Articles de yugcib

  • Le silence, suite...

    ... Le silence, ce grand silence blême hurlant de tout ce que je ne dis ni n'expose, et par lequel j'exprime ma révolte ; ne fait pas de moi pour autant, un naufragé désespéré n'entretenant pas de journal de bord, n'entretenant pas l'esprit, la pensée, la parole, l'écriture, dans son journal de bord, tout cela contre le naufrage... Et, avant le naufrage, contre tout ce qui est si aride, si inhospitalier à traverser... (Des "prénaufrages" à vrai dire)...

    ... Je sais le naufrage, chacun le sait d'ailleurs... Le naufrage est inéluctable et nous le faisons tous... Mais ce qui m'en sauve de la perspective de sa réalité, de la peur qu'il me met au ventre, ce naufrage ; ce qui m'en sauve aussi de tout ce qui le précède en coups de gros temps, c'est la tenue que je fais du journal de bord que jour après jour j'entretiens... et qui est comme une prière à Dieu, Dieu n'étant autre que tous ces visages autour de moi dont les yeux voient ce que je mets dans le journal de bord...

    Ce "grand silence blême hurlant de tout ce que je ne dis ni n'expose" et que je porte dans mon regard, je ne le porte en vérité que devant ou en face de tous ces visages qui, proches de moi, ou autour de moi, sont des visages indifférents ou des visages qu'il me semble convenir de ne pas importuner, ou encore des visages dont le regard ne se porte que sur ce qui s'agite, ce qui se joue sur la scène sous les feux croisés et colorés...

     

  • La vieillesse

         Si la vieillesse, je veux dire en fait l'extrême vieillesse, celle qui "en principe" commence lorsqu'on atteint les 90 ans... S'apparente à un naufrage, un tel naufrage cependant, en tant que femme ou homme de culture, de culture de la relation, de culture de la pensée et de la réflexion, de culture en général autant de son corps que de son esprit ; est un naufrage comme celui d'un ver luisant dont les dernières goutelettes vertes de lumière ne parviennent pas à s'éteindre alors même que le ver luisant s'enfonce dans la flaque d'eau dans laquelle il a glissé au bout du chemin qu'il a parcouru...

     

  • Ces "bons citoyens" que nous sommes censés être

         Je suis anti beaucoup de choses, en particulier anti tout ce qui en vertu d'une soit-disante évolution de la société, d'un courant de mode, d'une philosophie intellectuelle progressiste, implique une pensée consensuelle de bon ton de bon aloi à laquelle il faut se conformer, qui implique aussi que l'on ne doit pas rire ou faire rire de n'importe quoi, de choses dont il ne faudrait pas rire...

    Cette forme de pensée consensuelle de bon ton de bon aloi, est, se révèle en vérité qu'on le veuille ou non, une forme d'intolérance en ce sens qu'il y a dans cette forme d'intolérance, de l'hypocrisie, une civilité qui "chicpue", du rejet ou de l'exclusion qui ne dit pas son nom...

    Dans cette société qui s'auto proclame par ses "chefs de file et followers" évoluée ; où chacun, où chaque communauté de tout ce qu'on veut, revendique sa liberté, exige de la reconnaissance et de pouvoir "tenir boutique"... Je revendique ma liberté d'exprimer à ma façon mon "anti-beaucoup-de-chosisme" et d' "humoriser" sur tout ce sur quoi au nom d'une "vertu sacrée" il ne faudrait pas rire parce que "ça gênerait" un tel une telle ou des tels...

    Je combats et je dénonce cette forme d'intolérance (car ç'en est bien une, de forme d'intolérance) tout habillée, toute "chic-habillée", toute "à la mode habillée" de cette tolérance dont on se targue et dont on se "leçon-de-moralise" et qui est censée faire de chacun de nous des "bons citoyens"...

    Des "bons citoyens" qui mine de rien, prendraient le bâton pour taper tous en chœur ou jeter des pierres au "vélo à sale tête qui s'égare dans le lotissement Les Alouettes un dimanche matin"...

     

     

  • Le silence

    "Le silence est la meilleure réponse à la bêtise"...

     

    ... Il est aussi et surtout, le silence, une réponse qui en dit plus long et plus profond, que tout réquisitoire contre l'indifférence, contre la non reconnaissance, contre la critique acerbe, contre le mépris, contre l'oubli, contre l'ignorance, contre le déni... Et contre toutes les suffisances et les certitudes ostensiblement affichées...

    Il vaut mieux vieillir et pour finir mourir dans ce silence là, plutôt que de vivre dans la mendicité ou dans l'espérance ou dans l'illusion d'une reconnaissance qui fera toujours défaut ou sera intéressée...

