'appréhende selon un angle de vue différent de ce qu'il avait été, à plus vrai dire selon des angles de vues multiples, inattendus, diversifiés...

    Les riches, les pauvres, les libéraux, les antilibéraux, les élites, les politiques, le peuple, la relation à l'autre et aux autres, le « comment vivre ensemble ou individuellement », les projets, l'avenir, les perspectives et ce qui était « la pensée unique », consensuelle, selon ce qui devait se croire et se savoir, qui avait cours et ne pouvait être remis en question par les Tenants et par les Décideurs)... Tout cela depuis le 17 mars 2020 a pris pour employer cette expression populaire « un sacré coup dans la gamelle »...

    La « gamelle » est bien cabossée...

    Du « tableau raté », pour l'artiste dont le regard ne peut plus « penser » la composition dont il percevait le fond sur la toile, comme il la « pensait » avant... « Extraire de l'immaculé, extraire de la beauté, sera plus difficile...

    Je veux dire : impossible non, mais difficile oui...

     

     

  • Dans un grand vent de leurres

    Dans un gd vent de leurres

    Ce fut dans un grand vent de leurres que s'installa et dura la grande peur...

    Dans le grand vent de leurres par tout le pays c'était la toute errance au nom des droits sacrés qui menait la danse, avec cette frénésie du tout pour tous qui magnifiait la fête des hérauts du grand bal masqué, faisait la presse autour des grands buffets... Mais laissait les oubliés au fond de la salle qui se rapprochaient, buvaient ce qui restait dans les verres, lorsque s'éloignaient de la grand' table les hérauts...

    Et les lampions dans leurs fluorescences éclatantes, et les musiques endiablées, et les buffets garnis de ce qui venait des jardins du bout du monde, et les toasts portés par les hérauts, et les applaudissements des invités, et les facéties de quelques amuseurs voire de nabots autorisés... Tout cela, lorsque s'installa et dura la grande peur, disparut...

    Les hérauts et les manants n'avaient pas prévu un tel déclin de la fête, ils avaient tous joué à se faire peur.

    Des entrailles de la terre souillée, de tout ce qui à poils ou à plumes ou à écailles est chassé, marchandisé, s'activèrent et se répandirent les invisibles dévoreurs de vie...

     

  • Les cimetières

    Dans ces cimetières qui sont ceux où j'ai les miens et les gens que j'ai connus

    Celui de là où je demeure et ceux d'ailleurs de partout où je suis passé depuis tant d'années

    M'arrêtant devant le mausolée de l'un ou la stèle de l'autre

    Qui ont subi les outrages du temps et de l'abandon

    Ou encore devant une simple butte de terre d'hier fleurie d'un tout petit bouquet

    Dans ces cimetières où les livres de pierre peuvent s'approcher les uns des autres

    Sans jamais se séparer jusqu'au jour où trop disloqués et plus jamais contemplés

    Ils sont retirés

    Où les livres de pierre racontent la vie des court-vécus et des long-vécus

    Par deux dates un nom et tout un imaginaire surgi de la pensée du visiteur que je suis

    Dans ces cimetières d'ici et d'ailleurs

    Gisent désormais depuis le printemps des poètes qui ne s'est pas fait

    Les morts de l'invisible destroyer naufrageur de vies

    Et le monde d'après que les disparus ne verront plus encore s'agiter

    Sera celui où s'approcher les uns des autres

    Ne deviendra possible que comme entre livres de pierre

    Dans les cimetières

     

    NOTE : à propos d'un tel, d'une telle, dont on voit l'année de naissance et l'année de la disparition, selon l'écart entre les deux années, je dis « Il-ou Elle court vécut... ou long vécut »... Suivi, selon l'époque traversée, de « Il-Elle a connu tel événement » ou encore « Il-Elle fut contemporain de tel personnage de la littérature »...

     

     

  • Une usine à gaz

    Comment, concrètement, en ce qui me concerne, va se dérouler le dépistage au coronavirus pour savoir si oui ou non je suis infecté ?

    Où vais je devoir me rendre, en quel lieu, pharmacie, laboratoire, mairie, point relais... Ou est-ce qu'on viendra me le faire chez moi ? Recevrais-je un avis, en boîte aux lettres, ou devant ma porte, par quelqu'un de la mairie, de la police ? M'indiquant ce que je dois faire, où aller, à quelle heure, quel jour, à cet effet ?

    Et si je suis infecté, comment et où va-t-on m'isoler pendant 15 jours ? Sur Dax et Mont de Marsan, proche de Tartas où j'habite, il y a peu d'hôtels (les hôtels d'antan « à la papa » n'existent plus ou ont été repris par des chaînes d'hôtels avec gérant ; et les hôtels existants sont du groupe Accor, des Ibis budget, des Première Classe, des Campanile – il n'y en a pas des douzaines!)...

    Soit dit en passant, comment on va faire pour isoler, dans toute la France, un très grand nombre -peut-être plusieurs centaines de milliers de personnes, dans tous ces hôtels Accor et autres chaînes d'hôtels qui, certes sont de l'ordre de plusieurs dizaines répartis dans toutes les régions, une chambre pour chacun, des milliers et des milliers de chambres, et avec le personnel pour gérer tout cela, repas, petit déjeuner, visite de toubib etc. ?

