Articles de yugcib

  • Les vieux (suite à mon conte intitulé "Célestine")

    ... Je souligne au passage, la profonde détresse d'un bon nombre de personnes âgées, très âgées à vrai dire ; détresse dont pas mal de monde se fout complètement, voire s'en moque ouvertement tant par leur comportement à l'égard de ces personnes que par les propos qu'ils tiennent entre eux, gens beaucoup plus jeunes trente à quarante ans bien pétants de santé, de footing, de randonnées cyclotouristes, de vacances sportives, de technologies nouvelles, de téléphonie mobile, d'internet et de réseaux sociaux, de télé réalité et autres émissions de "look" avec force spots lumineux et effets spéciaux... Et même de la part de ces "nouveaux vieux", "seniors et senioresses cultivant un look d'enfer, pleins aux as, qui jouent les jeunes, lisent les livres à la mode, font eux aussi de la randonnée et du cyclotourisme... qui se moquent bien de ces "vieux" très âgés très handicapés, dont ils attendent l'héritage -si héritage il y a- et qui sont souvent des fils des filles dotés de belles situations demeurant à l'autre bout de la France et ne rendant jamais visite au vieux grand père à la vieille mémé en fauteuil roulant dans sa maison de retraite médicalisée ou dans son logement ou dans sa maison avec une aide ménagère qui vient dix heures par semaine...

    Quelle détresse épouvantable, cruelle et injuste, et si tellement d'actualité, en ces temps de rallongement de la vie (mais dans quelles conditions?)... Pour tous ces pauvres vieux qui pourtant, ont eu "leur temps de gloire et de jeunesse" du temps jadis où quand on entrait dans leur maison, il y avait une grande table dans la salle principale lieu de convivialité et d'accueil permanent, avec les bouteilles d'apéritif, la cafetière sur la table, des assiettes de petits gâteaux et tout le voisinage, les connaissances venues là "discuter le coup"... Lorsque vient le temps des lourds handicaps et du fauteuil roulant, parfois pire du distributeur en forme de cylindre seringue sur le ventre pour de la chimiothérapie... là y'a plus personne qui vient, tout le monde a foutu le camp!

    Ecoeurant ! Révoltant!

    Comme si la très grande vieillesse ne peut être que vue comme une tare, une décrépitude du corps et de l'esprit, enfin quelque chose qui fait honte à voir, dont on se détourne et qui choque...

    Ah si vous voyez -vous avez pourtant vu mais ça vous semble surréaliste- la photo, certes en noir et blanc, de la jolie, fraîche, adorable et si bien vêtue demoiselle de 17 ans que cette vieille mémé de 95 ans aujourd'hui, était en 1938/1939... eh bien ne vous en déplaise, braves gens braves que devant un ordinateur, braves que pour se taper trente bornes à pattes sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, braves que pour que faire de la mitraille avec un appareil photo numérique... Cette jeune fille dont peut-être si vous êtes un homme vous auriez pu tomber amoureux en 1939 si vous étiez né en 1922... Cette jeune fille c'est la même personne que celle que vous ne voyiez plus même une seule fois dans l'année et dont vous vous moquez de ses "petites habitudes", de ses "bobos", de ce qu'elle arrive encore à faire, des marionnettes en papier et ficelle pour le carnaval des enfants de son village, en y passant de longues soirées d'hiver assise sur trois coussins sur son fauteuil dans sa salle à manger devenue atelier...

    Oui, c'est vrai, du temps de Zola, avec le roman "La Terre", les vieux, qui étaient déjà vieux et handicapés (on disait "il, elle perd la boule") à 65 ans, ils restaient à la maison mais fallait voir comment on les traitait... C'était "pas très beau"...

    ... Il en est de même pour les personnes atteintes d'une maladie grave et qui doivent subir de lourds traitements médicaux : l'on assiste, avec une sorte d'impuissance parfois mêlée d'indifférence, au mieux avec une "considération de façade" qui implique tout de même que l'on rende visite à deux ou trois reprises à la personne malade ; à une défection quasi générale des amis, de certains parents, de toutes ces connaissances de voisinage et de la ville où l'on demeure... Ce qui, en plus de l'isolement dont souffre la personne malade, rend la détresse encore plus profonde.

    J'ai dit, écrit, à plusieurs reprises -et je le redis, le réécris encore- "qu'il y a peu, très peu, de bonté en ce monde, ce monde dur et orgueilleux où l'on ne pense qu'à sa pomme et qu'à son pognon"...

    Et pourtant, la bonté, cette immense bonté qui est celle d'un si petit nombre de personnes autour de soi... Cette bonté qui ne "monte pas debout sur les bancs" devant des spectateurs, est une force, une énergie à "soulever des montagnes". Debout contre la dureté du monde et des gens, elle ne traite jamais avec Madame La Haine et avec Monsieur Lorgueil, à vrai dire elle est sans compromission, sans concession aucune. Elle n'est donc pas, la bonté, cette carpette sur laquelle on s'essuie les pieds, ce tapis que l'on piétine... Mais elle est méprisée, l'on sourit avec condescendance à sa manifestation, on la prend pour de la faiblesse, tout cela parce qu'elle n'est pas "dans le sens du monde"...

     

  • Deux mondes bien différents, celui des universités d'été et celui des migrants

         D'un côté les universités d'été du Parti Socialiste, du Médef, et d'autres partis politiques, en cette période de fin août début septembre... Tout ce "gratin de haute volée" dont les apparitions, la présence des uns et des autres devant les caméras et les propos qui font mouche sont médiatisés, et qui sont la clientèle privilégiée et riche-à-crever des grands hôtels et des restaurants gastronomiques...