    Je ne connais pas de meilleure violence, de meilleure révolte, que ce silence là !

     

  • Béquilles

         L'image, telle qu'elle est aujourd'hui produite, telle qu'elle s'impose par sa présence, par sa répétition, par son éclat, par ses aspects sous différents angles de vue, se fait la béquille de l'imaginaire tout comme Google, Wikipédia aujourd'hui et le livre et l'écrit et le publié après Gutemberg se font les béquilles de la mémoire (et de la Connaissance)...

    Quand il n'y avait pas de télé ni de cinéma ni de photographie, quand il n'y avait que des livres ou des illustrations sur des pages écrites, c'était l'imaginaire qui faisait les images, qui animait les images, et, de ces images qui se faisaient et s'animaient, venaient d'autres images...

    Quand il n'y avait pas Google ni Wikipédia, quand il n'y avait que l'écrit par la main, l'on était forcé de se souvenir de ce que l'on avait appris, et de le transmettre autour de soi par la parole.

    Notre civilisation est devenue une civilisation qui marche et avance sur des béquilles...

    Que les béquilles viennent à manquer, et le boiteux d'aujourd'hui alors, sera plus infirme, plus handicapé que ne l'était le boiteux d'autrefois...

     

  • Le pirate

    Squelettes

    ... Ils ont tous, le White, le Black, le Gay, le Straight, le Religious et l'Athéist, chacun d'entre eux, la "culture" qui est la leur, avec tout ce que de par leur culture, de par leurs convictions et de par leurs certitudes, ils revendiquent haut et fort... Ils marchent tous, bien droits bien campés sur leurs deux guiboles... Mais... Aucun cependant, ni le White ni le Black ni le Gay ni le Straight ni le Religious ni l'Athéist n'a, comme le Pirate, perdu une jambe dans le combat...

     

  • Le dragorek

         Un langage et une culture dont les caractéristiques et les signes sont la dissidence, la fragmentation, l'éclatement en agglomérats plus ou moins reliés entre eux, le tout formant un ensemble disparate, inorganisé, incohérent ; s'articulant sur un sens dévié des mots, sur une "grammaire" tout aussi déviée que le sens des mots, sur un vocabulaire n'appartenant plus de près ou de loin à une langue, que ce soit la langue française ou une autre langue parlée et écrite en Europe notamment... Sont en train depuis ces toutes dernières années de se mettre peu à peu en place dans notre pays, en France, mais également partout en Europe. Cette culture et ce langage gagnent la jeunesse des villes, des banlieues, et des campagnes même ; elle "prend racine" et s'étend à partir des cours d'école, de collège et de lycée, à partir de la rue, de tous les lieux où les jeunes se retrouvent entre eux formant des "clans", des sortes de "tribus"...

    Cette culture et ce langage sont comme un tissu cellulaire d'une stucture différente (si l'on peut appeler "structure" ce qui caractérise et compose ce tissu) , un tissu cellulaire qui remplace peu à peu le tissu qui avait jusqu'alors existé et qui constituait la base du corps social (du corps culturel et social dans sa diversité naturelle)...

    Cette culture et ce langage sont en rupture et en opposition (et surtout en séparation) de plus en plus marqués avec la culture et le langage de la pensée, de la réflexion, du principe du débat contradictoire mais constructif, de l'approche de la connaissance et de la conscience en soi des valeurs intemporelles, des valeurs fondant la relation, le partage, la coexistence...

    Ainsi la culture de la pensée et de la réflexion cesse d'être lisible, cesse d'être recevable, et devient elle inaudible, suscitant même jusqu'à un rejet total, de la même manière que le rejet que pourrait susciter l'arrivée d'une intelligence extraterrestre...

    Je lui donne pour nom, pour vocable, à cette culture et à ce langage dont les signes sont la dissidence, le sens dévié des mots, la grammaire tout aussi déviée et un vocabulaire n'appartenant plus ni au Français ni à une autre langue connue parlée et écrite... Le dragorek...

     

    ... Ce dragorek -c'est la question que je me pose avec gravité, avec toute l'émotion qui est la mienne lorsqu'au delà de l'horizon de ma réflexion, de toute réflexion d'ailleurs, je ne vois plus justement un horizon mais un espace tel un ciel à ras de terre tout empli d'une brume qui tremble et lumine...

    Ce dragorek donc... Faut-il le combattre et le traiter comme combattaient et traitaient ce que la civilisation de la Rome antique et les légions romaines appellaient les barbares ?

