Articles de yugcib

  • Vie de couple

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    ... Soyons réaliste...

    1 et 2 : cela ne peut durer bien longtemps, car l'un des deux se fait la malle avant trois, voire deux, un an de mariage...

    3 : cela peut tenir quelques années voire la vie entière... mais ce n'est tout de même pas gagné, car assez souvent "l'on veut voir ailleurs"...

    4 : il y a des chances, là, que ça tienne la vie entière... Mais... on ne mouillera pas souvent les draps ! (rire)...

    5 : ce serait là, enfin presque (ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué)... le Top du Top... "

    ... Et il y a aussi, cela : 

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    ... 6 et 7 : L'un aime-t-il plus que l'autre ? 

  • Tout est illuminé, de Jonathan Safran Foer

    Tout est illumine

    ... Il y a de ces livres pour lesquels il faut vraiment faire un effort de lecture... Contrairement à tant d'autres livres, pour lesquels il n'est nullement besoin de faire le moindre effort, et de se laisser emporter par le récit, par l'intrigue...

    Au sujet de ces livres pour lesquels il faut faire un effort de lecture, l'on peut se demander, avant de poursuivre cet effort au delà, par exemple, des 30 ou 50 premières pages, s'il "en restera quelque chose" après l'avoir lu -si l'on parvient à le lire entièrement- et si l'on pourra par la suite, même après plusieurs années, en parler, le commenter... Parce que si n'est point le cas, s'il "n'en reste rien", si l'on n'a pas la capacité de parler de ce livre et encore moins de le commenter... Alors à quoi bon "faire l'effort de le lire" ...



    TOUT EST ILLUMINE , de Jonathan Safran Foer... Est, à mon sens, l'un de ces livres là, l'un de ces livres pour lesquels il faut faire un effort de lecture... C'est à dire déjà, franchir le cap des 50 premières pages...

    Un style d'une surprenante, stupéfiante et  déroutante modernité, qui "déstabilise" le lecteur découvrant cet auteur qu'est Jonathan Safran Foer, né en 1977 à Washington...

    Par exemple :

    « Grand-père disperse la plupart de la journée chez nous, à voir la télévision. Il me hurle souvent. 'Sacha ! Hurle-t-il. Sacha, ne sois pas si paresseux ! Ne sois pas si vaurien !'... / … Je ne le riposte jamais, et jamais ne le morfonds par intention et jamais je ne comprends ce que valable veut dire. »...

    « Aussi, s'ils rêvent, alors c'est qu'ils ont des rêves, ce qui est une chose de plus au sujet de laquelle penser. 'Ils ne savaient pas où est Trachimbrod.' 'bon, entrez dans la voiture' dit-il. Il bougea ses mains sur ses yeux. 'Nous allons persévérer de conduire et chercher une autre personne à enquérir.' …



    TOUT EST ILLUMINE est son premier roman, traduit par Jacqueline Huet et Jean Pierre Carasso.



    Ce livre raconte les aventures d'un jeune écrivain juif américain en quête de ses origines... Mais le récit bascule dès les premières pages, avec une chronique fabuleuse d'un shetl entre 1791 et 1942, un lieu imaginaire "Trachimbrod", version légendaire du mystérieux village des origines...

    L'effort de lecture réside en fait dans les 30 premières pages. Une fois ce cap des 30 premières pages franchi, l'on s'habitue... avec toutefois la nécessité de l'effort de lecture par moments...

    Un "coup de maître", de ce jeune écrivain de 37 ans (né en 1977) avec ce premier, tout premier roman !



  • Je pose cette question ...

    -Je pose cette question à tous les Croyants, en particulier aux Juifs, aux Chrétiens, aux Musulmans :

    "Avant Noé, avant Abraham, avant Moïse, avant Jésus, avant Mahomet... Quand il y avait "des dieux" (des Divinités), des cultes, des croyances (en des divinités)... et donc "pas de Dieu Unique"... Autrement dit, du temps des dieux Egyptiens, des dieux Grecs, des dieux Romains... Et  avant même les temps de Néanderthal et de Sapiens, avant même que l'Homme fut sur cette planète... Il n'y avait donc pas de Dieu, alors? Dieu n'existait pas? Dieu n'existe que depuis l'époque de Noé, depuis que des hommes en un lieu géographique de la Terre déterminé -reste à savoir vraiment lequel d'ailleurs ?- ont commencé à croire en un Dieu Unique ?

    Et avant que la Terre elle-même, ne fut, Dieu n'existait donc pas ?

    "Tout" ne commencerait donc, qu'avec le Livre ? (La Bible, le Coran)

    -Je pose cette autre question à tous les Gouvernements, à tous les personnages politiques, à tout ce qui dirige tel ou tel pays, tel ou tel empire, telle ou telle nation, à tel ou tel citoyen ou habitant de tel ou tel pays :

    "Qu'était-ce que les Etats Unis d'Amérique avant les Etats Unis d'Amérique, qu'était-ce que la France avant les Francs avant la Gaule, qu'était-ce que l'Algérie avant l'Algérie actuelle et avant l'Algérie de 1830 à 1962, qu'était-ce qu'Israël et qu'était-ce que la Palestine avant Israël de 1948, avant Gaza et la Cisjordanie actuels ; qu'étaient-ce que tous ces grands empires de l'Antiquité, les Mayas en Amérique, les Perses, les Babyloniens, les Egyptiens, les Grecs, Les Romains, Carthage et d'autres encore en Europe et Asie et Afrique... Qu'était-ce que tout cela avant ? Du temps de Néanderthal et de Sapiens ? Du temps d'avant l'Histoire ? (Soit dit en passant, comme si, avant l'Histoire d'à partir de telle date  il n'y avait jamais eu d'Histoire, comme si avant un Dieu Unique il n'y avait jamais eu ce même dieu unique)...

    ... La réponse à la deuxième question me paraît simple :

    "il y avait des territoires sur la Terre entière, sur lesquels (territoires sans limites précises autres que des déserts, des montagnes, des fleuves et rivières et des océans) vivaient et se déplaçaient des Hommes (des êtres humains)..."

    ... La réponse à la première la question me semble moins simple :

    "En effet, il faut pour en trouver une, de réponse, déjà... Croire en Dieu... sans peut-être forcément être Juif, Chrétien, Musulman ou autre...

    ... Je voudrais, je souhaiterais, ce serait là mon voeu... Qu'en ces temps du début du 21 ème siècle, ces  temps si troubles, si incertains, si tragiques en certaines régions du monde, que l'on réfléchisse à cette question des "territoires" et à cette question aussi, d'un "Dieu unique"...

    ... Parce que

    Si les territoires géographiques sur lesquels vivaient et se déplaçaient les Hommes sans qu'il y ait de "pays" ni d'"empires", existaient avant les pays et avant les empires...

    Et si Dieu existait avant "Un Dieu Unique" (celui de Moïse, celui de Jésus, celui de Mahomet)...

    ... Eh bien alors "ça change tout" ...

    ... Car tout devient alors une affaire de relation, d'échange, de coexistence, et surtout d'intelligence... dans la relation, dans l'échange, dans la coexistence... Une "intelligence" qui serait celle d'un Dieu Unique... Ou d'un ensemble de principes, de lois "universelles, intemporelles, naturelles, cosmiques" propres à l'univers qui est l'univers que nous appréhendons (jusqu'aux limites de cet univers observable)...