    Et d'un autre côté en cette même époque de fin août début septembre, les milliers de migrants venus de pays en guerre qui essayent de passer en Europe par la Macédoine et les Balkans, dont la plupart sont des familles avec enfants, des gens qui dans leur pays d'origine avaient un travail, une activité, tous des "pauvres bougres" qui eux, se heurtent aux barrières, aux murs, aux contrôles et sont refoulés, ou au mieux filtrés... Ceux là, oui, tous ceux là, dans leurs bagages, leurs sacs, n'ont pas de kalachnikov, ni de bombes, et ne sont donc pas, aucun d'entre eux des terroristes, des gens qui vont perpétrer des attentats... Ils n'ont que leur leurs mains, leur savoir-faire pour travailler, et ils aspirent tout simplement à une vie meilleure c'est à dire pouvoir vivre là où ils ne risquent pas leur peau, et où on ne va pas s'emparer du peu qu'ils possèdent, et où on ne va pas les forcer à survivre ou à mourir dans un pays envahi par des fanatiques religieux qui détruisent tout sur leur passage, pillent et violent les femmes, imposent leurs règles et code de vie...

    Ecoeurant, indécent, ce contraste entre ces gens des universités d'été des partis politiques et du Médef, et ces milliers de migrants dépourvus de tout ! Comment ne pas être révolté et le crier, l'écrire, de toute la force de ce que l'on peut ressentir au fond de soi !

    Et "comme c'est curieux", absurde à vrai dire : les vrais assassins ou assassins en puissance, ceux qui vont quasiment à coup sûr être les auteurs d'attentats et de violences, ceux là n'ont pas à essayer de traverser des clôtures de barbelés, ceux là ne sont pas inquiétés ni contrôlés, ceux là passent comme ils veulent ! Ceux là ont du pognon, des moyens, des gens "dans la place déjà" sur lesquels ils comptent et qui, avec des complicités, les font passer facilement au nez et à la barbe des autorités ! En revanche, les milliers de "pauvres bougres" familles et enfants, ceux là, on les refoule, ceux là sont "indésirables", et ce sont ceux là qui essayent de passer sous les barbelés, et une fois passés, sont chassés comme des lapins sous l'éclairage des phares de voitures de police !

    Ecoeurant, révoltant !

    Un hélicoptère de boules puantes au dessus de toutes les universités d'été !

    A bas les marchands et les trafiquants d'armes ! A bas les mafias, les passeurs, les profiteurs de guerre, à bas les assassins !

     

  • Piqûre de rappel :

         Pardon pour cette "piqûre de rappel"... Personne, je sais bien, n'aime les piqûres : elles font mal aux fesses, elles sont emmerdantes, d'autant plus que l'infirmière (ou l'infirmier) est souvent "un peu leste" dans sa manière d'administrer la piqûre... Il y a même aussi, des "sorciers" qui font des piqûres...

    Alors la voici, la "piqûre de rappel" :

    En gros, le monde fonctionne selon trois univers :

    -Tout en haut, mettons une cinquantaine de millions de gens sur toute la planète, sont, soit multimilliardaires pour quelques milliers d'entre eux, soit très riches, "riches-à-crever" on va dire. Ce sont les plus gros consommateurs de ce qu'il y a de meilleur et de plus cher sur le Marché, en général quasi inaccessible aux autres qui ne font pas partie de ces cinquante millions.

    -Au milieu, mettons un bon milliard de gens dont le revenu annuel atteint au minimum 40 000 euros (ou dollars ou équivalent dans une autre monnaie) et jusqu'à un maximum indéterminé proche de ce que gagnent ceux qui sont tout en haut. Ce sont eux aussi (mais un "tout petit peu moins") les plus gros consommateurs de ce qu'il y a de meilleur, de plus cher, "ramené" si l'on peut dire, à des prix "relativement accessibles" pour des gens qui n'ont "à se priver de rien".

    -En bas, je vais dire que "sans se compliquer beaucoup", ça se divise en deux parties : la première étant celle où il y a toi, moi, "un peu tout le monde" sur cette planète, environ trois milliards de gens dont les revenus (pays dits "développés" plus pays dits "en voie de développement") sont compris entre 300 et 3000 euros (ou dollars) par mois. Là dedans, je compte les salariés, les retraités, les "bien assistés" selon les différents régimes de protection sociale, enfin les gens qui peuvent compter, régulièrement ou non, sur des revenus compris entre 300 et 3000 par mois... Ceux là, ces trois milliards de gens, peuvent -bien sûr dans une moindre mesure- s'ajouter aux "gros consommateurs" (c'est à dire qu'ils ont accès à une consommation de masse standardisée mondialisée tous produits confondus)...

    Reste -cette fois "sur le carreau"- dans cet "en bas", la deuxième partie étant celle de deux milliards de gens (dont un tiers soit dit en passant vit dans des pays dits "développés") qui eux, ont des revenus compris entre 1 et 2 euro ou dollar par jour et qui, peut-être à part le fait d'avoir un téléphone portable, n'ont pas accès à la consommation de masse (en particulier à la consommation de produits alimentaires)... Ceux là constituent le "cheptel" (pardon, quel mot affreux pour désigner des êtres humains) du travail bon marché/sous payé/esclavagisé... autant dire que tout ce que nous consommons, tout ce dont nous jouissons tous produits confondus sur cette planète y compris même des "produits de luxe", est fabriqué à la base (ce que j'appelle "travail-travail") par ces deux milliards de gens à revenu d'1 ou 2 euro par jour !

    Mais cela, tout ce que je dis là, tu le sais, tout le monde le sait... Voilà pour la "piqûre de rappel" ! Ah, ça vous fait mal aux fesses, vous en avez marre du plantage d'aiguille un peu leste de l'infirmière !

     

    Un hélicoptère chargé de boules puantes au dessus de toutes les universités d'été du Parti Socialiste, des intellectuels en vogue, des grands salons de rentrée littéraire, de tous les partis de droite et de gauche, de tous les économistes et politologues en congrès... Et que tombent sur les doctes assemblées toutes tendances en vue, bien pétantes de cocktails, de repas gastronomiques dans des hôtels Mercure, de costards cravate et de belles toilettes féminines... des caisses entières de boules puantes avec fracas et pestilences ! Et qu'empuantis tous autant qu'ils sont, tous ces cadors, tous ces guignols qu'on voit sur les télés, ils ne puissent plus respirer pour prononcer leurs "petites phrases" !