    D'un côté, le côté encore du plus grand nombre (je dis bien "encore") qui est le côté de celui des gens tels que vous ou moi, qui ont connu au moins en partie (dans leur enfance) le monde d'avant le début du 21 ème siècle ; le côté aussi, des gens qui ont la chance -si l'on peut dire- d'avoir un toit, un travail, qui jouissent d'un confort et d'une sécurité relatifs... Et qui, assez souvent on peut le constater, demeurent plus ou moins "crispés" sur les valeurs auxquelles ils sont habitués et qui fondent leur culture, demeurent des "nostalgiques" d'un temps dont ils se souviennent...

    Du même côté on peut dire aussi, de ce côté là donc, les "donneurs de leçons de morale", les "fustigeurs", les "anti tout ce qui les dérange" ; et bien sûr les élites (les politiques, les économistes, les intellectuels "ayant pignon sur rue", les gens de la Télé et des médias) qui ont tous, plus ou moins en face du dragorek, la même crainte et le même rejet que la civilisation et les légions de Rome avaient des barbares...

    D'un autre côté -mais à vrai dire on ne sait vraiment lequel- l'on trouve des intellectuels, des journalistes, des gens de télévision et des artistes ainsi que quelques personnages "truculents" faisant entendre leur voix dans l'ostentatoire, quelques "trublions" plus ou moins "récupérés par le Système", qui, d'une certaine manière, versent dans le dragorek, mais à leur manière et par "effet de mode" notamment lorsqu'ils diffusent à tout va, nombre de tweets et de commentaires sur les réseaux sociaux, qui "en foutent plein la vue" à leurs "followers"...

    Enfin, du côté du dragorek l'on trouve toutes ces populations de gens que la civilisation de progrès, de consommation de masse de loisirs et de jeux, a délibérément "laissé sur le carreau" dans une hypocrisie aux relents de mayonnaise éventée et de saumure de cornichon.

     

    Dans la réalité que nous vivons présentement, dans la réalité des années qui viennent, il va bien falloir bon gré mal gré, que nous nous préparions à survivre avec ce dragorek partout autour de nous... Survivre... avant de pouvoir un jour... vivre de nouveau...

     

    ... Le dragorek en dépit de tout autant que ce que l'on croit d'une part, et de tout ce qui est réel d'autre part ; ne mène pas de combat ni de "guerre sainte", n'a pas de morale ni de pensée ni d'idéologie, n'a pas de stratégie ; il est un langage et une culture dans toute sa diversité, sa multiplicité clanique ; un langage et une culture en rupture plus encore qu'en opposition, avec le langage et la culture de la pensée, de la connaissance et de la réflexion, qui eux, ont une grammaire, des dictonnaires, plusieurs siècles de tradition et de règles, de principes... Mais aussi hélas surtout depuis que notre civilisation occidentalisée mondialisée en déliquescence (en gros depuis le début du 21ème siècle) mène un combat qui ressemble à une guerre de religion...

     

     

  • Les rois maudits, de Maurice Druon

    Rois maudits

    ... Sept livres ou tomes pour cette série historique écrite par Maurice Druon, de l'Académie Française ; de 1955 pour le premier "Le Roi de Fer" à 1977 pour le dernier "Quand un roi perd la France"...

    Par ordre chronologique :

    -Le roi de fer

    -La reine étranglée

    -Les poisons de la couronne

    -La loi des mâles

    -La louve de France

    -Le lis et le lion

    -Quand un roi perd la France

     

    J'avais déjà lu avant 1977 tous les livres de cette série à l'exception du dernier "Quand un roi perd la France" (écrit en 1977) et c'est avec plaisir que je me suis replongé dans cette histoire mais cette fois, sur liseuse pour les 3 premiers tomes, et sur smartphone pour les 4 autres suivants.

    Il faut reconnaître que la lecture sur écran (de liseuse ou de smartphone) offre un avantage certain qui est celui, sans doute le seul à mon sens mais important, de pouvoir lire dans l'obscurité, sans lumière de lampe de chevet, en un endroit sombre, la nuit, grâce à la luminosité de l'écran ; ainsi que de pouvoir lire dans le train, dans un bus, un tramway ; surtout s'il s'agit d'une série comportant plusieurs ouvrages, ce qui prend très peu de place, dans la main ou en poche ou dans un sac de voyage... au lieu de se trimballer plusieurs livres papier de 300 ou 400 et quelque pages...

    En revanche, internet sur smartphone, même avec un écran de 6 pouces, pour moi "c'est pas évident du tout, sauf peut-être pour consulter sa messagerie"...

     

    ... L'affaire du procès et de la condamnation au bûcher, des Templiers (en particulier du Grand Maître Jacques de Molay et de Geoffroy de Charnay), de 1307 à 1314), m'inspire la réflexion suivante :

    A cette époque du moyen âge en Europe, une époque d'une violence et d'une cruauté extrêmes, l'on peut constater, en l'occurrence dans cette affaire des Templiers, que des personnages haut placés et influents, proches du Pouvoir et donc particulièrement privilégiés et riches, immensément riches autant en terres et domaines que d'argent... pouvaient du jour au lendemain se retrouver privés de tous leurs pouvoirs, de leurs privilèges, leurs biens saisis et jugés plus sévèrement encore que les derniers des malfaiteurs...