    Bien entendu, cette "intelligence" ne "fait pas dans la dentelle"... et n'a rien à voir -à mon sens- avec quelque "paradis" ou "enfer" ou "terre promise" ou soit-disant "vérité" que ce soit... ni même quelque "destin" que ce soit...

  • Retour de vacances ...

    ... Lors de ce dernier week end de la mi août avec en plus le 15 août qui cette année tombait un vendredi, les routes et autoroutes et grands axes de circulation furent de nouveau extrêmement encombrés dans les deux sens... D'autant plus que de nombreux vacanciers, déçus par la météo, ont sans doute un peu raccourci leur séjour de vacances...

    Je pense bien sûr à tous ces gens, à toutes ces familles à "petit budget" ou même à "budget moyen", qui ont opté (comment auraient-ils pu "faire autrement") pour le camping... Toute une année de boulot, quand ce n'a point été de recherche de boulot et de succession d'emplois à temps partiel, toute une année dans un petit logement d'HLM de banlieue, toute une année de "galère" (à "joindre les deux bouts comme on peut")... Et arriver en dépit de tout, à partir avec sa famille 2, 3 gosses, une malheureuse semaine de vacances dans le midi ou à l'océan... Pour subir pluie sur pluie, orage sur orage, dans un camping bondé ! Quelle misère! Pauvres gens ! ça me fait bien de la peine tout ça! ... Et les "rentrées" sont "de plus en plus dures" ! Bon sang, quel Système à la con, dans lequel cette mondialisation et ces politiques européennes nous embarquent ! Et à côté de tout cela, de toute cette galère pour des millions de gens, on voit ces gros pleins de pèz, ces caïds toujours plus arrogants et spoliateurs ! Qui nous tondent la laine sur le dos en nous écorchant en plus! Et tous ces pourvoyeurs organisateurs en haut lieu d'une consommation de masse s'appuyant sur la publicité et l'exacerbation de besoins qui ne sont pas de première nécessité ; et tous ces "intellectuels faiseurs de modes et de courants de pensée unique" complètement coupés du peuple, tous plus ou moins bien placés et bien enfriqués, dont les bouquins sont à la Une des étals des maisons de la presse...

    Merde, y'en a marre de tout ce fourbi !

  • Les religions du Livre

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    ... À l'intérieur de la cathédrale de Wissembourg (extrême nord de l'Alsace, frontière avec l'Allemagne) ce bassin à eau de baptême...

    Il faut savoir, que, bien avant l'an mille, sans doute aux 3ème, 4ème siècles du temps de la Gaule Gallo Romaine devenue Chrétienne, l'on baptisait "complètement sous l'eau" comme du temps de Jésus le Christ et des premiers temps de la religion Chrétienne... Et l'on ne baptisait pas, je crois, les bébés, comme on le fait de nos jours et depuis plus de mille ans, en leur versant trois gouttes de flotte bénie sur le front...

    Non conforme aux "Ecritures", ce baptême des bébés ! Et d'autre part, jusque je crois, vers l'an mille, les prêtres se mariaient, avaient une vie de famille, des enfants...

    Et, dans le Coran (que j'ai lu aussi, comme la Bible -ancien et nouveau testament)... Nulle part il n'est écrit que la femme doit être "totalement couverte" d'un voile intégral... Dans la Bible comme dans le Coran, en ce qui concerne la "tenue" des femmes, il y a juste des prescriptions de "décence" c'est à dire une exhortation à ne pas exposer les parties du corps trop "intimes"en public, susceptibles de n' éveiller que le seul désir purement sexuel, et "rien d'autre"... (il en est de même, également, pour les hommes)...

    Et le "Djihad" de l'Islam, dans le Coran, ce n'est nullement un appel à la "guerre sainte", c'est à dire à l'élimination, au meurtre de l'infidèle ou du non croyant, au combat par les armes et par la violence... : c'est, le "Djihad" un appel à purifier son corps et son esprit, à se mettre en accord avec la parole de Dieu, à rechercher un état de pureté morale, de vie, de comportement vis à vis de ses semblables...

    Le Christianisme, le Judaïsme et l'Islam sont les "religions du Livre". De Moïse jusqu'à Mahomet, assurément il y a un lien, une continuité... Et le tout constitue un ensemble, tout comme l'un de ces tableaux de peinture sur bois, d'avant le 16 ème siècle, que l'on appelle un tryptique...

    C'est cette "continuité" qui semble (qui a toujours semblé) perdue de vue depuis déjà, avant l'Islam en 622...

    Et dans cette continuité, ce que l'on appelle "la loi nouvelle" (en l'occurrence ce que Jésus le Christ a apporté par rapport à ce qui existait déjà depuis l'origine (du temps de la "Loi ancienne") n'infirme pas ce qui procède de la "loi ancienne"... Et de même, ce qu'a apporté l'Islam (une autre "loi nouvelle" ou "ensemble de révélations") ne détruit pas, n'infirme pas ce qui existait déjà... Assurément, il y a une "logique" dans la succession des "trois parties du tryptique" qui sont bel et bien reliées entre elles...

    ... Ce sont les caïds, les seigneurs, les marchands et les guerriers, avec les évêques, les prélats, et les principaux officiants des religions, qui ont dénaturé, interprété le Livre, afin que les peuples soient asservis, et que de surcroît, ces peuples ne soient point comme ils devraient l'être, solidaires les uns des autres...

    ... Aucune, absolument aucune de ces "valeurs fondamentales" dont se réclament les croyants d'une part, et les "moralisateurs laïques ou autres" d'autre part, n'est une vertu... Il n'y a que le choix, la liberté du choix... Ainsi, la pudeur ce n'est pas une vertu mais un choix! Ainsi la fidélité ce n'est pas une vertu mais un choix! Un choix heureux et conscient, jamais forcé, mais dont le résultat c'est "du haut de gamme" dans la relation humaine... sans avoir besoin de prescriptions, de lois imbéciles, de règlements de police ni de codes ni de procédures, ni aucun arrangement écrit, ni aucun tribunal, ni aucun gouvernement, ni aucun élu de quoique ce soit! (Car tout cela est "caduc" ou le devient, si la relation humaine n'atteint pas le niveau le plus élevé qui soit, la meilleure qualité possible)... Alors, aimer, ça devient plus beau, plus chouette, plus décrassant, plus enthousiasmant... que de seulement baiser ! (même si baiser c'est ultra bon) ... Ou de n'aimer que "parce que..."

    ... La seule, l'une des seules "objections" que je fais au Coran et à l'Islam, c'est au sujet de la condition de la Femme (il y a d'ailleurs aussi une similitude avec le Judaïsme et le Christianisme -catholique autant que protestant que toute autre confession chrétienne- au sujet de la condition de la Femme)... Quoique, avec "l'évolution du monde moderne et donc actuel" on peut dire que les catholiques et les protestants ont un peu "mis de l'eau dans leur vin" au sujet de la condition de la Femme (depuis, en gros, le début du 20 ème siècle)...

    ... Il y a tout de même quelques "inepties" monumentales auxquelles nul "croyant sincère et avisé" ne peut souscrire... Par exemple, au début de la Bible, dans la Genèse, quand "Dieu crée la femme à partir d'une côte de l'homme"... (Je veux bien que ce soit "symbolique" mais pour moi, il y a là "un problème")...

    Et dans le Coran, quand on voit écrit noir sur blanc que la femme "peut être battue"...