    Et le traçage des contacts ?

    Tout le monde n'a pas un smartphone avec des applis et internet, et puis, comment se servir -pour les gens peu familiarisés avec l'utilisation d'un smartphone, de cette appli de traçage information qui te dit ceci ou cela et comment... Et puis encore, pour la flicaille et les suiveurs reconstituant les contacts établis ; comment voulez vous par exemple dans mon cas personnel, que je puisse dire qui j'ai vu la dernière fois que je suis allé à Carrefour (les gens que j'ai pu voir ou approcher d'un mètre je ne les connais pas de nom)...

    Tout cela, cette histoire de dépistage et de traçage, c'est UNE USINE À GAZ !

     

     

    Ça y est ! J'ai compris comment ça va se passer pour le dépistage :

     

    Ne seront réalisés les tests de dépistage QUE sur des personnes ayant des symptômes -légers- ou susceptibles -selon ce qu'elles ressentent- d'être infectées, et ayant à cet effet consulté leur médecin traitant qui décidera si oui ou non la personne devra être testée et si oui, délivrera une ordonnance.

    La personne se rend alors au laboratoire le plus proche de chez elle, et le résultat étant positif, elle est (d'après ce que j'ai pu comprendre) « signalée » à des « enquêteurs » qui vont essayer d'établir une liste de contacts récents.

    Or, quel est le « cas de figure » le plus fréquent ? Cette personne infectée qui a des symptômes « légers » et qui à priori va guérir au bout de deux semaines et aura eu juste que de très légères indispositions, sera « invitée » à demeurer enfermée chez elle avec ses proches (mari, femme, enfants) ou seule si elle vit seule ; ou bien si elle vit seule, dirigée vers un hôtel d'accueil...

    Pour les « enquêteurs » chargés de dresser la liste des contacts récents, il y a -cela tout le monde l'a compris- un « gros hic » : la personne ne peut absolument pas dire qui elle a vu à un mètre ou moins d'un mètre d'elle, tel jour telle heure à Carrefour, à la boulangerie etc. … Puisque l'on ne peut désigner formellement, que des gens de sa connaissance que l'on a rencontrés...

    Donc, première constatation : environ une dizaine ou plus de personnes susceptibles d'avoir été contaminées ne pourront pas être identifiées et recherchées...

    Ensuite, une question pratique, évidente, ou un problème qu'il faudra résoudre : s'occuper des personnes isolées enfermées durant deux semaines. Il faudra en effet leur porter à manger ainsi que tout ce dont elles auront besoin dans leur vie quotidienne, et qu'elles soient médicalement suivies. Ce qui implique du personnel affecté pour les courses, porter les repas...

    Ça fait du monde tout ça ! Des enquêteurs, des gens pour s'occuper des personnes enfermées, des soignants, médecins...

     

    Selon des études réalisées par des scientifiques, épidémiologistes, après le 11 mai, et cela durant sans doute plusieurs semaines, sur la base de 500 à 1000 « cas confirmés » par jour, il y aurait en réalité entre 2000 et 3000 personnes infectées par jour, dont les ¾ ne seront qu'asymptomatiques -et donc non identifiées non testées mais porteuses du virus durant 2 à 4 semaines...

    Soit dit en passant, il y avait au soir du 28 avril en France, 1520 « cas confirmés de plus le jour du 28 avril...

    Faisons les comptes (pour un total de confirmés et de non confirmés mais réels) :

    Jusque fin juin à raison de (une moyenne) 2500 par jour : 150 000 personnes infectées, donc, environ 120 000 asymptomatiques non identifiées mais porteuses.

    Pour abréger par la suite : PI personnes infectées, PA personnes asymptomatiques.

    De début juillet à fin août à raison de 1500 par jour : 90 000 PI dont 65 000 PA...

    Ce qui veut dire que d'ici fin août il y aura eu 185 000 personnes ayant été infectées sans qu'elles aient ressenti quoi que ce soit, mais qui auront forcément transmis autour d'elle...

    En supposant que l'on arrive à isoler toutes des personnes à symptômes, d'ici fin juin il faudrait en isoler 30 000, et de début juillet à fin août, 25 000...

    Je ne vous dis pas le nombre de chambres d'hôtels (Ibis, Campanile, Première Classe, Formule 1 etc. ) qu'il faudra prévoir...

    Et l'étroitesse des logements ou pièces en lesquels seront enfermés comme en taule sans sortir du tout, de une à sept ou personnes...

     

     

  • Ces armes que sont la liberté et la responsabilité

    Le virus, acteur de l'anti vie, est cause de souffrance et de mort... Et donc détruit la vie par la souffrance et la mort...

    Mais ce que l'on fait pour combattre le virus, acteurs que nous sommes de la vie, en tant qu'êtres humains, détruit la vie d'une manière différente de celle du virus...