    Alors que de nos jours, dans une époque censée être celle d'une civilisation évoluée (mais dans laquelle règnent cependant autant d'hypocrisies que d'autres formes de violence et d'injustice) l'on imagine mal -en fait l'on n'imagine pas du tout- que par exemple les grands lobbies, les grands groupes et multinationales avec leurs sociétés d'actionnaires qui font la loi du marché mondialisé, et dont les pouvoirs, les richesses et les privilèges sont démesurément considérables, puissent du jour au lendemain se retouver démunis, jugés et condamnés et éliminés !

     

    ... Dans l'affaire de la Reine étranglée (Marguerite de Bourgogne) dans une geôle de la forteresse de Château Gaillard, je pense que la responsabilité de son mari Louis de Navarre Louis 10 Le Hutin, est indirecte... Dans la mesure où, bien sûr Louis 10 avait intérêt à ce que sa femme disparaisse et avait publiquement exprimé le souhait qu'elle mourût, mais aussi et surtout parce que d'autres personnages haut placés en particulier Robert d'Artois, avaient intérêt à ce que Marguerite disparaisse...

    Louis 10 Le Hutin, un personnage de peu d'envergure, irréfléchi, faible de caractère, violent, primaire, épidermique, peu intelligent... me paraîssait incapable, de par sa seule volonté, à commanditer, organiser comme cela fut fait (en l'occurence par Robert d'Artois) la mort de Marguerite qui, rappelons le, fut étranglée sans laisser de trace par Lormet, le fidèle serviteur de Robert d'Artois, une nuit d'hiver bien noire...

    Pour moi, c'est évident, "on" (Robert d'Artois et les personnages intéressés) a profité de ce qu'avait dit Louis 10 dans un moment de dépit et de colère, pour faire assassiner Marguerite dans la prison de Château Gaillard, et cela de manière à ce que la responsabilité en incombe au roi Louis 10 lui même comme si c'était par sa volonté et son ordre...

     

    ... L'un des "passe-temps" favori de Louis 10, ce roi sans envergure et faible de caractère, et de surcroît "pas très costaud" physiquement, était de tirer à l'arc à faible distance, des pigeons, des colombes, tourterelles et autres volatiles échappés de cages en osier qu'amenait un valet chargé de cette tâche : l'on imagine vu le temps que durait cet "exercice", le nombre de cages, et d'oiseaux, nécessaire...

     

    ... Clémence de Hongrie, la deuxième épouse de Louis 10, fut sans doute à mon avis, l'un des personnages féminins les plus sympathiques de cette histoire des rois maudits... Elle réussit en quelques semaines après son mariage, à faire de Louis 10 le Hutin, un personnage "acceptable", à "en faire un homme" en quelque sorte, à l'affermir dans son caractère mais sans cependant le rendre plus réfléchi et plus équilibré, dans la mesure où ce roi auparavant si cruel et si inconstant dans ses emportements, devint pour ainsi dire un "champion de la mansuétude et du pardon" au point de faire vider les prisons...

    Cette femme, d'une grande beauté émouvante, mais aussi d'une très grande bonté, docile, aimante, qui se souciait des pauvres, en effet, plaisait beaucoup à Louis du fait de tout ce qu'elle lui consentait... Cependant la bonté, l'immense bonté de cette femme (pour l'époque, une époque de violence et de cruauté extrêmes, c'était tout à fait exceptionnel une telle bonté) n'était pas pour autant de la faiblesse...

    Clémence ne se sentait pas du tout à l'aise au milieu de tous ces chevaliers dont le comportement vulgaire, grossier, à table notamment, la surprenait par rapport à ce qu'elle avait connu avant sa venue en France, à Naples dans la société où elle vivait...

    La bonté lorsqu'elle n'est point faiblesse, a plus d'autorité et de pouvoir -sans cependant "changer le cours des choses et les gens"- que la violence, et même la violence justifiée...

    ... Clémence de Hongrie... selon ma définition de ce qu'est "une femme chic", Clémence de Hongrie fut "une femme chic" !