     

    ... A noter que le monde "non économique" (du Marché, des Affaires, du Travail) c'est à dire le monde de la pensée, de la création artistique et littéraire, de la scène, du spectacle (qui soit dit en passant est "poreux" dans la mesure ou il entre plus au moins dans le monde économique et du marché)... Fonctionne lui aussi en trois univers : l'en haut, le milieu, l'en bas... Et que dans "l'en bas" on y trouve les milliards d'anonymes en dépit de leurs kilomètres de propos sur les réseaux sociaux du Net... En haut, bien sûr, les gros cadors, les vedettes, dont on voit les portraits 4 mètres sur 4 sur des panneaux publicitaires pour de grandes marques ! (je pense à "optic 2000" avec la photo de Johnny Halliday)...

     

    ... Tout cela cependant est faussé parce qu'il existe une "économie prédatrice off shore" c'est à dire sans règles, sans aucune "éthique" ni morale, incontrôlable, et dont la porosité est manifeste entre cette économie "offshore" et l'économie de marché "normale".

    L'économie "offshore" est celle du trafic des armes, des stupéfiants, du marché clandestin des organes, de la prostitution, de tout ce qui se vole et se revend, de tous ces réseaux mafieux... Et cette économie là, en fait, pèse pour plus de 50 % de la masse monétaire toutes devises confondues. L'économie "normale" est gangrenée par l'économie "offshore", de telle sorte que d'en haut comme au milieu comme au plus bas, c'est la société humaine dans toutes ses composantes et dans sa totalité, qui est impliquée, directement ou non, dans une économie prédatrice confondue et liée à une économie "normale" ("normale" avec soit disant des règles, une "éthique", une "morale", des contrôles, des dispositions de principe)...

    Tous les gouvernements, tous les états, les plus puissants et les plus développés comme ceux qui sont "en voie de développement", et les pays "sous perfusion d'assistance financière" ; toutes les sociétés, toutes les économies, avec tout en haut leurs milliardaires, leurs actionnaires, leurs décideurs, sont mouillés, impliqués, le museau en plein dans la soupe, dans l'économie prédatrice dont ils tirent quasiment l'essentiel de leurs revenus et de leurs fortunes bien à l'abri dans les "paradis fiscaux"...

    Cette planète pue l'ordure, le sang et la merde !

     

     

    ... Et que ce soit au nom de Dieu ou d'Allah ou encore au cri de "vive je sais-pas-quoi entre autres cris vive l'anarchie"... Au nom de n'importe quelle idéologie religieuse ou autre avec de grands slogans en avant et des drapeaux, des fanions, des étendards... Tous ces révolutionnaires et ces religieux qui se réclament de ceci de cela, se financent en grande partie avec l'économie "offshore" de prédation !

    Cette planète pue l'ordure, le sang et la merde... Et la MORT, l'odeur de la souffrance, de la misère, de la sueur du travail forcé... Et l'on jette par dessus le fumier, un voile qui sent la rose, la mayonnaise, la crevette, l'encens et toutes sortes de senteurs qui font bander les consommateurs que nous sommes et qui peuvent encore consommer !

     

  • Ilouelle

    Peut importe comment il se nomme...

    Nous allons donc l'appeler Ilouelle.

    Dans la ville où Ilouelle demeure, lorsqu' Ilouelle se rend au Leader Price pour faire ses courses, ou au Tabac Journaux de l'Avenue de la République, ce n'est point écrit sur son front son nom et son prénom.

    Personne dans la ville, ou ailleurs lors de ses déplacements et séjours en tel ou tel endroit du pays, ne fait le rapprochement entre Ilouelle en vrai visage réglant sa note de restaurant avec sa carte Visa, et le même Ilouelle en photo sur sa page Facebook et sur son blog Bebook sous le pseudonyme de Vachkiri...

    Outre sa page de Facebook, son blog de Bebook et les différents "coins" qui lui sont dédiés dans trois forums du Net en lesquels Ilouelle produit ses oeuvres pour la plupart picturales et poétiques, Ilouelle envisage de créer un groupe sur Facebook ou un forum de type "forum actif". Mais quel nom, quel intitulé, quel titre, donner à cet univers centré autour de ses créations ?

    Un univers centré autour de ses créations ? Ilouelle hésite, réfléchit... Ne vaudrait-il pas mieux un univers qui, ayant pour "toile de fond" ses créations, s'ouvrirait en tiroirs de différents contenus d'un bureau de travail ? Un bureau de travail accessible à tous mais néanmoins un bureau de travail plus "spécifique" dans sa finalité car conçu et ouvert à l'origine, pour ces autres Ilouelle au nombre d'une dizaine on va dire, qui le connaissent de longue date cet Ilouelle?

    Le problème pour Ilouelle est de ne point être de la Citadelle. Et d'être du monde des "non reconnus" ou tout au plus, du monde de ces "microcosmes" pouvant être visibles par hasard, ou, au mieux, de l'un ou de l'autre de ces microcosmes en lesquels Ilouelle a "une certaine visibilité" comparable au rayonnement d'un "soleil lambda" jusqu'à une planète Oméga dans l'immensité de l'univers...

    Si Ilouelle crée un forum dédié et centré autour de ses créations, sans quelque "appui logistique" de quelqu'un qui lui, est de la Citadelle ; Ilouelle est "flambé à l'avance"...

    Selon la "terminologie" des Mormons il y a trois mondes :

    Le monde des Célestes, le monde des Terrestres, et le monde des Télestes.

    Le monde des Célestes, très brillant, dont l'éclat est le plus éblouissant, est constitué de "bulles de lumière" qui sont chacune un monde fermé, inaccessible, un monde d'élus dans lequel les règles de "cooptation" sont draconiennes, très spécifiques...