    Il y a bien, incontestablement, dans la manière dont nous combattons le virus, cette réduction de la souffrance et de la mort, qui est l'effet que nous espérons et se produit... Mais réduire la souffrance et la mort ce n'est point éradiquer la souffrance et la mort... Et parce que nous ne parvenons pas à éradiquer la souffrance et la mort, ce que nous accomplissons afin de réduire, tend à faire disparaître la vie en empêchant la vie de continuer à s'épanouir et à exister...

    Et cela dans une disparition qui n'en a point l'air mais qui en est bel et bien une, lente, progressive et certaine, à terme...

    Cela commence par tout ce que l'on arrête de faire qui, effectivement, réduit la souffrance et la mort causées par le virus...

    Mais d'autres souffrances et d'autres morts surviennent qui ne sont pas celles causées par le virus, et qui s'ajoutent à ce qui demeure encore de souffrance et de mort, du virus ne pouvant être éradiqué...

    C'est la succession, c'est la progression de toutes les souffrances et de toutes les morts dont le virus n'est plus la cause, qui fait disparaître la vie, tout ce qui fait la vie...

    Les meilleures armes -et les plus efficaces- dont dispose la vie pour combattre l'anti vie, ce sont celles de la liberté et de la responsabilité, indissociables l'une de l'autre...

    Ce ne sont pas, les armes, celles de la contrainte et des obligations de faire ou de ne pas faire ceci ou cela...

    C'est la liberté de faire ou de ne pas faire, en fonction de ce que l'on sait ou de ce que l'on ne sait pas, et de faire ou de ne pas faire en étant, en se sentant responsable... Responsable de sa propre vie et de celle des autres...

    Ce n'est qu'ainsi que la vie peut se perpétuer, durer... Dans ce qu'elle a dirais-je, « d'éternité provisoire »...

     

    Dans un récent JT de 20 h à la Télé, l'on montrait un groupe de gens dans une rue, à Paris, qui dansaient... Un couple tournoyait, leurs mains se touchant, sur un air de rock and roll, au milieu des autres danseurs tous séparés d'un mètre les uns des autres et sans masque sur le visage...

    Et ce titre « Scandaleux ou bon enfant » en grosses lettres blanches...

    Et ce tweet d'un internaute « vous allez être responsables peut-être, de la mort d'un de vos proches, d'un ami ; et vous allez applaudir les soignants du haut de votre balcon »...

    Lorsque j'ai vu ce reportage, j'ai pensé aux jours que j'avais passés à Paris, fin août début septembre 2019, notamment en me promenant dans divers quartiers et rues où des gens se tenaient à des terrasses de café, s'entretenaient les uns les autres d'une porte à l'autre, j'avais l'impression en voyant tous ces visages, par les regards qui me venaient et par les regards que je recevais, qu'il n'y avait plus « ni droite ni gauche – ni riches ni pauvres »... Mais seulement et dans toutes leurs couleurs... La vie... La vie, celle qui dans sa réalité est aussi faite du rêve que l'on peut avoir d'elle...

    Cela « vaut le coup » de se battre pour cette vie là, dans la liberté et dans la responsabilité indissociables, quitte à prendre quelques risques...

    En l'occurrence, dans le bal de rue à Paris, certes, le couple de danseurs de rock en se tenant par la main, prenait un risque... Mais il faut bien qu'il y ait de ci de là, par moments, et précisément dans des situations difficiles, des gens qui prennent des risques : ce sont ceux là les « premiers de cordée » de la vie... De la vie que l'anti-vie ne pourra pas détruire...

     

     

  • Les deux parties de la réponse à la mort

    Tous les êtres vivants autres qu'humains ne « pensent » pas à la mort... Ils la subissent.

    Les êtres humains subissent la mort parce qu'ils sont des êtres vivants mais ils pensent aussi à la mort parce qu'ils sont des êtres humains.

    Les animaux (mammifères, poissons, reptiles, insectes, oiseaux, bactéries, micro-organismes vivants) ainsi que les végétaux, n'ont qu'une seule « réponse » à la mort, à la mort à laquelle ils ne « pensent » pas :

    Déjà ils se reproduisent , ce qui est une partie de la réponse...

    Ensuite ils associent leur comportement avec la faculté qu'ils ont à s'adapter et à évoluer dans l'environnement qui leur est proche, soit le lieu particulier où ils vivent, puis le lieu qui est général, celui de notre planète avec ses terres, son atmosphère, ses eaux de rivières, de lacs et océaniques ; l'environnement étant aussi un environnement de relation avec les autres êtres vivants... Ce qui est l'autre partie de la réponse...

    Les deux parties de la réponse font la pérennité et la survie de l'espèce -animale, végétale...

    En pensant à la mort, en étant conscients de la réalité de la mort, les êtres humains se préoccupent davantage de ce qui leur arrive de leur vivant, plutôt que de ce qui arrive après leur mort et qui est le devenir de l'espèce humaine... C'est du moins, cette préoccupation de ce qui arrive dans un présent compris entre la naissance et la mort, une tendance actuelle de l'espèce humaine, sans doute plus accentuée qu'elle ne l'était jadis, du temps où les taux de mortalité étaient plus élevés...