    ... Voici une lithographie réalisée par Jacques Pecnard :

     

    Clemence

  • Le cancer, une affaire en or, suite 2

    ... N'oublions pas que, en aval de tout ce qui touche à la santé, à tout ce qui médical c'est à dire les centres hospitaliers cancérologie et autres ; en aval de tous les grands groupes pharmaceutiques et de toutes les compagnies de taxi VSL ambulance affiliées -pour bon nombre d'entre elles- à des grands groupes ; en aval de tout cela il y a les lobbies et leurs actionnaires qui eux, dictent leur politique, une politique axée sur le profit financier, en liaison avec les grandes banques, une politique qui se fout complètement de la santé des gens! Une politique dont la pression est telle, que les équipes médicales composées de tous les intervenants (médecins, personnel soignant)... se voient dans l'obligation de subir en dépit de toute leur bonne volonté indéniable.

    Autrement dit, le sourire, la gentillesse, le soutien, la décision pour tel ou tel traitement, le souci de la personne, tout cela est vrai, réel... Mais c'est aussi, tout cela, sur quoi s'appuie la politique des lobbies afin justement que les lobbies réalisent les objectifs qu'ils se sont fixés...

    Ainsi l'hypocrisie est du côté de ceux qui, en aval, "tirent les ficelles et décident"... Mais une hypocrisie cependant, ajouterais-je, qui s'apparente à une tumeur maligne dont les cellules peuvent malheureusement essaimer, gagner les tissus voisins dans la mesure où ces tissus plus ou moins fragilisés ou vulnérables, n'auraient pas la capacité de résister comme ils le devraient...

     

  • Le cancer, une affaire en or, suite...

         Lettre ouverte aux dirigeants et à leurs équipes des grands centres de cancérologie (et de tous les centres hospitaliers d'ailleurs); aux compagnies de taxi VSL ambulances, et aux grands groupes pharmaceutiques...

     

    Vous prétendez tous avoir le souci de la personne, du confort, des meilleurs soins et traitements possibles pour la personne, vous tenez un "discours" en ce sens, affichant écoute, compassion, sourire, gentillesse apparente, accompagnement etc. ... Et vous dépêchez auprès de chaque malade et de leurs proches, des armées de psychologues, de conseillers... Mais en réalité tout cela c'est une monumentale hypocrisie, une hypocrisie scandaleuse et révoltante !

    Parce qu'en fait -et de fait- ce qui vous intéresse en réalité, c'est la rentabilité, le profit qu'il y a à réaliser sur la souffrance, sur la détresse des gens...

    Ainsi, vous les dirigeants et leurs équipes des grands centres régionaux de cancérologie, partant du "principe" ou du "postulat" que "tout le monde est fait dans le même moule", vous concevez que des gens demeurant jusqu'à des 200 km du centre, puissent faire tous les jours durant plusieurs semaines en véhicule médicalisé (en fait un simple "taxi amélioré") un trajet aller retour qui, en plus de la lourdeur du traitement et de ses effets de grande fatigue déjà, ajoute un surcroît de fatigue en plus.

    Cette "solution" convient peut-être à des gens qui demeurent à moins de 100 kilomètres, ainsi qu'à des gens ayant une capacité de résistance et de réaction supérieure à la normale, mais sûrement pas à des gens qui n'ont guère cette capacité...

    Et tout cela, cette "politique" qui est la vôtre, vient du fait que dans les centres hospitaliers, et en particulier dans vos grands centres régionaux, le nombre de lits, de chambres, s'avère insuffisant et qu'il faut "rentabiliser" au maximum. Ce qui entraîne un surcoût évident pour la sécurité sociale et pour les mutuelles qui remboursent les frais notamment de transport très élevés des malades.

    Quant aux compagnies de taxi VSL ambulances, leur "politique" consiste pour l'essentiel à réaliser le plus de profit possible en "rentabilisant" des trajets de manière à ce qu'il soit possible par exemple, de transporter une autre personne d'un autre centre voisin... Ce qui génère forcément, en "jonglant" avec les horaires et les temps de parcours, des dysfonctionnents tels que d'importants retards de transport de retour (pendant ce temps là, le malade attend des heures que l'on vienne le chercher)...

    D'autre part, les conducteurs ambulanciers de ces véhicules semblent ne point du tout apprécier que 2 accompagnants prennent place dans leur véhicule (les parents, les beaux-parents par exemple) du fait de cette politique de rentabilisation des trajets.

    Résultat, le 2 ème accompagnant en arrive à se "culpabiliser" en se disant par quelque scrupule, que "ça va gêner" le conducteur du VSL, et va "se prendre la tête" se demandant comment le conducteur va réagir (en général par hypocrisie, le type il s'arrange indirectement pour "faire comprendre")... En conséquence, pour le 2 ème accompagnant, il ne lui reste plus qu'à prendre ou sa voiture jusqu'à Bordeaux, ou à prendre depuis chez lui, un bus et un train...