    Le monde des Terrestres, moins brillant, et dont l'éclat est moindre que l'éclat du monde des Célestes ; fonctionne à peu près selon les mêmes règles que le monde des Célestes.

    Ilouelle n'est même pas du monde des Terrestres...

    Et le monde des Télestes, c'est, dans le vaste, très vaste domaine de la littérature et de l'art sur la Toile, le monde de ces toutes petites étoiles, dispersées et si nombreuses, dont on discerne à peine l'éclat de chacune, un minuscule point de lumière...

    Le problème, aussi et surtout, d'Ilouelle c'est qu' Ilouelle n'accepte pas les règles de la Citadelle et que, même si d'aventure le monde des Célestes pouvait lui être ouvert, Ilouelle "y foutrait la merde" dans le monde des Célestes ! ... D'où son peu de chances d'être élu, dans une bulle de lumière du monde des Célestes ou du monde des Terrestres...

    Car il en serait de même dans le monde des Terrestres.

    L' "ambition" d' Ilouelle -si toutefois l'on peut prêter à Ilouelle ce terme d'ambition- ce serait de devenir trou noir dans le ciel des Télestes.

    L'on sait ce qui caractérise un trou noir : il aspire tout ce qui se trouve autour de lui, mais personne ne sait au juste ce que devient ce qui est aspiré...

    Ilouelle présuppose que dans le ciel des Célestes ou dans le ciel des Terrestres, un trou noir ne peut se former car ces ciels sont des ciels finis dont les règles qui les régissent sont immuables et les mêmes... et donc ne pouvant faire naître de trou noir...

    Cependant, sans le monde des Célestes et sans le monde des Terrestres, comme s'il n'y avait qu'un seul monde, ce monde serait un monde global et unique de Télestes.

    Ainsi les deux mondes des Célestes et des Terrestres, ne sont pas séparés, isolés, du monde des Télestes, le monde des Télestes étant "l'habitacle global"... "L'habitacle" dans lequel se forme le trou noir, le trou noir qui aspire tout se qui se trouve autour de lui, en particulier aussi, les bulles des mondes Céleste et Terrestre...

    Ilouelle a dans l'idée que ce qui aspiré dans le trou noir, devient des mondes qui n'ont plus rien à voir avec chacun des trois mondes des Mormons...

     

     

  • Bernard Clavel (suite)

         J'avais déjà lu, de Bernard Clavel : Malataverne, L'espagnol, La grande patience (4 volumes période 1939-1945 dans le Jura)... et une nouvelle qui fut adaptée pour un film de télévision dans les années 80 je crois... Une nouvelle qui à l'époque m'avait beaucoup marqué (le film de télévision en noir et blanc était à mon avis une excellente interprétation) : un ancien légionnaire, démobilisé à Marseille après la guerre d'Algérie, un baroudeur dur-à-cuire un peu anarchiste sur les bords, un type qui a fait des conneries dans sa jeunesse, un solitaire, un dur, un "solide", un aventurier, qui n'aime pas la routine, le petit confort, qui dort à la dure, qui a fait les colonies, la jungle, la forêt équatoriale, mais d'un tempérament fort et d'une certaine dimension d'humanité, un révolté, un sensible... parcourt à pied et en auto stop la route de Marseille jusque dans le Jura... Il dort dans des granges, il travaille "de tic et de toc" chez des paysans, il arrive dans un bled paumé au fin fond du Jura, un bled où la route s'arrête au bord d'une forêt impossible qui tombe sur un précipice. On ne sait à quel endroit la végétation et les arbres s'arrêtent, on ne voit pas le bord de la falaise abrupte qui tombe à pic... Le type rencontre la postière du bled, une femme déjà "bien en âge", une "vieille fille" au visage sec et sévère, le genre qu'on drague pas, très conformiste, qui va à la messe le dimanche, très attachée à des habitudes (de vieille fille), en somme une femme "impossible"... qu'on n'a pas envie pour tout l'or du monde de se mettre dans son pieu!...

    Eh bien entre la femme et ce type, une relation émouvante faite d'une infinie délicatesse et de discrétion de part et d'autre s'établit peu à peu et à la fin, le type, qui n'a jamais pu concevoir de sa vie une route qui s'arrête, s'enfonce dans l'enchevêtrement des broussailles, taillis, arbres, ronces, et tout à coup, tombe dans le piège mortel : il disparaît dans le précipice... Et la femme continue sa vie toute seule mais avec le rêve dans sa tête, le rêve de cette vie qu'elle aurait voulu avoir et partager avec le type...

    Par la suite j'ai beaucoup réfléchi à ce sens de la relation entre deux êtres si différents l'un de l'autre et qui pouvaient arriver à s'aimer et à envisager de "continuer la route ensemble"...

    ... Lire la suite à  Bernard clavelbernard-clavel.pdf (91.92 Ko)

     

     

  • Tout se lie et s'enchaîne

         "Tout se lie et s'enchaîne. Véritablement la vie de chaque individu est un poème dans lequel un certain nombre de personnages ont leur place dès l'origine et dont le sort ne peut être connu qu'en suivant l'histoire de celui qui fait le principal rôle".

     

    Madame Roland, lettre à Jany (octobre 1793)

     

     

     

    C'est ce qu'écrivait Marie-Jeanne Phlipon, épouse Roland, avant d'être guillotinée pour ses idées et son action, le 8 novembre 1793 à l'âge de 39 ans...

     

         "Celui qui fait le rôle principal" n'est autre que le narrateur qui, dans son oeuvre écrite à travers laquelle il nous livre son histoire, fait des personnages qu'il évoque et décrit, des personnages centraux comme dans un tableau où apparaissent aussi d'autres personnages. Tous ces personnages sont pour ainsi dire "comme immortalisés" et la vie de chacun d'entre eux, en relation avec d'autres personnages et avec le narrateur, est ce poème, ce "poème tableau"...