    Je vois mal que "ces textes" concernant la création de la femme et la manière dont doit être traitée la femme, puissent avoir été écrits par des gens "inspirés de Dieu" (cela me semble si peu conforme à ce que je crois "procéder de Dieu" ou de "quelque chose qui ressemble à Dieu")...

  • Exit Williams Robin

         C'est avec une très/très grande tristesse que j'ai appris, ce mardi 12 août dernier, la disparition de l'acteur Américain Williams Robin... Qui a joué notamment dans Madame Doubfire, dans Le cercle des poètes disparus et dans Will Hunting... Trois films que j'ai vus et revus (dont 3 fois Will Hunting qui est pour moi un "film culte")...

    Cela me fait cependant penser que... Le meilleur que l'on peut, que l'on est capable de donner de soi-même aux autres, à un être en particulier, de sa famille, un ami, enfin peut-être n'importe qui... Ne sauve pas forcément cet Autre, ne change pas forcément la vie de cet ou de ces Autres... Et surtout, ne change pas, déjà, pour commencer... sa propre vie... Mais que ce n'est jamais, assurément jamais, inutile, totalement inutile de le tenter... de "sauver", de "changer"... Et qu'il FAUT, en fait, tenter de le faire !

    Si Will Hunting repasse encore, eh bien pour la 4ème fois je le revois...

    Ah quel film, quelle oeuvre ! Et quel acteur que Williams Robin !

    ... Ce "meilleur de soi-même" en fait, n'est pas forcément le meilleur au seul sens de meilleur...

    Il serait, plutôt, en même temps ( indissociablement) "ce qu'il y a de plus pur et de plus fort en soi", cependant relié à ce qui est "ordinaire" en soi (car "l'ordinaire" est en chaque être, en fait)...

    Les êtres au coeur pur sont la plupart du temps, des êtres fragiles, non pas fragiles dans le seul sens de la fragilité, mais disons... "exposés", plus exposés que les autres êtres, à ce qui vient du monde, des autres êtres (de la dureté, de l'absurdité, de l'indifférence, de la violence du monde et des autres êtres)... Ils sont, dirais-je "visionnaires" (mais plus "visionnaires" dans le sens de la lucidité, que "visionnaires" de ce qui sera, de ce qui va être)... Il y a en eux, du fait des valeurs qu'ils défendent et dont ils se réclament (valeurs qu'ils différencient de ce que l'on appelle en terme de Croyant ou de moraliste "des vertus"), il y a en eux, donc "une sorte d'intégrisme" : ils sont à leur manière "intégristes" (et ils le sont d'autant plus qu'il y a en eux cette pureté et cette force qui les habitent, qui les transcendent)...

    Ils sont comme ces saisons d'été en milieu géographique (terrestre) médian ou tempéré, lorsque l'anticyclone n'est pas suffisamment bien placé pour empêcher les dépressions de perturber les saisons d'été...

    Rares, très rares, sont les êtres au coeur pur qui sont en même temps des êtres solides... Et cela d'autant plus, que, pour peu qu'ils acquièrent justement, de la solidité, ils sont inévitablement éprouvés en fonction de cette solidité qu'ils ont acquise... Jusqu'à la limite de leurs forces, jusqu'à ce que le meilleur en eux, c'est à dire ce qu'il y a de plus pur et de plus fort en eux, ne puisse plus les sauver eux-mêmes... alors qu'ils ont passé leur vie à essayer de tirer les autres vers leur meilleur...

    Il vient alors à cette limite extrême (dans cette sorte de zone de "no man's land")... de la désespérance, une "lucidité tragique", le combat semble perdu... Vient alors le renoncement... Ou le suicide... Le suicide purement physique... ou ce que j'appelle le "suicide littéraire, le suicide de l'artiste, le suicide du poète, le suicide du meilleur de soi-même", le suicide donc, qui consiste à ne plus rien exprimer... (Je pense en disant cela, par exemple, à Frantz Kafka, quand il envisageait et qu'il avait même spécifié par écrit, de détruire la quasi totalité de ses oeuvres - mais son ami Max Brod ne l'a pas suivi dans cette voie et a sauvé une grande partie de ses écrits)... Je pense aussi à Arthur Rimbaud, qui à l'âge de vingt ans à peine passé, arrête complètement d'écrire et décide de changer de vie en partant à l'aventure en Afrique, se livrer à des activités n'ayant plus rien à voir avec la littérature...

    Y-a-t-il eu pour Arthur Rimbaud comme pour Frantz Kafka, ce renoncement? Cette désespérance? Cette lucidité?... Au point pour ainsi dire d'aller jusqu'au "suicide littéraire" ? D'ailleurs... L'ont-ils vécu en eux ainsi ? Nul ne peut le savoir...

    ... Avoir le coeur pur et en même temps être un être solide, vraiment solide... Je pense que c'est possible... Mais la solidité forcément, implique de la dureté, de l'intransigeance, implique de ne pas se compromettre, d'être sans la moindre complaisance d'opportunisme ou de confort... Et à "ce niveau là", l'être au coeur pur, c'est bien là qu'il est le plus exposé... Et qu'il doit résister le plus afin de survivre déjà... Et s'il y arrive, à faire tomber les murs des forteresses imprenables, ces forteresses qui défendent ce monde qui a toujours existé, celui des "forts par les armes, forts par l'argent, forts par les apparences, forts par tout ce qu'ils possèdent, forts par ce qu'ils dominent, forts par le nombre de "clients", de "sujets" ou de serviteurs qu'ils ont autour d'eux...

  • Les forêts de la nuit, de Jean Louis Curtis

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    L'auteur :

    Jean Louis Curtis est né le 22 mai 1917 à Orthez, et décédé le 11 novembre 1995.

    Il a obtenu le Prix Goncourt en 1947 pour son livre « Les forêts de la nuit ».

    Il a été élu à l'Académie Française en 1986...

    Mais de nos jours, sans doute depuis même avant sa mort en 1995, il n'est plus lu, et comme « passé aux oubliettes »... Est-ce à cause de son style, de son écriture « passés de mode » aujourd'hui ?

    Voici cependant ce qu'en pense Michel Houellebecq, qui écrit à son sujet :

    « Jean Louis Curtis est totalement oublié aujourd'hui. Il a écrit quinze romans, des nouvelles, un recueil de pastiches extraordinaire (…) et pourtant, aujourd'hui, il n'en reste plus rien, plus personne ne le lit, c'est injuste, c'était plutôt un bon auteur, dans un genre un peu conservateur, un peu classique, mais il essayait de faire honnêtement son travail »...

    C'est tout à fait exactement ce que je pense, comme Michel Houellebecq... Oui, venant de lire « Les forêts de la nuit »... Et je compte bien, par cette note que je rédige, refaire découvrir cet auteur... dont le style est aujourd'hui « passé de mode » mais dont le texte, enfin le contenu du texte est à mon sens, d'une actualité aussi proche, aussi tragiquement réaliste, que l'actualité de ces « années noires » de 1940 à 1945...

    Le livre :

    Ce que j'en dis :

    « Une chronique sans complaisance, d'une grande exactitude, réaliste, et d'une lucidité tragique, de ces temps de ténèbres que furent les années de l'occupation Allemande et de la France de Vichy, de 1940 à 1944 »...

    Résumé du livre :

    Dans une petite ville située sur le gave de Pau, peut-être Orthez, que Jean Louis Curtis appelle « Saint Clar »... se déroule l'histoire...

