Spinoza, l'homme qui a tué Dieu, de JR Dos Santos, collection Pocket
- Par guy sembic
- Le 10/05/2025 à 10:33
- Dans Livres et littérature
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… Que ce soit de nos jours au 21ème siècle, ou aux 16ème et 17èmes siècles, ainsi d’ailleurs qu’à toutes les époques de l’Histoire ; remettre en cause ce qui, dans l’Ordre du Monde – culture, religion, croyances – doit se croire et se savoir ( et qui est modélisé) est toujours mal venu, combattu, suscite de l’opposition, du rejet…
… À Amsterdam en 1640, Baruch Spinoza né le 24 novembre 1632 et mort le 21 février 1677, âgé de huit ans, assiste avec son père, à l’excommunication d’un homme de la communauté juive portugaise dont la famille Espinoza fait partie en tant qu’immigrée venue du Portugal pour s’installer et vivre dans la République des Provinces Unies…
Pourtant à cette époque de la seconde moitié du 17ème siècle, la République des Provinces Unies (Hollande-Zélande-Utrecht-la Frise-Gueldre-Overijssel) est le seul pays Européen où règnent à la fois la liberté, la tolérance, la prospérité, et où d’ailleurs s’impriment et s’éditent de nombreux ouvrages interdits en Europe…
Mais à la suite de la guerre avec la France en 1672, ayant entraîné un changement de régime des Provinces Unies ( Guillaume III d’Orange à la place de Johan de Witt ), les nouvelles autorités en place réduisent les libertés et sont beaucoup moins tolérantes, et plus proches des religieux…
Aussi, lorsque Baruch Spinoza, dans son questionnement, dans sa réflexion, critique les textes sacrés de la Bible, et conteste ces derniers, et décide de faire imprimer et publier ses deux ouvrages : Traité de la réforme de l’entendement et Traité theologico-politique, il est en premier lieu exclu de la communauté juive portugaise, et ensuite poursuivi et persécuté par les Chrétiens qui l’accusent d’hérésie…
Extraits :
Page 301 collection Pocket :
« Elle, la Clara Maria douée et cultivée, la jeune fille qui faisait fondre son cœur par son intelligence, celle qui l’avait séduit ( Baruch Spinoza) par sa grâce et son esprit, cet esprit supérieur qui parlait latin et récitait Térence, elle préférait aux perles de l’esprit humain… Un collier frivole et banal ? Quel était ce monde où les apparences avaient pris le dessus sur la substance ? »
Ce collier frivole offert à Clara Maria par le rival de Baruch Spinoza…
Page 455 :
Où la sœur d’un ami veut remettre 500 florins à Baruch Spinoza :
« Écoutez, j’ai un mode de vie frugal, des habitudes simples, je consomme peu, et ce que je gagne avec mes lentilles et quelques cours donnés à des étudiants de l’université me suffit pour vivre. Ceux qui connaissent la vraie valeur de l’argent et vivent selon leurs besoins se contentent de peu. »
… En philosophie, Baruch Spinoza est avec René Descartes et avec Gottfried Wilhem Leibniz, l’un des principaux représentants du rationalisme.
Le rationalisme de Baruch Spinoza s’affirme plus dans l’absolu que celui de René Descartes, laisse place à la connaissance intuitive, assimile Dieu à une puissance, à une énergie, à une intelligence de toutes choses dans la nature, minéraux, végétaux, êtres vivants, humains.
L’Homme (l’humain) quant à lui, exerce sa liberté dans la nécessité.
L’interprétation critique des écrits de la Bible que Baruch Spinoza formule et développe dans ses ouvrages, aboutit à une conception laïque des rapports entre politique et religion.
Rappelons qu’au 17ème siècle, une conception laïque des rapports entre politique et religion, entre pouvoir civil et vie publique d’une part ; et pouvoir et exercice religieux d’autre part, et cela dans l’idée d’une séparation entre l’église et l’état… Était totalement inenvisageable, considéré comme hérétique…
Et qu’au 21ème siècle dans le monde, dans la plupart des pays, le religieux entre encore dans l’espace public ( aux USA par exemple, dans les tribunaux, on prête serment sur la Bible ouverte posée sur un pupitre )…
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