    Il importe que ce "poème tableau" soit réalisé de telle manière qu'il fasse ressortir de chaque personnage ce qui de lui, entrera en nos esprits... Car même dans le personnage le plus vil, le plus obscur, le plus "ordinaire dans sa manière d'être", le moins "enchanteur", le moins "attachant"... et parfois le plus "noir"... il y a ce qui de lui, doit demeurer pour nous, davantage un sujet de réflexion qu'une image épouvantail même si cette image épouvantail est fondée sur une réalité qui fut...

     

  • Qu'est ce qu'un écrivain ?

         On ne sait pas vraiment ce qu'est un écrivain, on se fait toutes sortes d'idées au sujet d'un écrivain... Et si l'écrivain c'est vous ou moi, qui n'est pas un écrivain au sens d'auteur connu et publié mais disons un écrivain comme on fait du tricot, du jardinage, du bricolage ; un écrivain comme on écrit ses mémoires ou qui se raconte sur des réseaux sociaux du Net, un écrivain sans éditeur autre que lui-même depuis l'arrivée d'internet et des blogs... Alors cet "écrivain" aux yeux du monde, aux yeux des gens autour de lui, de tous ces gens qui sont de sa famille et de ses connaissances... C'est une voix qui crie dans le vide, un frustré, un impuissant ; et l'on s'interroge sur la nécessité, sur la pertinence de tout ce qu'il peut produire, et l'on trouve suspecte sa propension à se produire, à diffuser, et l'on dit alors qu'il s'expose et se met en avant...

    Certains écrivains qui sont, eux, connus et publiés, ne sont guère pour autant mieux considérés, mieux compris que les "illustres inconnus" : ceux là passent en général pour des intellectuels qui discourent aux terrasses des cafés, des anarchistes, des "trouble-fête", des "empêcheurs de tourner en rond", et même s'ils ont du talent, autant de talent dans la forme que dans le fond ou dans le sens ou dans la portée de ce qu'ils produisent ; ils ne sont pas mieux accueillis, recherchés, reconnus, compris...

    Cependant, la France est encore pour eux, pour tous ces écrivains dont la voix donne sur le vide, l'un des pays au monde où ils sont le plus lus, du moins pour quelques uns d'entre eux.

    Si les écrivains ne sont pas ces voix qui crient dans le vide, alors ils sont ces "artisans" de l'écriture (des maîtres artisans parfois) qui font de jolies, d'émouvantes histoires, de l'aventure, du voyage, du thriller, du suspense, du terroir... Ces écrivains là sont les plus lus, et cela se comprend...

    ... Il en faudra encore, et encore... des "coups de hache sur la mer gelée", sur cette mer gelée sur laquelle cependant, on ne construit plus en pierres de glace mais en ces matériaux fragiles que l'air ambiant dégrade...

     

  • L'anarchie

         L'anarchie c'est un "ordre" qui n'a rien à voir avec tout ce que l'on peut définir en tant qu'ordre...

    L'anarchie est, dirais-je... "un ordre inclassable".

    Assimiler l'anarchie à un désordre contestataire cela revient au même que d'établir un ordre, un ordre dans le sens de ce que l'on entend par "ordre".

    Car le désordre contestataire conduit inévitablement à un ordre qui ne vaut guère mieux que l'ordre que l'on a renversé.

    Il y aurait une "analogie" entre l'anarchie et... l'ordre du cosmos, l'ordre naturel des choses et des êtres vivants, si tant est que l'on peut appeler "ordre" un tel ordre qui, soit dit en passant, échappe à l'entendement humain parce qu'il nous est pour ainsi dire quasiment inconnu...

    Ce que nous voyons, ce que nous savons, de l'univers, et même de ce qui est de notre monde, ne représente en effet qu'une toute petite partie d'un ensemble, d'un "tout"...

    Comme le disait Arthur Rimbaud, "nous sommes accablés d'un manteau d'ignorance et d'étroites chimères"... Alors, l'anarchie, vous pensez... dans ces conditions de méconnaissance, de fantasmes de "Grand Soir", et de toutes ces vues que l'on s'en fait... Cela me fait rire !

     

  • Bernard Clavel

    ... A l'attention de ceux et celles qui "n'aiment pas Bernard Clavel" je leur dis qu'en 2070 ou en 2150, il y en aura d'autres qui viendront après Bernard Clavel et qui "continueront à porter le flambeau" à leur façon, autant dire qu'ils en écriront autant sinon plus encore et même mieux...

    ça fera peut-être pas "avancer le schmilblic", mais y'aura toujours ce qu'il faudra sur cette planète, d'un tel, d'une telle multiplié par un certain nombre, pour se lever contre l'hypocrisie, contre l'orgueil, contre la haine, contre tout ce consensualisme troudebalesque, ces inégalités phénoménales entre une minorité de très riches et une majorité de très pauvres, contre les assassins, les donneurs de leçon de morale, les prédateurs en tout genre, les bourgeoisies aisées qui vont à la messe et gueulent comme des putois contre les gens qui "marchent pas dans les clous" !

     

    "Clavel ne donne ni dans la bourgeoisie aisée ni dans l'aristocratie mélancolique. Ceux qui redoutent de se trouver confrontés avec la misère des gens de peu évitent sans doute de le lire. Et ils auront tort. Quel ami des lettres n'a pas été secoué à un moment ou un autre par l'ouragan Clavel?"

    (Edmonde Charles-Roux, de l'Académie Goncourt)

     

    "C'est l'écrivain prolétarien français qui a le mieux réussi ; c'est à dire qu'il a réussi la difficile équation d'être lu par des lecteurs qui appartiennent au même monde de la quotidienneté que les personnages de ses romans".

    (Michel Ragon)

     

    "Dans la belle langue simple et dure qui est la sienne, Clavel ne ménage personne. Parce qu'il respecte ses personnages, ces gens du peuple sans défense, il raconte sans fioritures. Sans trahir".