    Avec Francis de Balansun, 17 ans, un garçon au cœur pur, un résistant à sa manière... La sœur de Francis, Hélène, une jeune femme chic, en apparence très traditionnelle et rigide de maintien et de comportement, mais qui délaisse son fiancé Jean disparu alors qu'il tentait de rejoindre l'Angleterre par l'Espagne, laquelle Hélène qui s'abouche avec Philippe Arréguy, un voyou recruté par la Gestapo ; le père de Francis et d'Hélène, le comte de Balansun, un homme d'âge avancé « très classe très vieille France » mais résistant lui aussi, « à sa manière »... Et Madame Costellot, qui passe son temps à épier les gens de « Saint Clar » ; Madame Arréguy, la mère de Philippe qui adore son fils quasi « amoureusement », une femme accorte, et qui « n'a pas froid aux yeux »...

    Dans le livre :

    La bêtise et la haine couraient et ondulaient le long de cette foule bien nourrie, heureuse, cette foule de Saint Clar, qui n'avait jamais souffert, pour qui la guerre avait été une Golconde et les Allemands une bénédiction.

    Ils étaient tous là, au grand complet, les petits profiteurs honnêtes de la guerre ; ils étaient là, hilares, rutilants de graisse et d'âpreté, les paysans des environs, ceux qui avaient exploité avec science et discernement la mine d'or allemande. Et puis tous les autres, les inconscients, les neutres et ceux qui avaient fluctué d'une opinion à l'autre, au gré des nouvelles militaires ; et les marchands, et les bonniches qui, la veille encore, chantonnaient des romances franco-allemandes ; il y avait Salaberry, le gargotier dévot et riche, flanqué de ses fils porteurs de scapulaires. Il y avait aussi des femelles dédaignées par les Allemands... Et tous exultaient, parce qu'on leur avait promis de faire défiler dans les rues deux ou trois putains faméliques, coupables d'avoir couché avec des prisonniers russes. C'était le jour de la vengeance, le jour des saintes colères. Il fallait des coupables. Et Saint Clar, toujours courageuse, avait décidé de faire défiler, nues, deux putains dévorées de tuberculose et de syphillis. …

    Jacques était là, au bord du trottoir, contemplant la foule. Le dégoût qu'il avait d'elle le faisait souffrir comme l'amour. Ses yeux étincelaient, ses poings se crispaient dans les poches de sa veste. « Ils » étaient répugnants, répugnants... Leur bassesse monstrueuse, leur lâcheté, leur laideur. Ce jour qui aurait pu être beau et noble, « ils » l'avaient défiguré, avili. C'était pour sauver ces larves que des milliers d'hommes étaient morts, des millions d'hommes ; que les garçons les plus purs de France avaient subi la torture ; que les parachutistes anglais étaient tombés du ciel comme des anges libérateurs ; pour sauver ces larves, que des armées russes et américaines avaient dépensé des miracles d'énergie et d'endurance. …

    Car il n'y aurait pas de révolution. La colère de ce peuple impuissant s'était résolue en cris inutiles contre de faux coupables et des boucs émissaires. D'un conflit à l'échelle de la planète qui aurait dû passer sur la France comme un grand souffle purificateur, ce peuple ne retirerait nulle leçon, nul enseignement, nulle grâce. Il n'y aurait que le retour des anciennes pantalonnades municipales ou électorales, la continuation d'un statu quo d'injustice et de médiocrité...

    Ces passages, qui évoquent le « Grand Jour » , le jour de la Libération, mais aussi qui résument ce qui s'est passé durant ces cinq années de la seconde guerre mondiale en France, dans les villes et les villages, d'un bout à l'autre de l'échelle sociale... Me semblent aujourd'hui encore d'actualité... La bêtise et la haine... Les coupables désignés, les petits et gros profits, la lâcheté, la bassesse, la duplicité, l'hypocrisie... Et le Fric, toujours aussi Roi, les mêmes drames, la même réalité absurde et tragique... Mais aussi -et heureusement- la même beauté du monde en opposition, comme un fleuve d'une majesté et d'une force sublimes qui charrie sur ses bords, les raclures et les boues et les végétaux décomposés arrachés aux rives...

    Les « Occupants » sont aujourd'hui les Grands Décideurs des Centrales de médias, les assemblées d'actionnaires de multinationales, les rois de la finance, les décideurs économiques, et leurs servants, à savoir les Gouvernements et leurs élus, leurs instances...

    Et les « collaborateurs » sont ceux qui se gavent de ce que les Occupants dégueulent, et qui se vautrent dans le marécage puant de ces mêmes occupants...



  • Humilité...

         L'une des manifestations les plus perverses de l'orgueil, c'est bien celle de cette humilité que l'on affiche et en laquelle on croit si fort en soi, et qui trompe l'interlocuteur...

    Le vrai humble ne montre jamais qu'il est humble : il l'est, humble...

    À dire vrai, nous ne sommes pas tous forcément orgueilleux, mais nous ne sommes jamais humbles, sauf les mourants, les très jeunes enfants, les très vieux qui ont tout perdu de ce qu'ils furent ne serait-ce encore que quelques années plus tôt... Et les trisomiques... 

  • Le peuple de l'Abîme, Jack London

         Fiche de lecture :

    http://appli6.hec.fr/amo/Public/Files/Docs/141_fr.pdf

         Je viens de terminer la lecture de ce livre "Le peuple de l'Abîme", de Jack London, célèbre auteur et écrivain américain (1876-1916), né John Griffith Chaney...

    Bien que ce livre ait été écrit en 1902, il est, par ce qu'il décrit, par ce qu'il contient, encore aujourd'hui "d'une actualité brûlante", ou plus exactement d'une actualité qui ne fait guère trop la Une des grands reportages et émissions de Télévision, plutôt axés sur le sensationnel, sur ce "qui se vend bien", sur tout ce qui joue sur l'émotion des gens qu'en majorité nous sommes et qui sont friands de "belles histoires plus ou moins mélodramatiques"...

    Rien à voir, donc, ce reportage "vécu au vrai", avec tout ce dont on nous gave à la télé dans le genre de ces  séries américaines ou « novellas » sur certaines chaînes de la TNT... Ou encore avec ces « romans à succès et grand tirage » tout aussi mélodramatiques d'histoires d'amour raté ou d'intrigues compliquées avec des personnages qui sont tous des riches dans de belles demeures, et impliqués dans des affaires de famille, d'héritages et de secrets inavouables...

    Si de nos jours, particulièrement en France et dans la plupart des pays « développés », des lois protègent (ou sont censées protéger) les travailleurs, les salariés, d'une part ; et les pauvres, les chômeurs, les indigents, les handicapés d'autre part... Il n'en demeure pas moins que le « tableau » qui est celui que nous dépeint Jack London, de l'East End Londonien du début du 20 ème siècle, demeure toujours d'actualité...

    Et ce qui est frappant, c'est la similitude des comportements, de nos jours, de la part de ceux qui possèdent, de ceux qui se trouvent « du bon côté de la barrière » vis à vis de ceux qui n'ont rien, qui se trouvent « du mauvais côté de la barrière »...

    L'on retrouve en effet, la même hypocrisie, les mêmes idées reçues et clichés et stéréotypes : en règle générale cela se résume en ce genre de propos « Ils n'avaient qu'à mieux se démerder » (autrement dit « c'est de leur faute »)... Au mieux « ils n'ont pas eu de chance »...