    Si la vie n'est pas « éternelle » pour un représentant de telle ou telle espèce animale ou végétale, ou humaine, du fait de ses limites qui sont celles de la naissance et de la mort ; la vie est cependant « éternelle » pour l'espèce toute entière, animale, végétale, humaine... Mais... l'éternité est « provisoire »... Et « renouvelable » au fil d'un temps dont la durée n'est pas mesurable, et dans l'espace incommensurable de l'univers...

     

  • Putain de virus !

    Dans une hypothèse qui tend à devenir une réalité, une hypothèse peu enthousiasmante pour ne pas dire dramatique, l'Art, la culture et la création, désormais dans le « monde d'après », dans tout ce qu'implique en relation humaine l'Art , la culture et la création, seront fortement et radicalement impactés par le fait qu'il « faudra vivre avec ce putain de virus » et cela pour un temps indéterminé, peut-être durant de nombreuses années... D'autant plus que ce « putain de virus » pourrait resurgir en vagues de nouvelles pandémies, dans des formes plus insidieuses, plus dangereuses...

    Par essence, par nécessité, l'Art, la culture et la création, ne peuvent être, ne peuvent s'exprimer, ne peuvent exister, ne peuvent évoluer, que par le partage, par la diffusion, par la communication, et avec la présence, la participation des spectateurs, des gens tout autour qui voient, entendent, lisent, et chacun à sa manière pouvant être un acteur dans la vie culturelle, auprès des créateurs, des artistes...

    Si le cinéma, le théâtre, les arts de la rue, en particulier, ne pouvant exister qu'en salle, qu'en scène, qu'en rue ou en place publique (je pense à toutes ces représentations en festivals ou en manifestations locales) et avec la présence réelle, physique, de spectateurs assis ou debout les uns près des autres... Sont directement impactés en premier lieu, du fait d'une distanciation devenue nécessaire afin de se protéger et de protéger les autres, avec de surcroît pour les spectateurs l'obligation de porter un masque -et les comédiens, les artistes aussi...

    Tout ce qui est du domaine de la musique, de la chanson, de la littérature, de la peinture, de la sculpture, des arts plastiques, décoratifs... Se trouve également impacté désormais, parfois un peu moins directement cependant...

    Jamais tout cela, la musique, la chanson, la littérature, la peinture, les arts plastiques et décoratifs, sur seulement ou en grande partie par internet et par les réseaux sociaux, ne pourra désormais être comme avant... Ne remplacera jamais, avec internet et les réseaux sociaux, ce qui a été perdu, qui ne pourra plus se faire comme avant...

    L'impact sur la société, sur la civilisation, sur tout ce qui fait la vie quotidienne dans le monde entier, de ce « putain de virus »... Dans le domaine de la culture, sera aussi dramatique, aussi catastrophique... Que l'impact de ce même « putain de virus » dans le domaine de la vie économique et sociale. Car en tant qu'êtres humains, nous ne pouvons vivre sans nourriture pour le corps, sans nourriture pour l'esprit...

     

  • Des choix difficiles dans les années qui viennent, avec les pandémies...

    C'est la connaissance « relativement » précise et identifiée du taux de mortalité d'une affection de type coronavirus -ou d'un autre type de virus- qui devrait déterminer si oui ou non l'on fait le choix d'un confinement des populations.

    Dans le cas, par exemple, d'un taux de mortalité de l'ordre de 50% qui est celui du virus Ebola, il est clair que suspendre ou arrêter l'économie (opter pour le confinement) et ensuite envisager une reprise progressive, en terme de pertes de vies humaines, cela coûte alors moins cher à l'ensemble des sociétés, des peuples, des pays dans le monde, puisque le ralentissement et l'étalement par confinement, de la maladie réduit de moitié l'infection puis la mortalité...

    En effet, l'économie aussi réduite qu'elle soit durant plusieurs mois et avec les conséquences pour la vie des gens, que l'on peut prévoir ; en ne disparaissant que de moitié, finira par reprendre quasi normalement, du fait des personnes qui, encore en grand nombre, et avec l'arrivée dans la vie active, des nouvelles générations, seront en mesure de permettre une reprise d'activités...

    Alors que des pertes en vies humaines en grand nombre, sont irrémédiables et ont forcément pour conséquence une reprise d'activités bien plus difficile, du fait que les gens « manqueront à l'appel » dans toutes les activités, dont celles, en particulier, les plus nécessaires à la vie humaine (liées à l'alimentation, énergie et eau afin de couvrir les besoins des populations survivantes)... Il n'y a alors plus que les naissances, pour compenser, et l'attente de l'arrivée d'une nouvelle génération...

    Dans le cas d'un taux de mortalité de l'ordre de 10%, le choix du confinement des populations afin d'enrayer ou de ralentir la progression d'une pandémie, ne garantit qu'un nombre de morts limité lié à la maladie... Mais ne garantit pas que l'on puisse éviter un bien plus grand nombre de morts du fait d'une crise économique très grave et durable...

    Et la question se pose du retour de plusieurs vagues de pandémie espacées entre elles , par exemple de quelques mois à un an... Le choix du confinement alors, n'est pas meilleur que celui du choix de laisser la pandémie se développer jusqu'à son terme...