    (Dominique Mobailly, La Vie)

     

    ... Je ne conteste pas que l'on puisse "ne pas aimer Bernard Clavel" : on a le droit de ne pas aimer Bernard Clavel, comme on a le droit de ne pas aimer Victor Hugo, par exemple...

    D'autant plus si l'on exprime son désamour pour Bernard Clavel avec l'humour qui sied au propos que l'on tient sur son oeuvre en général...

    En revanche ce qui me dérange c'est la "vision du monde" que l'on porte en soi dans le fait de ne pas aimer Bernard Clavel, quand il y a dans cette "vision du monde" tout ce que je combats, tout ce qui me révolte, tout ce que je dénonce depuis mon enfance.

    Or, il se trouve que Bernard Clavel défend, par les romans qu'il écrit, dans l'intégralité de son oeuvre d'ailleurs, toutes ces "valeurs" que je défends moi-même et que j'illustre si je puis dire, dans mes écrits, à travers les histoires que je raconte à ma façon...

    De même que l'on fustige, que l'on critique, que l'on "enterre" Bernard Clavel -ou un autre écrivain- pour "telle ou telle raison, raison argumentée"- (parce qu'on le trouve triste, pessimiste)... Je conçois que l'on puisse à l'égard de l'auteur que je suis, me trouver "emmerdant", pessimiste, tragique, hyroglyphique, brouillon etc. ... Et si en plus on y met de l'humour, pour "m'enterrer"... ça m'intéresse !

    Je concède à mes détracteurs le droit de m'enterrer, de ne pas du tout aimer ma manière d'écrire, de dire les choses comme je les dis... Mais je ne leur concède plus ce même droit lorsqu'ils s'attaquent à ce que je défends "bec et ongles", à ces "valeurs" qui me sont chères et que je place au dessus de tout, en particulier du succès, de la gloire, et des avantages que procurent le succès et la gloire...

    Quand ce qui est exprimé (même si "quelque part ça fait mal") l'est avec l'humour qui sied au propos, je me dis (c'est ce que je ressens) que, par l'humour, cet humour là en l'occurrence, je me sens proche de mon prochain si différent de moi dans sa "vision du monde" : c'est la même chose par exemple, que cet officier Nazi, dans le film "le pianiste" qui se trouve dans une église complètement détruite, en Pologne en 1945, en face du Juif résistant pianiste. Les deux personnages que tout sépare et oppose dans une violence qui est la violence réaliste et totale de la guerre, vont alors "se rejoindre" dans une sorte de communion autour d'un morceau de musique! Quel "message" en effet ! Quand du tragique, de l'indicible, de l'insoutenable, du plus inacceptable, du désespoir le plus absolu, du plus absurde, du plus injuste, du plus dramatique de ce qu'il y a dans le "sens du monde", dans une "vision du monde" qui peut être (et qui effectivement est) celle de tant et de tant de gens dans le monde toutes cultures et religions confondues... Se lève cette espérance magnifique, vient cet optimisme, autour du seul fait de "partager quelquechose ensemble".

     

     

  • A nous deux Paris, de Benoît Duteurtre

    Cvt a nous deux paris 4698

         Un tableau assez sombre, dans ce livre, mais réaliste, de ce que furent à Paris ces années 80 du 20ème siècle, dans une atmosphère "gauche bobo" de cocaïne, de "new wave", de musique funky, de sexualité indécise, de sida ; avec notamment le forum des halles et ses alentours, ses bars branchés, ses noctambules, ses boîtes de nuit, tout cela dans un tourbillon de futilité...

    "Le monde est devenu cet antre infâme et pur, envahi de normes qui donnent l'impression de fréquenter partout le même motel texan, la même chaîne hôtelière suédoise...

    .../... Cette proximité du plaisir, de la gratuité, de l'inconscience, faisait pour une part la valeur de telles aventures, avant que ne s'impose l'idée du danger, de la punition et de la mort. Notre époque anxieuse rêve de sécurité ; mais j'ai quelque peine à goûter ce genre de vie nocturne, trop parfaitement hygiénique et dépourvu d'excès .../...

    Place des Innocents, les établissements à la mode qui s'implantèrent dans les années 1980.../... ont mis la clé sous la porte. Le Café Costes a disparu, remplacé par cet alignement de McDonald's, Häagen-Dazs, KFC, qu'on trouve dans toutes les villes du monde. .../... Je me demande pourquoi il a fallu un jour détruire les pavillons de Baltard et l'acien quartier des Halles pour édifier une architecture en toc, faite de matière plastique, de plexiglas et de ferraille. .../... Jamais l'on ne vit construction humaine se dégrader aussi rapidement, pour devenir sale, jaunâtre, pisseuse et bancale. Elle n'a pas tenu trente ans avant qu'on ne décide de la raser à son tour. En 2010, la Ville de Paris a lancé son nouveau chantier des Halles..." ... Peut-on lire, page 329, 330 et 331...

     

    ... C'est fou, fou et... désolant... Ce que les villes se ressemblent toutes, d'une région à l'autre en France, avec ces mêmes ZAC et ZI où à perte de vue se succèdent les grandes surfaces commerciales, les chaînes de d'hôtels et de restaurants... Tout est formaté aseptisé normalisé avec des rond-points, des voies de circulation et des parkings dont les entrées soit dit en passant, par leurs barrières indiquant 2,10 m voire 1,90 m de hauteur, interdisent l'accès à tout véhicule surrélevé ou avec une galerie, des barres à vélo...

     

    ... Au moins, dans ces années 80 "post soixante-huitardes", d'inconscience, de futilité, de looks et de modes, de recherche de plaisir... N'y avait-il pas, aussi lourd de menace, tout ce dont on a si peur aujourd'hui avec l'explosion de la violence et de l'insécurité au quotidien ... Et, si "castrant", tous ces interdits, toutes ces restrictions, avec les punitions et les exclusions assorties...