    Sans doute, dans les pays « développés » (en gros le monde dans une économie capitaliste à l'occidentale et de consommation), la très grande misère est-elle « moins visible »... Je veux dire par « moins visible », moins répandue qu'elle ne l'était en d'autres temps historiques lorsque 90 % de la population ne mangeait déjà pas à sa faim, et devait travailler vraiment pour « quelques sous » par jour ou par semaine...

    L'on retrouve aussi, et sans doute aujourd'hui de plus en plus amplifié, cet écart énorme entre d'une part le revenu moyen (les ressources) de 90% des populations toutes conditions confondues... Et le revenu (la richesse) de 10% des populations les plus et les mieux pourvues, favorisées, d'autre part... Et encore faut-il distinguer parmi ces 10% les plus riches, le 1% « très au delà des 9% d'entre eux »...

    Ainsi, de nos jours, sur cette planète qui compte en gros sept milliards d'humains, il y en aurait sept cent millions dont la vie quotidienne est radicalement, fondamentalement différente de la vie quotidienne des six milliards trois cents millions autres personnes...

    Et sept cent millions de personnes « vraiment riches » cela représente tout de même déjà « un sacré marché » (en apparence largement suffisant à lui seul pour produire encore plus de biens de consommation genre voitures de luxe, demeures somptueuses, avions privés, équipements de très haute technologie très coûteux, etc.)

    L'on y pense, l'on y pense, oui, parfois... d'une manière diffuse et comme « automatique » mais en réalité sans en prendre vraiment conscience, comme si « ça coulait de source », ou même, carrément on l'oublie on l'occulte... Que ce qui fait la vie si différente de 10% des populations du monde, c'est justement la vie, le travail, l'activité, la « trime » -et la misère de 90 % de ces populations... De telle sorte que les « capitaux », les « investissements », les « donneurs de travail -ou d'activité- seront toujours situés du même côté et continueront d'accroître le bien-être des mêmes 10% qui, « avec un peu de chance » -et comme « par voie de conséquence » deviendront 12 % au bout d'un temps indéfini...

    A bien observer, et considérer la « marche actuelle du monde » notamment dans son évolution de plus en plus rapide (et disparate) depuis -on va dire- 2008, il paraît certain que peu à peu, puis de plus en plus vite, même dans les pays « développés et d'héritage d'anciennes cultures)... Le « tableau » dressé par Jack London en 1902, de  l'East End Londonien, va redevenir malheureusement une réalité d'ici la fin du 21 ème siècle...

    Une autre constatation également s'impose dans le monde d'aujourd'hui en pleine accélération sans précédent, de technologies nouvelles, de développement économique et industriel en particulier dans les pays dits « émergents » (que l'on appelait autrefois le « tiers-monde ») : ce sont précisément dans les pays « à taux de croissance annuel à deux chiffres » que l'on trouve la plus grande différence entre les plus hauts et les plus bas revenus, l'écart le plus considérable entre la richesse de quelques uns et la pauvreté de centaines de millions d'autres... Et ces pays sont le Brésil, la Chine, l'Inde ; puis suivent derrière le Nigéria, le Togo, et quelques autres pays africains ; la Russie, les USA, l'Afrique du Sud.... C'est dans ces pays là que l'on voit le plus présente la misère de tant et tant de gens... Alors que, logiquement, un fort taux de croissance devrait pouvoir profiter à un plus grand nombre de gens, donc, il devrait y avoir dans ces pays, beaucoup moins de pauvreté et de misère... Ce qui démontre bien qu'une croissance forte ne profite en réalité qu'à une minorité de gens, toujours la même...

    A Paris, quand un milliardaire du CAC 40 se déplace en avion privé ou en hélicoptère, il se rend dans un aérodrome...

    A Sao Paulo ou à Rio de Janeiro ou à Johanesbourg, le milliardaire se rend sur la terrasse du gratte-ciel dont il est propriétaire, et il s'envole direct en hélicoptère depuis la terrasse de son immeuble ou de sa tour de cinquante étages...

    Et enfin pour conclure, à noter que les deux systèmes qui ont été en gros ceux qui ont prévalu dans le monde depuis l'antiquité, à savoir l'économie capitaliste basée sur la propriété (biens immobiliers et argent) et l'économie socialiste ou collectiviste ou communiste basée quant à elle non plus sur la propriété mais sur le privilège (ce qui revient à peu près au même)... N'ont en rien amélioré le sort ou le destin, la vie quotidienne de la plupart des Humains sur cette Terre... Puisque l'on retrouve quelque soit le cas de figure, le même écart considérable entre les conditions de vie des uns et des autres...



  • Petit conte surréaliste de départ en vacances

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         C'est un jeune couple, la trentaine avec leur fils de dix ans, se rendant en vacances quelque part sur la Côte... Ils partent d'une ville du Nord de la France et empruntent l'autoroute durant la quasi totalité du trajet...

    Ils arrivent, il ne reste plus devant eux qu'une sorte de très grand, très long boulevard-autoroute menant tout droit à la plage, il y a d'ailleurs un énorme, énorme panneau avec marqué dessus "LA MER"...

    Et le Fils de dix ans "plane littéralement" devant la voiture, comme en suspension dans l'air à cinquante centimètres au dessus du bitume, incliné les bras étendus comme un grand oiseau les ailes écartées au maximum...

    Et Papa et Maman suivent, dociles, derrière, à moins de 40 à l'heure vu le flot de la circulation ; le Fils "planant" devant eux, heureux et sûr de lui, avançant-volant avec autorité comme s'il était seul au monde, et il devient immense, il prend à lui seul tout l'espace, sa tête atteint le ciel...

    Et la voiture est un "souk ambulant", avec trois remorques, un tas d'installations (matériel et équipements de camping, de plage, etc.), la galerie est impressionnante avec des tas de bagages enveloppés dans des toiles en plastique et entourés de cordes, de tendeurs à vélo... Sur le tout sont encore fixés des piquets, un énorme matelas pneumatique en forme de gros crocodile vert, un bateau en caoutchouc...

    Et les remorques, de véritables pyramides d'objets hétéroclites, tout un fatras de vacances... Et la troisième remorque est celle de Dada dans sa cahute à dada...

    Et, passant sa tête au dehors par la vitre arrière baissée, Toutou, un gros Terre Neuve...

    Et Minou dans son panier d'minou, et "Kakahouètajako" le perroquet, et "cui-cui" dans sa cage à zozio, et "Lapinou" dans son sac... Et "plantillon", le petit pot de Maman, qui fait lui aussi partie du Voyage, dont il faut prendre soin, veiller à ce qu'il soit arrosé...

    Le grand souci c'est de trouver un emplacement ombragé pour quand on est obligé durant deux heures de laisser Toutou dans la voiture (comme nous sommes début Août, il n'y a de place nulle part pour se garer, une vraie galère...)

    ... Et... "cerise sur le gâteau" durant le trajet, le long trajet de mille kilomètres à travers la France... à mi parcours, dans une ville au riche passé médiéval... Maman qui a voulu passer par le centre de cette ville afin de visiter le Grand Musée local... Il a fallu trouver 4 places de parking à la file (voiture plus 3 remorques dont la "cahute à Dada") deux heures max de stationnement en bordure de rue pour 4 euro la place)... L'on a consulté la météo, avant, sur smartphone... Et oh miracle, ciel couvert, donc pas de fort ensoleillement ni de grosse chaleur pour Toutou, qui resta dans la voiture le temps de la visite du Musée... et d'une heure en plus de "lèche vitrine" en centre ville... Le Fiston qui a voulu qu'on lui achète un grand arc avec carquois et flèches et cible d'un mètre de diamètre... Et un gros lézard d'Afrique dans sa serre de verre...