    Tout cela est proprement révoltant, absolument scandaleux et d'une hypocrisie à vomir de dégoût, de rage !

    Enfin, en ce qui concerne les grands groupes pharmaceutiques, tous dans l'économie de marché mondialisé et avec à leur tête des PDG, des banquiers, des financiers et des actionnaires... Pour eux c'est évident, le cancer c'est vraiment une affaire en or ! D'autant plus que vu la lourdeur des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie et en conséquence des effets secondaires multiples, il y a forcément davantage de médicaments à prescrire, toujours plus diversifiés, plus "efficaces", et surtout plus chers...

     

    J'exprime par tout ce que je viens d'écrire là, mon dégôut, mon écoeurement, ma révolte ouverte contre cette scandaleuse et puante hypocrisie qu'il y a dans cette si grave, si dramatique affaire du cancer !

    J'accuse les dirigeants et leurs équipes des grands centres, j'accuse les compagnies de taxi VSL ambulances, j'accuse les grands groupes pharmaceutiques, de se foutre en affichant des visages caramélisés, des gens qu'ils prétendent les uns "sauver" et les autres transporter ; de rechercher à réaliser le plus de profit possible !

     

    Qu'on se le dise, qu'on diffuse mon propos sur les réseaux sociaux !

    Bien sûr tout ce que je dis là, ne "fera pas avancer les choses", autant "pisser dans un violon"... Mais au moins je l'aurai dit, je l'aurai exprimé !

     

     

  • Un vélo dans la tête

    Bicycl10

         J'avais un vélo dans la tête en ce printemps 2016, qui, en ma cervelle fumante comme un pot au feu bouillant, nostalgiait de la lueur de ses rayons lumineux d'un lointain passé, sans doute du temps où ce vélo tel Moïse sur les eaux roulait sur les canaux.

    Je n'étais pas Moïse certes, mais juché sur ce vélo, j'insultais un gigantesque robot dont le visage horloge m'affligeait, dont l'haleine fumée pestilentielle sortie de sa bouche métallique, s'enrageait à m'encrasser tout entier et la tête et l'âme et toutes ces halles de visages et de souvenirs, que j'avais traversées, solitaire sous les feuillages au dessus des canaux.

    Alors l'énigme, la question sans réponse, le pourquoi de mon existence et de mon errance sur ce vélo roulant sur les eaux... me parurent vains, incertains, absurdes...

     

     

     

  • Fille de la rue

         Voici "Fille de la rue", un poème de AMINA MAHMOUD, traduit de l'arabe par Antoine Jockey

    [ Paru dans MISSIVES, revue trimestrielle de la Société Littéraire de la Poste et de France Télécom : mars 2016, "Prose et poésie irakiennes contemporaines"... ]

     

    Fille de la rue

     

    Je suis une fille de la rue

    Et ma taille pousse courbée, en s'interrogeant.

    Mon âge? Sept bourgeons desséchés

    Sept explosions qui ont raflé les sept membres

    De ma famille.

    Avorte-moi ô mon malheur!

     

    A chaque feu vert, je me laisse choir sur le trottoir, mon siège

    Sans fin, mon royaume.

    Toutes les larmes sont miennes

    Tous les mouchoirs ne suffisent pas

    A assécher leurs sources.

    La rue est à présent ma mère

    Et le feu de circulation, mon père

    J'ai tellement goûté au soleil en pleine canicule

    Qu'il m'a fait mûrir

    Et les couteaux du froid se sont disputé mon corps

    Ô Dieu, vers qui me tourner?

    Ne connaissant pas la ruse, comment en user?

     

    Le chagrin est ma Bible, les larmes mon Evangile

    La privation mon Coran

    Et dans mes yeux la vie s'est changée en enfer

    Alors l'oubli est mon seul salut

     

    Comme vous, j'ai des yeux

    Une langue et deux lèvres,

    Alors pourquoi, Dieu,

    Suis-je sans abri?

     

    Regarde-moi lorsque la rue se calme

    Et que le soleil rejoint sa demeure

    Comme le policier à la fin de son service.

    Regarde-moi chercher un tas d'ordures

    Pour m'y planquer et me mettre à gémir.

     

     

    ... Dans un pays en guerre c'est toujours plus difficile pour un poète, pour un écrivain ; que dans un pays dans lequel règne une sécurité, un confort relatifs...

    Amina, tu es comme ce naufragé de l'espace dans une coque de survie en errance entre Andromède et la Voie Lactée... Et, quelque part sur la planète d'où tu viens mais dans un paysage de cette planète qui n'est pas le paysage de ton enfance et de ceux qui t'ont précédé depuis des milliers d'années, il y a ce visage, mon visage, qui sait que tu existes... peut-être, ce visage, est-il un petit bout de ce Dieu en lequel tant croient, qui a des milliards de petits bouts, et qui a vu les mots que tu as écrits... Même si on est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours, quand on écrit, même si on écrit comme un naufragé de l'espace dans une petite coque de survie entre deux galaxies... on n'est jamais vraiment seul...