    Le lien de cause à effet me semble à mon sens, beaucoup plus évident entre d'une part les différentes politiques gouvernementales et économiques de marché au niveau de l'Europe et de la France en particulier, de la montée en puissance de la religion, du communautarisme et des fanatismes ; et d'autre part l'explosion de la violence et de l'insécurité... Plutôt qu'entre la futilité, les modes, les apparences, l'insouciance, la recherche du plaisir immédiat et leurs dérives comportementales d'une part ; et la même explosion de la violence et de l'insécurité...

    Ce n'est pas "une casquette mise visière en arrière" ni un foulard sur une tête de femme, ni encore une console de jeux vidéos dans les mains d'un gosse de trois ans, ni l'utilisation d'un smartphone pour prendre force photos et vidéos à envoyer sur le Net... Qui va faire, plus que ne le font les politiques gouvernementales et économiques de marché, davantage de violence, davantage d'insécurité...

    ... Ce qui fait la violence et l'insécurité, c'est la montée en puissance du religieux, du communautarisme et du fanatisme, tout cela sur fond de politique gouvernementale, européenne, d'économie de marché, d'obscurantisme planifié en matière de culture, et d'un écart de plus en plus considérable entre une minorité de très riches et un nombre grandissant de très pauvres...

     

  • Madame Roland, une femme en révolution

    Mme roland

    Par Pierre Cornut-Gentille

     

    Collection tempus, éditions PERRIN, dépôt légal mars 2015

     

    L'auteur :

     

    Pierre Cornut-Gentille est un homme politique Français né le 26 juillet 1909 à Brest, et décédé le 21 janvier 1992 à Paris.

    Il a été licencié en droit et ès lettres, diplômé de l'Ecole Libre des Sciences Politiques, diplomate, préfet et haut commissaire.

    Avocat, il a publié chez PERRIN L'Honneur perdu de Marie de Morell, La Baronne de Feuchères et Un scandale d'Etat. L'affaire Prince.

    Dans ce livre "Madame Roland", il dresse le portrait d'une femme, d'une aventure intellectuelle, mais le livre est aussi celui d'une analyse vivante de la Révolution française.

     

    Quatrième de couverture :

     

    Etre une femme engagée dans l'action politique, telle fut, en un temps où le gouvernement n'était pas l'affaire des femmes, la profonde originalité de Marie-Jeanne Phlipon, épouse Roland, guillotinée pour ses idées et son action le 8 novembre 1793, à 39 ans.

    Ecrivain au talent éclatant, collaboratrice de son mari deux fois ministre de l'Intérieur, encyclopédiste, amie et conseillère de plusieurs hommes jeunes qui firent la Révolution, comme Pétion, Brissot, Louvet, et amoureuse passionnée de l'un d'entre eux, Buzot, Madame Roland a tenu tous les rôles que l'accélération foudroyante de l'histoire lui présenta.

    Emportée dans la chute de ses amis girondins, elle fit preuve, face à la mort, d'un stupéfiant courage. Sa correspondance et ses Mémoires offrent un prodigieux exemple des enchaînements du coeur et de la raison chez une femme habitée par la passion du bien public.

     

    Un extrait, page 196 :

     

    "Des rumeurs alarmistes circulent. La Fayette déploie ostensiblement la Garde Nationale. Dans la matinée du 17 juillet 1791, Marie Roland écrit à Bancal : "les matériaux de l'insurrection et de la guerre civile s'amassent... Le feu éclatera au premier instant"... /...

    Vers 7 h du soir, profitant de cette belle soirée d'été, plusieurs milliers de Parisiens se promènent en famille parmi les pétitionnaires quand surgit, drapeau rouge en tête, la garde nationale commandée par La Fayette. Que s'est-il passé? Quelques pierres lancées vers la troupe ? Un coup de fusil parti dans la foule ? Toujours est-il que la garde nationale ouvre le feu sans les sommations réglementaires. La fusillade nourrie (six à sept décharges selon Mme Roland) laisse sur le sol plusieurs dizaines de morts et de blessés.

    "Le deuil et la mort sont dans nos murs", écrit Marie, "la tyrannie s'est assise sur un trône souillée de sang".

     

    Mon avis :

     

    Quand on pense à tout ce qui se pratique de nos jours, dans l'arène qui est celle de la politique, de l'actualité, des milieux journalistiques, artistiques... En matière de diffamation, d'injures, de rumeurs, de campagnes de dénigrement... Ce qui se passait dans ces mêmes arènes durant l'époque révolutionnaire entre 1789 et 1795 ; était aussi cruel, aussi violent, aussi ordurier, sinon davantage encore puisque l'on en venait à se présenter dans les salles d'assemblée, avec un poignard ou un pistolet sur soi...

    Le "Père Duschesne" par exemple, était une feuille bien plus "incendiaire" que le "Canard Enchaîné" ou que "Charlie Hebdo"...

    J'ai déjà dit que la Constituante, que la Législative et que la Convention, étaient "des paniers de crabes". Condorcet et Madame Roland durant le temps de ces assemblées et de tous ces débats agités, furent on peut dire "des esprits éclairés" parmi quelques autres "dans le tas"...

    Mais il faut cependant se mettre dans le contexte de cette époque de la Révolution et de la Terreur, pour comprendre si l'on veut, même si elles nous horrifient, toutes ces violences...

    Il n'est pas sûr, pas sûr du tout, que de nos jours, ou dans un avenir plus ou moins proche, que tout cela ne se reproduirait pas...

    L'orgueil et la haine, ça pue autant en 1793 qu'en 2015. Il n'y a que l'environnement qui a évolué : en 1793, il y avait "Le Père Duchesne" et en 2015, il y a Internet...

    Mais c'est vrai, en France en 2015 il n'y a plus la guillotine comme en 1793... On va dire que "c'est un progrès"... Mais... que d'armes en circulation... Et tous ces silences, tous ces murmures, qui sont de véritables bombes à retardement ! (Ou même des sortes de guillotines prêtes à surgir sur la place publique )...