  • Victor Hugo au Bac séries ES et S en juin 2014

         Je cite intégralement cet article publié le 19 juin 2014 dans le journal VOSGES MATIN, un article rédigé par monsieur Serge Lacroix, en rubrique "Education" :

    "L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires, Frissonne ; au fond du bois la clairière apparaît ; les arbres sont profonds et les branches sont noires ; avez vous vu Vénus à travers la forêt?"

    Classieux, non? Normal c'est du Hugo. Le début du poème "Crépuscule", tiré des "Contemplations". Un pur joyau de poésie signé de l'écrivain franc-comtois, sur lequel les candidats au bac des séries ES et S ont été interrogés hier lors de l'épreuve de français.

    Et à l'évidence, tous n'ont pas goûté au rythme parfaitement cadencé des alexandrins hugoliens. Dès la sortie de l'examen en effet, (cela se passe à Besançon) ce pauvre vieux Victor en a pris plein la musette sur les réseaux sociaux, Twitter et Facebook notamment. Lui reprochant un style trop difficile d'accès, les lycéens se sont lâchés...

    "Victor Hugo, t'es un bel enfoiré avec ton crépuscule à la con", accusait un "twitto". Une candidate renchérissant : "Crépuscule de merde. Victor Hugo, tu fais chié à écrire des poèmes comme sâ, avec ta nature, ta vie et ta mort à deux balles".

    D'autres ont déjà anticipé leur note, gratifiant l'auteur d'un sigle peu élégant : "J'ai foiré mon bac à cause de ce fdp de Victor Hugo". Tandis qu'un lycéen, manifestement assez peu informé sur la mort du poète en 1885, menaçait : "Victor Hugo, si je te croise dans la rue, t'es mort".

    Heureusement, l'auteur avait quand même ses défenseurs, comme Max, qui a twitté ce message : "Victor Hugo n'est pas responsable de votre inculture. Vous vous attendiez à du Keen'v pour le bac de français?". Pour ceux qui l'ignorent, Keen'v est un chanteur, responsable d'un morceau affligeant intitulé : "Le son qui bam bam". Evidemment, on est assez loin des "Contemplations"...

    ... L'on peut -et l'on a tout à fait le droit- et cela dans une argumentation justifiée, selon un point de vue personnel et qui se respecte... Ne pas aimer, ne pas vénérer Victor Hugo en tant que personnage dans la vie qui fut la sienne et dans son entourage familial et autre, pour telle ou telle raison pouvant se justifier... Ne pas souscrire à la "légende" du "monument littéraire" qu'il fut déjà de son vivant et après et au delà de sa mort... Oui, on le peut, on en a le droit, le droit de le dire et de l'écrire... (personnellement je suis disons "assez critique" sur certaines de ses oeuvres romanesques, et je ne l'élève point, quoique reconnaissant ce personnage comme un très grand écrivain et poète , un "géant" à vrai dire, en une statue éternelle de marbre inaltérable). Ce n'est donc point "un crime de lèse majesté" que de ne pas "porter aux nues" Victor Hugo... Ou tout autre "grand auteur" tel qu'Emile Zola, Honoré de Balzac, par exemple...

    MAIS ce "florilège" de quelques uns de nos jeunes de 17/18 ans sur les réseaux sociaux au sujet de Victor Hugo, témoigne bien de la faiblesse, de la médiocrité du niveau scolaire au Bac, et plus généralement de la médiocrité culturelle ambiante actuelle... À moins qu'il ne faille voir là, au delà des apparences et du constat, qu'un changement radical dans l'évolution des cultures, des aspirations... en somme, l'émergeance d'un "monde complètement différent" avec des repères nouveaux, d'autres "règles", d'autres "valeurs"...

    Peut-être bien après tout, qu'un Victor Hugo "n'est plus tout à fait d'actualité" dans le monde de l'écriture, du roman, de la littérature qui est le nôtre aujourd'hui ; la littérature, l'écrit, l'exprimé -et toutes les formes d'art d'ailleurs- ayant évolué... (Je pense que tout cela, toutes ces évolutions, s'appréciera avec le recul – l'on en reparlera d'ici quelques dizaines d'années)...

    Que faut-il cependant penser de ces propos si langagiers, si médiocres, si vulgaires, de ces jeunes sur les réseaux sociaux du Net ; faut-il être résolument choqué, oui, de ces propos qui n'en reflètent pas moins un "ressenti"?

    Est-on "meilleur que les autres" (que ceux dont on dit qu'ils sont incultes) parce que l'on a la capacité de s'exprimer autrement que dans le sens commun , parce que l'on se fonde sur des "valeurs"? Je n'en suis pas certain pour au moins une raison : c'est que si l'on n'est pas forcément fier, on n'est jamais humble...Sauf quand on est au bord de la mort, ou un tout petit enfant, ou un vieillard qui a tout perdu de ce qu'il fut en sa vie jadis, ou dans un état de très grande souffrance...

    Qu'est-ce que c'est, au fond, qu'un "pur et bel esprit" ou "une belle âme" -si cela est, si cela peut être- sinon un être humain avant tout, un être avec tout ce qu'il a d'ordinaire en lui ?

  • La case de l'oncle Tom, de Harriet Beecher Stowe

    Ce livre, LA CASE DE L'ONCLE TOM, de Harriet Beecher Stowe... Publié aux USA en 1851... J'ai le regret de le dire... Est un livre raciste...



    Je m'explique :



    Il faut replacer bien sûr, ce texte, dans le contexte de la vie économique et sociale d'avant la guerre de Sécession aux USA. En effet la cause abolitionniste de l'esclavage qui commençait alors à prendre de l'importance notamment dans les états du Nord des USA, s'est trouvée servie par le succès de ce livre, véritable plaidoyer contre l'esclavage...

    Cependant, dans le contexte culturel, social, d'aujourd'hui, lorsque l'on lit ce livre l'on y trouve ce genre de phrase :

    "Il habitait (Tom) une somptueuse résidence, considération à laquelle cette race impressionnable n'est jamais indifférente"...

    Ce sont bien là les termes employés par l'auteur, Harriet Beecher Stowe, une femme écrivain qui défendait vraiment la cause des Noirs !

    Dans tout le livre, les phrases de ce genre (et stéréotypes) sont légion, et de surcroît, que de passages de la Bible cités ! (passages évoquant la « malédiction » jetée par Dieu sur le peuple de Canaan, ou sur Cham, de fils de Noé qui découvrit la nudité de son père)...

    Par moments, j'ai trouvé "enfantin" le style, l'écriture, les situations exposées... Un peu "mièvre", un tantinet "désuet" (décalage entre le genre littéraire populaire de cette déjà lointaine époque (milieu 19 ème) et le genre littéraire même "tous publics" d'aujourd'hui (début 21 ème fin 20ème)... Enfantin, mièvre mais aussi en même temps "baroque" (baroque dans le sens de "tarabiscoté et compliqué »), d'où une certaine lourdeur dans bon nombre de phrases...