    Le 20 ème siècle a été un siècle de fer et de feu, notamment avec 2 grandes guerres mondiales et leurs conséquences...

    Le 21 ème siècle risque d'être une siècle de fièvres et de maladies – mais pas seulement, du fait de l'existence et de la permanence de conflits locaux, régionaux, ou entre pays, entre puissances politiques et économiques dans certaines parties du monde...

    Un siècle de fièvres et de maladies parce que des virus nouveaux apparaissent ou sont réactivés (je pense au dégel du permafrost et aux différents virus en « sommeil » mais aussi aux mutations des virus existants)...

    La science sera impuissante à combattre ces virus nouveaux ou réactivés, qui seront d'ailleurs de plus en plus nombreux et divers... L'on n'a toujours pas trouvé de vaccin contre le sida et contre Ebola...

    Les choix que nous devront faire ( confinement ou « laisser courir » ) se réduiront hélas à un seul choix forcé et unique... Et ce choix forcé sera d'autant plus douloureux, dramatique, pour les représentants actuels de l'espèce humaine dont le rapport à la mort n'est plus ce qu'il était jadis (au Moyen Age, au XVIII ème siècle)...

     

     

  • Inégalité dans la gestion du confinement

    Les pays, leurs gouvernements, leurs populations et leurs sociétés, ont le coronavirus qui découle de leur fonctionnement, de la manière dont ils s'organisent, gèrent, prévoient, opèrent... Ainsi que des comportements que les gens ont dans chaque pays, collectivement et individuellement... C'est tout cela qui fait la différence en nombre de morts, d'un pays à l'autre...

    Pour la France par exemple, en ce qui concerne les mesures de confinement et leur application, leur contrôle ; des drones et des hélicoptères et des forces de l'ordre sur le terrain, font la chasse à des promeneurs sur des chemins dans les zones rurales urbanisées, verbalisent au moindre « faux pas »... Alors que dans les zones à forte densité de population qui sont des zones dites « sensibles », à problèmes sociaux, une toute récente instruction du ministère de l'Intérieur, « recommande » d'éviter le contact, ce qui fait qu'il n'y a plus aucun contrôle dans ces zones « à risques sociaux »...

    Ce sont pourtant ces zones là, de très forte densité de population, de concentration de personnes en de mêmes lieux, de rapprochements forcément inévitables, les foyers de contamination par excellence... Et qui le demeureront encore bien au delà du 11 mai 2020, et pour la ou les prochaines vagues de la pandémie de coronavirus...

     

     

  • Des masques pour tout le monde ...

    3 819 000 personnes en France -à ce jour 23 avril 2020- ayant été infectées par le coronavirus, dont la très grande majorité d'entre elles ont été asymptomatiques c'est à dire n'ayant rien ressenti et n'étant pas tombées malades (l'on dénombre environ 120 000 « cas confirmés » auxquels il faut ajouter des milliers d'autres cas non confirmés ou supposés)...

    Cela veut dire que tout le reste de la population française, 63 millions de personnes, demeure un immense champ de possibilité de propagation pour le coronavirus (le Covid-19)...

    Chacune de ces 3 819 000 personnes et donc y compris les cas confirmés et autres cas non confirmés (à l'exception des 21360 personnes décédées) sont « en principe » immunisées au bout de 2 à 4 semaines et l'on pourrait penser que, devenues immunisées, elles ne devraient plus véhiculer le virus et le transmettre autour d'elles...

    Si, en ce qui les concerne toutes personnellement, ces personnes qui ont « passé la période », ne vont pas retomber malades... Quoique ce ne soit pas une certitude... Il n'en demeure pas moins qu'elles vont tout de même continuer à être véhiculaires, véhiculaires au même titre qu'une poignée de porte infectée, qu'un objet touché infecté, laquelle poignée de porte ou objet porte le virus durant un temps variant entre 2 ou 3 heures et plusieurs heures voire plus longtemps...

    Peut-être -c'est tout ce que l'on peut espérer- que la charge virale véhiculée durant un certain temps par chaque personne ayant « passé la période » sera moins forte et donc ne contaminera plus autant...

    C'est cette réalité qui donne la mesure de la difficulté qu'il y aura, après le 11 mai prochain, d'organiser la vie au quotidien, pour la société dans son ensemble, pour le travail, les activités, l'école, la vie familiale, les échanges, le commerce, les loisirs...

    J'ai essayé de calculer combien il faudrait de masques pour 65 millions de Français durant un mois.

    Par jour il en faut au moins 2 ce qui fait 130 millions par jour. Donc pour 10 jours il en faut 1 milliard 300 millions, et pour un mois 3 milliards 900 millions -autant dire 4 milliards...

    Sur un an, 48 milliards de masques... Et cela dans un seul pays, la France...

    Mais... Comment ils font, en Chine, avec 1 milliard 300 millions d'habitants et, encore pire en Inde, avec nécessairement pour tout le monde si c'est obligatoire, 2 milliards de masques par jour, 60 milliards de masques par mois, 720 milliards pour un an ?

    C'est vertigineux !