     

     

  • La vie est un combat

    La vie c'est un combat
    Les riches se battent pour être plus riches
    Les pauvres se battent pour être moins pauvres...
    Et riches s'ils y arrivent...
    Les nus dans la rue qui n'ont rien que leur peau sur leurs os
    Se battent pour survivre
    Les malades se battent pour guérir ou pour être moins malades
    Le moindre animalcule à peine visible sous la loupe du microscope
    Se bat pour conserver sa vie même très courte
    Et pour assurer la continuité de son espèce
    Ainsi pour les croyants est l'immense sagesse de Dieu
    Et pour tous croyants ou pas croyants en Dieu
    La vérité intemporelle et tous environnements possibles et confondus
    De la nature de l'univers du cosmos
    La vie est un combat

  • Il n'existe pas de pensée ou de culture universelle

         Il n'existe pas, je crois, pour le monde humain dans son ensemble tous peuples confondus, tous peuples avec chacun leur histoire, leur passé, leur présent, leur mode de vie, leurs croyances religieuses ou autres... Il n'existe pas une « pensée » (ou une « culture ») que l'on puisse considérer universelle, et par là même, convenir à tout le monde...

    Mais... au fond... Qu'est-ce qu'une « pensée », qu'est-ce qu'une « culture » ?

    En partie, mais en partie seulement, on peut dire que c'est, en particulier pour la culture, un ensemble de connaissances acquises par l'éducation, par la transmission orale et écrite, par l'apprentissage, par tout ce que cet ensemble de connaissances acquises implique dans notre vie quotidienne, dans nos relations, dans nos modes de vie...

    Pour la pensée, on peut dire que c'est une « logique » commune à tous les humains, qui fonctionne selon un même « principe » (par exemple : « j'ai faim, je mange ; je suis fatigué, je me repose ; je veux gagner de l'argent, je travaille -ou je vole-)...

    Voilà : la culture et la pensée, c'est ça... Mais en partie seulement... La partie que l'on peut considérer comme étant celle là, cette partie « universelle »... Et dans laquelle nous nous retrouvons tous...

    Qu'en est-il, alors, de « l'autre partie », autant de la pensée que de la culture ? Et cela, indépendamment d'une histoire, d'un passé, de croyances religieuses ou autres ; indépendamment aussi de la connaissance acquise, de la « logique » ou du « principe général » ou du « fonctionnement » de la pensée humaine ?

    Je pense que cette « autre partie » tient de « l'âme d'un peuple » (âme d'un peuple dans le sens de culture intérieure générationnelle faite de relation avec les êtres et les choses dans un environnement naturel donné, cet environnement étant géographique (si l'on vit en forêt, au bord de la mer, en montagne, dans une plaine, dans le froid, dans la chaleur...)

    Dans cette culture là, il y entre une sensibilité, une réactivité et s'établit une relation entre les êtres et les choses, en somme une âme, un esprit, quelque chose qui va constituer une sorte de ciment... Et c'est bien là qu'est la différence entre les peuples, entre les sociétés, entre les modes de vie... Parce que le « ciment » (l'esprit, l'âme, la relation, la façon de réagir) n'est pas le même d'un peuple à l'autre...

    A connaissances égales, à niveau intellectuel et capacité de réflexion identiques entre deux interlocuteurs, l'un des deux s'exprimant selon sa culture, selon son intériorité en lui, dans le langage qui est le sien... Est sans doute « illisible » ou irrecevable, pour l'autre... Quand bien même cet interlocuteur qui s'exprime selon sa culture, selon son intériorité et avec son langage, serait un homme ou une femme de grande capacité de réflexion, usant d'images, de métaphores, et étant un personnage d'une grande dimension d'humanité... Et à plus forte raison si les deux interlocuteurs ne sont pas d'égales connaissances, de niveau intellectuel similaires...

    C'est pour cela qu'il n'existe pas de pensée, de culture, que l'on puisse considérer comme étant universelles, recevables, lisibles par tous et pouvant en quelque sorte être le « ciment des ciments »...

    Reste cependant ce qui est du domaine du possible...

    Possible et en même temps nécessaire...

    Quoi que très difficile...

    Parvenir à « entrer » dans la culture, dans l'âme, dans cette partie qui arrive à être lisible et recevable de l'Autre, afin que le langage, que la transmission, que la communication, puissent s'établir...