    ... Déjà, de nos jours (je veux dire dans le contexte culturel actuel) le vrai non-raciste ne peut employer le mot "race" (terme qui devrait à mon sens être banni du vocabulaire et des dictionnaires vu qu'il n'a aucun sens puisque dans le genre humain il n'existe pas de "races" comme chez les chiens par exemple)... Chez l'humain on peut parler de différences, d'ethnies, de peuples, de nations, d'origines géographiques, sociales, culturelles ;  de différences de modes de vie, de croyances... mais sûrement pas de "race"...

    LA CASE DE L'ONCLE TOM, donc, lu aujourd'hui par des gens (et en particulier par des jeunes) qui se satisfont du genre de discours articulé sur les stéréotypes et clichés les plus communs, est un livre raciste...

    Cela dit, LA CASE DE L'ONCLE TOM, demeure tout de même, "un grand classique de la littérature Nord Américaine du 19 ème siècle", un roman d'aventures et comportant néanmoins des thèmes de réflexion, une certaine "philosophie" empreinte de valeurs morales... Je le redis : il faut se mettre dans le contexte de l'époque, en ces années qui précédèrent la guerre de Sécession, et où les gens qu'ils soient du Nord ou du Sud avec une vision du monde, de la société, différentes... étaient fortement influencés par l'église (les églises en fait, puisqu'il y avait déjà alors, de nombreuses confessions chrétiennes)...

    Mais c'est vrai qu'aujourd'hui nous sommes dans un contexte socio-économique qui ne peut être comparé à celui du milieu du 19 ème siècle, dans la mesure où ce contexte a beaucoup évolué, s'est diversifié et est devenu plus complexe... Quoique certains "stéréotypes" ont "la vie dure" et sont toujours d'actualité...

    ... Voici quelle définition je donne au terme de racisme :

    Le racisme c'est le fait de croire que dans l'espèce humaine il y a des races et que l'une ou l'autre de ces races est soit "inférieure" ou "supérieure" à l'autre, à une autre race... Et cela pour des raisons qui peuvent paraître "justifiées" aux yeux des racistes en fonction de croyances, d'observations, d'expériences vécues en des situations particulières, alors même que ces croyances et que ces observations n'ont pas de fondement scientifique...

    L'on peut être cependant raciste dans le sens de croire qu'il y a des races dans l'espèce humaine, mais néanmoins être bienveillant, accueillant, tolérant, ami même, de gens d'une autre ethnie, et défendre la cause de ces gens lorsqu'ils sont déconsidérés, méprisés, exploités, exclus, marginalisés, réduits à la pauvreté, à la misère...

    À contrario, n'est pas raciste toute personne qui ne croit pas qu'il y a des races dans l'espèce humaine...

    Dans LA CASE DE L'ONCLE TOM, le livre de Harriet Beecher-Stowe, publié en 1851 ; il est évident que l'auteur(e) est "raciste" puisqu'elle écrit "les nègres", qu'elle use de stéréotypes, et qu'elle parle bien de "race"... Mais elle est "raciste" si je puis dire "dans le bon sens" (pour autant que l'on puisse considérer que l'on peut être "raciste dans le bon sens")... En effet, défendant la cause des Noirs, et  servant la cause des abolitionnistes de l'esclavage en Amérique du Nord, l'on ne peut que louer, qu'être ému et convaincu de ce "racisme dans le bon sens", si bien exprimé...

    Mais à mon sens, le "racisme dans le bon sens", c'est quand même du racisme... Et dans le contexte socio-économique-culturel actuel (et en évolution par rapport à ce qui prévalait au 19 ème siècle en Amérique et en Europe), et de surcroît avec ce que la Science a mis en évidence sur les origines Africaines de l'Homme... Le racisme, "dans le bon sens" ou dans le "mauvais sens", est un non sens, une absurdité, une survivance de ce qui prévalait au 19 ème siècle n'étant plus de mise de nos jours...

    ... Sans doute, au fond d'elle même, Mrs Beecher-Stowe n'était pas raciste (raciste dans le sens de penser que les Noirs « seraient des êtres inférieurs ».. Elle a défendu avec coeur, avec courage, avec détermination, de toute son âme, en tant qu'écrivain, et en tant que femme agissante, la cause des Noirs... Du mieux qu'elle a pu, à tel point d'ailleurs qu'elle fut lue, que son livre a eu à l'époque, du succès, un certain retentissement...

    Mais elle a dans son livre, usé de "stéréotypes" relatifs aux Noirs (stéréotypes qui pouvaient cependant rendre les Noirs plus sympathiques aux yeux des Américains de l'époque, ou stéréotypes aussi il faut le dire, empreints de quelque condescendance)...

    Mais en réfléchissant, aujourd'hui encore, vis à vis des peuples d'Afrique, de certains peuples, de certaines catégories de gens partout dans le monde... L'on retrouve les mêmes stéréotypes, les mêmes clichés... qui sont discriminatoires...



  • La guerre de Cent Ans, de Georges Minois

     … Livre de poche, collection Tempus, éditions Perrin, 2010.

    « Autant qu'un récit vivant et documenté, cet ouvrage sur la guerre de Cent Ans est un essai d'histoire totale... » (4 ème de couverture)... qui nous montre à quel point ce conflit entre les royaumes de France et d'Angleterre, de 1337 à 1453, a marqué profondément le destin de l'Europe et contribué à l'émergence des nations ; car l'économie, la politique et l'idéologie ont pesé aussi lourd que les affrontements militaires et la diplomatie...

    Jean II, dit « le bon », un très mauvais roi de France...

    C'est à mon sens, l'un des pires de l'Histoire de France : un incapable, sans aucune envergure, un hésitant, un imbécile... Et sans aucune moralité...

    Dans les années 1360-1364, Jean II est prêt à tout pour payer une partie de la rançon 600 000 écus, en vue de sa libération. Vu l'état du Royaume de France à cette époque (juste après le traité de Brétigny dont les conséquences sont pires que la guerre, notamment avec les Grandes Compagnies qui mettent toute la France région par région jusqu'au moindre village, en coupe réglée ; vu l'état des finances, la misère endémique et totale de millions de gens, les guerres que se livrent entre eux les Seigneurs, les compagnies, les soit-disant "alliés" du Roi d'Angleterre et du Roi de France ou de quelque duc... Il est impossible de réunir une telle somme de 600 000 écus... D'ailleurs, Edouard III roi d'Angleterre "révisera" ce montant astronomique et le réduira à 400 000 écus, dont, dans un premier temps, cent mille parviendra dans le coffre de l'abbaye de Saint-Bertin à Saint Omer (pas-de-calais)...

    Jean II vend sa fille Isabelle âgée de 11 ans, au duc de Milan Galeazzo Visconti qui l'achète pour son fils de 8 ans ! Pour justement 600 000 écus ! (quelle honte!)

    Mais comme cent mille écus sont versés au départ, il faut rapidement trouver le complément afin de régler la rançon à tout prix, le plus tôt possible. Les grands seigneurs, les nobles, les grands bourgeois, le peuple, personne ne veut contribuer à réunir la somme complémentaire, du fait de l'impopularité, déjà, de ce roi imbécile, minable et uniquement préoccupé de son confort personnel, des fêtes et banquets qu'il donne encore en dépensant de l'argent qu'il n' a pas... Alors Jean II lance un emprunt forcé sur les villes, sur le clergé, sur tous les hommes ayant quelque avoir, et cet argent est collecté avec des méthodes brutales dans une population exsangue...