     

    Croire (les Décideurs) ou « faire croire » aux gens, que la vie, que la « marche du monde » sur le plan économique et social, pourra -avec certes « un certain nombre de difficultés »- reprendre comme avant 2020, du moins en partie et que la « croissance » repartira... C'est « du bourrage de crâne », c'est persister dans l'illusion d'un monde qui continuerait à croître indéfiniment en consommation, marchés, économie, technologie, etc.

     

    Déjà, pour chaque milliard d'humains sur Terre, il faudra chaque jour, deux milliards de masques, par mois 60 milliards, par an 720 milliards... Multipliez ce chiffre par 5 ça fait 3600 milliards de masques par an à produire dans les usines de fabrication...

    Je m'arrête à 5 milliards d'humains parce que je ne puis croire qu'on pourra donner des masques à 7, 7 milliards d'humains...

    Et les tonnes et les tonnes de masques jetés, chaque jour, on en fait quoi ? Dans les poubelles, on les brûle, on les recycle en pâte à papier ? (ça fait bien plus que des tonnes et des tonnes de papier hygiénique pour se « torcher le derrière »)...

    Rien que la distanciation, pour le travail, la plupart des activités humaines avec les transports, les déplacements, les loisirs, les sports, les spectacles, la restauration, le commerce, à grande échelle et partout dans le monde, rien que la distanciation c'est la moitié en moins de toute l'activité humaine sur la planète...

     

    Comme je disais précédemment :  on aura moins de morts avec le Covid-19 -même en plusieurs vagues espacées d'un an- que lors de la grippe espagnole de 1918... Mais on aura bien plus de morts, énormément plus, avec la moitié de l'activité humaine en moins... qui génèrera bien plus qu'avant 2020, d'insécurité, de misère, d'inégalités sociales, de violence, de conflits, de problèmes de santé pour beaucoup de gens partout dans le monde...

     

    L'option des masques en tissu, lavables, est préférable et tend d'ailleurs à être celle qui sera choisie pour le « grand public »...

    Vous ne me verrez jamais en selfie, cependant, avec un masque, qu'il soit jetable ou en tissu et lavable.

    J'ai pensé, quand ça sera vraiment obligatoire dans les trains, les bus et les lieux publics fermés, à en porter un « par la force des choses », en tissu lavable... Mais je ne puis me faire à l'idée de devoir vivre désormais sans voir le visage des gens, et en devant recouvrir mon visage du nez au menton.... Je détesterai encore plus qu'avant, les casquettes, les bonnets, les lunettes de soleil, tout ce qui couvre les cheveux et le haut de la tête...

    Un monde de silhouettes, le monde d'après ! L'horreur !

    Dans les rêves, dans le souvenir qu'on aura d'un visage, on ne pourra pas « gommer » le masque...

     

  • Dans le monde d'après

    Dans le monde d'après le 11 mai 2020, ça sera encore plus dur pour celles et ceux qui ne suivent pas la route...

     

    https://www.youtube.com/watch?v=26Nuj6dhte8 (Georges Brassens, la mauvaise réputation)...

     

    Les « Qui s'y feront », les tacites, les obéissants, les fatalistes, les soumis... Tous ces gens là, qui acceptent sans sourciller... M'inquiètent... Que puis-je attendre d'eux ? Déjà, dans le monde d'avant le 17 mars 2020, je n'en attendais pas grand chose...

     

    Dans un monde où « suivre la route qui est prescrite » limite la liberté d'entreprendre, de se déplacer, et fait de la relation humaine au quotidien, un « parcours du combattant » rendant tout mouvement plus difficile, tout passage par dessous par dessus ou sur le côté, un exercice de haute voltige... Et où il faudra vivre le visage dissimulé, ne plus se rapprocher les uns des autres ; où, comme disait Jean Paul Sartre « l'enfer c'est les autres »... La vie ressemblera à un immense camp de réfugiés avec des « neunœils » partout et des Gardiens de l'Ordre et des Discoureurs, tout cela dans une foire d'empoigne avec les mêmes gagnants, les mêmes perdants...

     

    Les « lapins dans la tête » de Paul Carpita, le cinéaste rebelle né le 12 novembre 1922 et mort le 23 octobre 2009... Ou ce qui en ressemblera dans le monde qui vient, en « lapins de toutes sortes » des évadés de la planète des Acceptants et des Obéissants... Seront concurrencés, poursuivis, chassés, par des « aussweiss dans la tête » plus « aussweissiques » encore que les « aussweiss » en papier de la police allemande en 1942...

     

     

  • L'immunité : un doute ...

    Pour « arranger les choses » voilà-t-il pas que des scientifiques spécialistes en épidémiologie et maladies infectieuses, déclarent «avoir un doute » sur l'immunité des personnes qui ont eu le coronavirus (qui ont été porteurs, transmetteurs, asymptomatiques ou ayant été malades puis guéries)...

    Selon des témoignages et des observations, en Chine récemment, des personnes guéries auraient de nouveau été infectées.

    Si cela, à terme, se révélait vrai (immunité non acquise de manière certaine, ne serait-ce que pour une période allant de six mois à un an), alors les tests de dépistage (tests sanguins pour savoir si des anticorps ont été développés) n'auraient qu'une valeur relative...