    La réciprocité, dans cette capacité de l'un ou de l'autre, à parvenir à « entrer » dans la culture, dans l'âme, dans la partie visible et recevable de l'Autre... Est-elle une nécessité, cependant ?

    Je ne pense pas que la réciprocité soit la nécessité...

    Je pense que c'est la volonté de ce que l'un ou l'autre essaye de faire dans le sens de parvenir à entrer dans la culture de l'autre, qui est la nécessité... La nécessité par laquelle s'établira -peut-être- la réciprocité...

     

     

  • Il vaut mieux être pauvre en France plutôt qu'à Madagascar !

         Pour quelle (s) raison (s) les entrepreneurs peu scrupuleux, audacieux et avides de profits et de gains rapides, déjà riches dans leurs pays d'origine, s'installent-ils afin d'exercer leur activité dans des pays pauvres ou en voie de développement ?

    Il n'y a qu'une seule réalité brutale à cela :

    C'est parce que dans ces pays pauvres ou en voie de développement, ils accroissent plus rapidement et avec davantage de bénéfice leur richesse, du fait qu'ils profitent de la misère et de la précarité dans lesquelles vivent les gens de ces pays qui, de toute évidence, ne gagnent en général que de quoi à peine se nourrir, soit un ou deux euros ou dollars par jour...

    Aussi l'insolence des riches dans les pays pauvres est-elle toujours plus manifeste, plus agressive, que dans les pays dits développés économiquement et socialement.

    Un SDF, un réfugié, un sans emploi, un démuni, un pauvre, dans un pays Européen et particulièrement en France, bénéficiera toujours si l'on peut dire, d'un minimum d'aide sociale plus ou moins organisé, d'aide humanitaire, voire d'un revenu de subsistance, et à la limite, de la charité, de la compassion (même aléatoire et loin d'être systématique) d'un certain nombre de gens autour de lui... Alors que dans un pays très pauvre par exemple à Madagascar, au Bangladesh, à Haïti, au Guatemala, dans des pays d'Afrique ou d'Amérique du Sud demeurés très en marge du développement mondial, quasiment aucune aide ne vient de qui ou de quoi que ce soit, autant dire que « si tu ne peux pas travailler tu crèves »...

    Il se trouve, aussi paradoxal que cela puisse paraître, que c'est bien selon une réalité brutale, dans les pays les plus pauvres que se font les plus grandes fortunes, les gains et les profits les plus insolents ! Et cela, très hypocritement, sous couvert d'un soit disant « apport civilisationnel, humanitaire, soucieux de développement, et autres « vertus, missions, etc. » censées sortir les gens de la misère, du dénuement, du manque d'hygiène, de l'ignorance...

    Qu'on ne me « bassine » pas avec de l'évocation, de la louange, de quelque « mérite » que ce soit, de tous ces Français par exemple, établis à Madagascar ou dans des pays d'Afrique qui ont « réussi », dont les affaires prospèrent, et qui vivent comme des nababs et font travailler les gens pour trois fois rien, déjà pour les servir ! De toute manière, ces Français là, qui vivent à Madagascar ou dans des pays d'Afrique, lorsqu'ils ont un sérieux problème de santé ils sont bien dans l'obligation de revenir se faire soigner en France !

    Si au 19 ème siècle et à plus forte raison encore dans les siècles d'avant il y avait la colonisation et l'exploitation des richesses en Afrique, en Amérique, en Asie, en Australie, par les pays d'Europe, et tout cela sous couvert de « mission civilisatrice »... Il y a qu'on le veuille ou non aujourd'hui au 21 ème siècle, quoique l'on en dise et redise selon la « pensée unique » du Système économique mondialisé des marchés et du développement ; une autre forme de colonisation et d'exploitation, qui se fait par l'argent, par la puissance et par la dictature des banquiers, des lobbies et des grands groupes... Tout cela encore sous couvert des « vertus sacrées » de la civilisation de progrès technologique et de consommation de masse pour le plus grand nombre possible (mais aussi et surtout au détriment d'un autre grand nombre d'êtres humains, au moins deux bons milliards qui, eux, pour « parler net »... crèvent dans la misère, dans un travail de forçat, sans hygiène, sans secours, sans éducation, sans eau potable et courante, sans électricité ! )...

    Merde ! Et c'est dans un tel monde que l'on accepte, que l'on conçoit de vivre ; avec d'un côté oui c'est vrai une relative sécurité, un relatif confort, mais sans solidarité sans bonté, dans un égoïsme un individualisme forcené ; et d'un autre coté une dureté et une réalité implacable mais avec cependant une solidarité plus ou moins réelle dans l'adversité du fait de la pauvreté générale du plus grand nombre, une solidarité dépendant de la bonne volonté de ceux qui partagent le peu qu'ils ont !