    Et le comble, dans l'histoire, c'est que le clergé Anglais (qui alors dépend encore du pape d'Avignon) et donc le peuple Anglais par conséquent, contribue pour 10% de ses ressources à la rançon de Jean II ! (puisque le pape a autorisé le prélèvement sur le clergé Anglais comme sur le clergé Français)...

    Finalement, ce roi imbécile et incompétent, Jean II "Le Bon" (on aurait dû l'appeler "Le Crétin") s'éteint le 8 avril 1364 au Palais Savoy de Londres après un hiver très froid, humide, où rôde la peste, la typhoïde, la grippe et la variole...

    La France de 1360 à 1370 connaît alors des années bien plus noires encore, que celles de 1940 à 1944 !... Ou même, que celles, actuelles, de la France de Hollande en pleine crise économique, chômage massif et « affaires pourries » (quoique la comparaison avec les années noires de 1940-1944 soit disproportionnée)... Pas un bourg, pas un village, pas une campagne, toutes régions confondues de fond en comble, qui n'est été pillé, brûlé, détruit, ses habitants massacrés au mieux rançonnés, les femmes et filles de 7 à 77 ans violées, les récoltes saisies ou brûlées, sans compter les tortures, les pendaisons arbitraires, les écartèlements, dépeçages à la hache, les gens par centaines entassés dans les églises et brûlés vifs... Tout cela par les armées en déroute ou se combattant, par ces "Grandes Compagnies" de brigands, de seigneurs félons, organisées en sociétés avec leurs lois brutales, leurs codes, leur hiérarchie, tout cela dans l'anarchie la plus complète et sans que le pouvoir Royal (ou "légal" si l'on veut) puisse intervenir, quand il n'était pas lui-même complice, autant d'ailleurs que les Anglais occupant la moitié de la France!



    ... Sources :



    La Guerre de Cent Ans, de Georges Minois, livre de poche...

    Georges Minois est agrégé et docteur spécialiste de l'histoire culturelle. Je recommande également, comme auteur d'ouvrages d'histoire, Jean Christian Petitjean, auteur notamment de livres très détaillés avec nombreuses sources sur le règne et l'époque de Louis XIV...



  • Vacances, vacances... Suite ...

    ... J'imagine, j'imagine...

    Le jeune couple peu argenté ne pouvant se payer que huit malheureux jours de vacances en camping, une petite tente Queshua 2 places, bébé... plus toutou...

    Ils arrivent au camping "La Vacherie" dans les Vosges, à Romont-les-bains-de-pied... Il est 19h et il n'arrête pas de pleuvoir "à seaux" depuis le milieu de l'après-midi... Ils sont obligés de monter la tente sous la pluie ; question matériel de camping ils n'ont rien d'autre, outre la tente Queshua (rapide à monter cependant), qu'une table pliante et deux sièges (ils doivent donc cuisiner dehors avec un tout petit gaz à cartouche, repas du soir, du midi et petit déjeuner)... Pour le change du bébé, ça se passe à quatre pattes sous la petite tente, on bataille on bataille, c'est la galère... Et le toutou (en plus c'est un gros toutou) on l'attache avec une laisse à l'un des rétroviseurs de la voiture...

    Et durant les huit jours de vacances, manque de bol, il pleut tous les jours (mais pas forcément toute la journée) et deux soirs de suite y'a un orage carabiné qui pète fort, avec du vent, plein d'éclairs dans le camping et des trombes d'eau ! Le bébé chope un rhume, une nuit à 3 plomb'du mat' 40 de température, résultat illico aux urgences puisqu'il n'y a plus de toubib de nuit... Et pour "arranger les choses" voilà-t-il pas que le toutou fait une gastro !

    La seule nuit (l'avant dernière) où il n'a pas plu, les voisins d'à côté, trois jeunes très turbulents du genre "couche tard" ont discuté fort/fort jusque 2 heures du matin, avec de gros rires gras, et en écoutant de la musique "boum/boum-coeur de pieuvre"...

    Et les toilettes à un kilomètre, du fait que l'emplacement était situé tout au bout du camping! Le lave-linge du camping en panne...

    Et la douche du soir, il fallait, à l'heure où tout le monde va... attendre une bonne demi-heure ; résultat : on laisse passer l'heure d'affluence, on attend qu'il soit près de minuit, ou bien on prend sa douche le lendemain matin à 6h...

    Et l'internet... N'en parlons pas! Le Wifi au camping, oui, mais il fallait un code... Et ça marchait pas! Et de toute manière après le gros orage, plus de connexion !

    ... C'était, pour ce jeune couple peu argenté, une fois finies ces vacances "de rêve"... à regretter de ne point être demeuré dans son HLM à Cergy Pontoise... où là, au moins, l'internet marchait!

    Ah, la météo, la météo... Pour le vacancier, je veux dire le vacancier qui peut pas choisir ses dates, qui a "pas un rond", le salarié au smig, le pauvre bougre... Ou même pour le vacancier "un peu plus riche mais pas assez riche", qui va en camping parce que louer c'est "la peau du cul"... La météo c'est capital !

    Et je vous dis pas le regard d'envie, de dépit, presque la jalousie, du vacancier en petite tente Queshua, qui voit en face de lui, des heureux en mobil home ou en chalet, bien à l'abri, en ces jours de pluie où l'on va faire du shopping pour passer le temps, où l'on hante les salles de ciné du coin voir des films idiots...



  • Ames en exil ...

    Ce magnifique et sublime poème d'Albert Samain :



    Mon âme est une infante en robe de parade

    Dont l'exil se reflète, éternel et royal,

    Aux grands miroirs déserts d'un vieil Escurial,

    Ainsi qu'une galère oubliée en la rade





    ... Je dirais de cette âme qu'elle est comme une femme en petite robe noire (ce genre de robe vous savez, avec un décolleté très discret ras-du-cou laissant voir une partie des épaules et la nuque, légèrement -juste ce qu'il faut- cintrée à la taille, d'un tissu délicat, d'une coupe excellente, d'une simplicité "très chic très classe", s'arrêtant juste en dessous du genou ne laissant apparaître que les jambes)...

    Et, soit dit en passant (rire)... Quel régal, quel régal absolu, que de faire lentement et délicatement glisser, entre deux doigts, la fermeture éclair derrière, et sentir -avec cette envie de s'y jeter dessus- cet endroit l'un des plus fermes et des plus souples, des plus lisses de l'épiderme, de la nuque jusqu'au milieu du dos... Instant "magique" aussi, que celui de l'attachement (ou du détachement) du petit collier "tour de cou" (je trouve que le petit anneau d'attache n'est jamais assez petit afin que la patience de celui qui enlève soit mise à rude épreuve -mais quelle heureuse et sublime épreuve-)...

    ... Une âme comme en exil dans ce monde de brutes et de vulgarité, d'argent roi et d'apparences trompeuses et ostentatoires... Mais pour le plus grand bonheur de cette âme dans la traversée de la vie, il y a toutes ces âmes "infantes en robe de parade" qui existent, et qui, même une seule fois rencontrées, font aimer la traversée en dépit de tant de passages difficiles...

    ... Dans les grands miroirs du vieil Escurial, se reflète l'exil de chacune de ces âmes infantes dont la robe passe inaperçue, tel une galère oubliée en la rade... Mais la lumière du ciel efface toutes ces taches sombres qui naviguent sur le miroir...