    L'immunité n'est -de manière certaine, effective et durable- acquise, que par la vaccination.

    Cependant, les vaccins administrés contre des affections virales telles que les formes de grippe saisonnière, doivent être tous les ans renouvelés, encore qu'ils n'offrent pas toujours une garantie d'efficacité à 100%...

    Il faut dire que la vaccination contre la grippe intéresse plus particulièrement les personnes âgées ou fragilisées...

    Un vaccin contre le coronavirus (le covid – 19) devra lui aussi, certainement, être administré tous les ans, lorsqu'il aura été enfin trouvé, mais ce vaccin du fait qu'il intéressera toute la population et non plus seulement les personnes âgées ou à risque, sera durant le temps du début de sa diffusion dans le monde, dans tous les pays, la cause d'une sorte de guerre mondiale, d'une grande bataille générale entre les pays les plus puissants et développés de la planète, une bataille gigantesque, féroce, à coups de milliards de dollars et d'euros...

    Fabrication, concurrence des laboratoires, logistique, distribution, marchés, transport... De nombreux pays (notamment Africains et même en Europe) ne pourront pas recevoir en quantités suffisantes pour leurs populations, ce vaccin...

     

     

  • Un rêve... Peut-être "visionnaire" ?

    Je me trouvais dans un groupe de personnes.

    Dans quel cadre, au sujet de quoi, qui étaient ces personnes ? … Je n'en sais rien, le rêve ne me le précisait pas...

    Nous suivions des couloirs éclairés par de la lumière électrique mais l'on ne voyait aucune ampoule nulle part.

    Cette lumière était tamisée, vacillante...

    De chaque côté, dans chaque couloir en lequel on nous faisait passer, des portes, les unes fermées, les autres entrouvertes, métalliques et munies de verrous, évoquaient des portes de pénitencier...

    À un certain moment, je fus poussé par un garde ressemblant à un robot, ainsi que la personne qui se trouvait près de moi, un sourd muet au visage ravagé, dans une petite pièce guère plus grande qu'une cabine d'ascenseur ; d'ailleurs cette pièce était vraiment comme une cabine d'ascenseur...

    Le garde nous ayant violemment poussés tous les deux dans la pièce, referma brutalement la porte et j'entendis le bruit que faisait la clé tournant dans le verrou.

    Le sourd muet au visage ravagé avec lequel je me trouvais enfermé dans cette « cabine d'ascenseur », était -chose curieuse, étrange, surréaliste pourrais-je dire- le même que celui devant lequel je m'étais enfui, à l'âge de 14 ans, parce qu'il me poursuivait, un bâton à la main, et que j'avais abandonné, terrorisé, mon vélo dans un fossé au bord du chemin menant à la maison de ses parents, une vieille ferme délabrée entourée d'un jardin en friche...

    Mais dans cette « cabine d'ascenseur », le sourd muet de mes 14 ans, dont le visage déjà bien ravagé à l'époque me faisait si peur, encore plus ravagé, plus terrifiant et vieilli de vingt ou trente ans... Était plus effrayé, visiblement, que moi...

    Quelque chose dans son regard, alors, m'interpella : il semblait m'implorer, comme si j'allais trouver le moyen de sortir de cette « cabine d'ascenseur »...

    Je sentais en effet, c'était vital, qu'il fallait absolument que je trouve le moyen de sortir de cette pièce que baignait une lumière blafarde, vacillante et prête à s'éteindre, délimitée par des parois vert pâle striées de traces bistres, de coulures séchées...

    J'avais remarqué que le verrou extérieur était rouillé, et sans doute fragilisé et que peut-être en poussant sur la porte j'allais la faire céder...

    Mais -chose curieuse, surréaliste, hors de tout entendement, de toute logique- la porte -je ne savais comment- était aussi fermée de l'intérieur par trois loquets, un en haut de la porte, un au milieu, et un en bas...

    Avec difficulté je parvins à débloquer (ils étaient rouillés) les deux loquets du haut et du bas, mais pas celui du milieu qui résista à toutes mes tentatives...

    Je me mis alors à pousser très fort sur la porte, de toute la force, de toute la rage dont j'étais capable, dix fois, vingt fois... Rien à faire... Le loquet du milieu ne cédait pas, ni la porte dont le verrou extérieur, cependant, commençait à tomber en poussière de rouille...

    C'était, dans cette « cabine d'ascenseur », un bout de vie qu'il me restait à vivre, enfermé en compagnie de ce sourd muet au visage ravagé... Un bout de vie forcément très raccourci, sans nourriture, sans eau, sans aucun intérêt et il valait mieux que je meure le plus rapidement possible, me dis-je...

    Mais j'aperçus une bouche d'aération grillagée, emplie de poussière épaisse, et je pensais que si je parvenais en criant très fort dans cette bouche d'aération, à me faire entendre d'un extérieur probable et donc de quelqu'un (il fallait bien que le conduit d'aération mène quelque part), nous allions finir par être délivrés...

    Je fis comprendre par des mimiques, des gestes, au sourd muet, qu'il devait mettre ses mains attachées ensemble pour me permettre de poser mon pied dessus, de me hisser jusqu'au niveau de la bouche d'aération...

    Et c'est ce qu'il fit, le sourd muet...

     

    La délivrance vint, je fus entendu, au bout d'un temps que je ne pus définir et que le peu de clarté qui demeurait encore dans la « cabine d'ascenseur » avait laissé la place à l'obscurité...

    La porte s'ouvrit, une jeune femme parut, dont le visage était en grande partie dissimulé par une écharpe. Et cette jeune femme disparut aussitôt après avoir ouvert la porte.

    Dehors, je ne reconnus pas le paysage qui m'entourait, il n'y avait pour horizon qu'une ceinture de brume de couleur eau de vaisselle sale, des bâtiments délabrés, des hangars éventrés, de tôles tordues et déchiquetées, des constructions éparses de formes étranges, des maisons aux volets fermés et aux façades recouvertes de végétation grimpante, et de loin en loin, quelques arbres dénudés, des champs d'herbes roussies... La vie semblait avoir disparu, il régnait un grand silence.

    Nous nous trouvâmes, quelques pas plus loin, le sourd muet et moi, devant un type en uniforme noir, armé et casqué, qui s'adressa tout d'abord au sourd muet : « Votre passe de droit à existence s'il vous plaît, monsieur »...

    «Il est sourd et muet, mon ami » intervins-je...

    « Et vous, monsieur, l'avez vous, votre passe de droit à existence ? »

    Nous n'avions sur nous que les vêtements que nous portions.

    « Suivez moi, je vous conduis au centre des Inexistants »...

    Ce « centre » était un espace circulaire recouvert d'une immense coupole faite d'une sorte de « matière plastique » transparente, il y régnait à l'intérieur une chaleur et une humidité accablantes, et des centaines de personnes se trouvaient là, assises au sol pour la plupart...

    « Allez rejoindre les autres là bas, tenez, par exemple, ce groupe à proximité, à gauche ».

    Et je me dis « qu'adviendra-t-il de nous, de tous ces gens, des Inexistants... Quel avenir, quelle vie nous attend... Ou quelle  disparition programmée  peut-être ? »...

     

     

  • Des "aussweis" pour les vieux et pour les loqueteux?...

    Dans la mesure où, pour les Décideurs, les plus de 65 ans, seront après le 11 mai 2020, des gens qui, de près ou de loin, serviront les intérêts des Décideurs ou participeront à ce que les Décideurs mettront en place dans la société afin que « cela marche comme il se doit » dans une « politique » soit disant « bénéfique » ou « au mieux appropriée » pour le citoyen lambda et donc, parmi les citoyens nos aînés « les plus vulnérables »... Il est certain que ces gens là, de plus de 65 ans, plus ou moins « utiles » pour les Décideurs ; n'auront guère besoin d'un « aussweis » à présenter aux forces de l'ordre chargées de contrôler si les gens de plus de 65 ans sont aptes à circuler librement.

    Je pense, entre autres gens « utiles » pour les Décideurs, aux personnages de plateaux de télévision, à certains journalistes et intervenants dans les médias, à ces personnages que l'on voit « débattre » entre eux à « C dans l'air » et dans les émissions politiques, à tous ceux et celles de ces gens « influents », patentés, dont le « discours » plus ou moins consensuel « colle » à la pensée des Décideurs...

    Ceux là, celles là, de ces personnages « influents », âgés de plus de 65 ans, l'on ne vérifiera pas s'ils ont « un diabète léger », s'ils ont eu un « petit pépin cardiaque » ou « quelque chose de pas trop catholique » pouvant les classer dans les « personnes à risque »...

    Donc pour eux, contrairement à la très grande majorité des « seniors » et des « personnes à risque » que sont les SDF, les miséreux, les loqueteux, les pelés, les tondus et les tout-ce qu'on voudra laissés pour compte... Pas d'aussweis !

    Le problème c'est qu'aujourd'hui en 2020 c'est plus comme en 40 du siècle dernier quand on pouvait fabriquer de « faux-vrais papiers »... En effet, avec le numérique, l'informatique, la technologie moderne, impossible aujourd'hui de fabriquer des « faux vrais » !...

    Et que le « vrai de vrai » passeport ou carte d'identité ne suffira plus, il faudra en plus l' « aussweis » pour pouvoir se déplacer librement, l' « aussweis » en bonne et due forme, parfaitement authentifié par le sceau préfectoral, médical ( un document inimitable, infalsifiable, établi sur un support plastifié vitrifié avec incrusté dedans, les empreintes digitales ou même le code génétique )...

    Si l'on en arrive là -et on y court à grandes enjambées- passé le 11 mai 2020,puis passé je ne sais quelle autre date dans les années qui viennent, avant 2040 sans doute... Pourquoi pas alors « l'aussweis pour le droit d'exister » !

    Mais les loqueteux, les pelés, les tondus, les laissés pour compte des Cités, des urbanités et des ruralités à problèmes, en masse et avec quelques « seniors », se lèveront, se réuniront et chargeront, de tout ce qui leur tombera sous la main, les guetteurs de l'Ordre et enfonceront leurs colonnes, et brûleront les aussweis jetés au milieu des places ou des rues...