     

     

  • Le canot des naufrageurs à la dérive

    Ce bat10

         Ne verriez vous point, cette clique de naufrageurs, de naufrageurs tous très bien payés et aux confortables retraites assurées, entassés dans un canot pneumatique sans moteur, au milieu de la Méditerranée, et promis à une baignade certaine et fatale ?

  • Au Pue-Haut des Gugnoles Gruses (petite "errance littératoque")

         Tout en haut, en haut/en haut... C'est là que ça sentoit le plus môvu, môvu/môvu...

    A vrai dire cela puehoit, plus encore que cela sentoit...

    Elles étaient là, carapaçonnées, harnachées, coiffées architecturées en pièces montées, piercinguées ferraillées, outrageantes, ostentatoires, en futals moulants et petits bustiers... Les grandes Gugnoles Gruses accompagnées de leurs lieutenants rutilants et arrogants, tenant en laisse des petits toutous exotiques aussi capricieux que des gamins gâtés pourris accros de petites consoles de jeux...

    Et tout ce beau monde se la pétoit, lorsque l'ascenceur s'arrêtoit au Pue-Haut, ouvrant sa porte sur de petites hordes de followers béats qui se pressaient, à qui péteroit le plus tonitrant, à qui sentiroit le plus moutarde vinaigrée, le plus corniflard, le plus crevette à la mayonaise...

    Un grand Totem sculpté des douze signes du zodiaque en faux merisier -ou bois de Teck- se dressait tel un phallus en érection, et les followers agglutinés autour de ce Totem, se récitaient leurs horoscopes...

    Cré-dieu que cela puehoit en ce lieu d'en haut tout en haut, que cela chicpuehoit la crevette sexe sale, que cela brayoit/vociféroit, que cela tonitruoit, que cela mitrailloit de petits éclairs arc-en-cieloyés... Et qu'ils étaient féroces ces petits toutous empanachés enrubannés, et qu'ils étaient "impossibles" ces petits moutards capricieux aux laides colères !

    Les grandes Gugnoles Gruses distribuèrent des cornets de biboules, de triboules de crème glacées de toutes les couleurs, de petits drapeaux et de médaillons en forme de petits queucoeurs rourouges... Un grand perroquet juché sur l'épaule de la grande Gugnole Gruse en chef, cacahuètajacoïsoit " A bas la société des cons qu'sont en Sion"...

    Et la Gugnole Gruse d'expliquoire à ce follower qui pigeait pas la réflec du perrok " Sion c'est la Nouvelle Jérusalem de la Société de Consommation"...

    Un pépère à casquette tyrolienne et à petite sacoche en cuir de vache accompagné de sa mémère à permanente de chez Françoise la coiffeuse de son village, s'enquerru de savoir où se trouvoit (peut-être au bout de l'allée centrale) le dancing des seniors, car il avait envie -peut-être pas avec sa vieille- de se tortiller le derrière en compagnie d'une jeune et affriolante mémère en robe chic...

    Un gosse de dix ans pianotait sur son téléphone portable et un pétard explosa devant la porte de l'ascenseur (on n'arrête pas le progrès, maintenant les pétards sont télécommandés avec une application téléchargeable depuis un téléphone portable)...

     

    ... Au Luit-Bas, tout en bas, en bas/en bas... S'articuloit tout un échafaudage qui, peu à peu, alloit assaillir le Pue-Haut des Gugnoles Gruses et de leurs lieutenants arrogants rutilants, et saper les fondements du Pue-Haut...

     

     

  • J'irai jamais, jamais/jamais...

    ... Aux Etats Unis d'Amérique...

     

    ... À vrai dire, c'est "par mes propres moyens" (en achetant un billet d'avion aller retour, en me procurant un visa de tourisme de trois mois, en logeant soit dans des hôtels, des chambres d'hôtes ou autres ; en louant un véhicule ou en utilisant des moyens de transport -autobus, train) que je n'irai jamais aux Etats Unis d'Amérique...

    À la seule idée de devoir tout seul préparer, organiser, un voyage "par mes propres moyens" aux Etats Unis d'Amérique, cela m'emplit d'effroi et je ne m'y risquerai point ! Cela me paraît en effet très compliqué...

    Déjà, pour une première (et quasi essentielle) raison : le risque encouru de me trouver un jour pris par hasard dans une situation difficile et délicate, comme par exemple, une affaire de meurtre, être impliqué tout à fait involontairement dans une manifestation violente, une attaque, un vol, enfin le genre d'affaire où un ou plusieurs témoins "de bonne foi et jurant sur la bible" me prenant pour le meurtrier, l'attaquant, par ressemblance physique, soutiendrait que c'est moi, bien moi l'auteur du méfait ou du meurtre, et que je ne puisse pas me défendre, étranger que je serai, avec un avocat commis d'office, ne pouvant rien prouver pour m'innocenter, être enfermé dans une prison, devoir choisir entre "plaider coupable" (accepter donc une condamnation) et "plaider non coupable" mais dans ce cas devoir affronter un procès dans lequel je pourrais être condamné à mort par des jurés, puis passer 18 ou 20 ans dans le "couloir de la mort" avant d'être finalement exécuté par injection létale...

    Je suis âgé aujourd'hui de 67 ans, j'imagine... vingt ans dans le couloir de la mort, et pour finir je suis exécuté à l'âge de 87 ans ! (Mais sans doute mourrais-je dans ma cellule, de vieillesse et de maladie, avant le jour de mon exécution)...

    ... De toute manière, dans un pays tel que celui des Etats Unis d'Amérique au début du 21 ème siècle, "voyager tout seul par ses propres moyens" est "hyper/hyper compliqué, très cher, très risqué, et à coup sûr être obligé de se plier à des tas de contraintes, d'interdits, de limites, de règles, au niveau de la vie quotidienne... C'est être exposé sans cesse à un contrôle de police où il faudrait pouvoir justifier en permanence de l'endroit où tu vas dormir ce soir, où tu vas exactement, etc. (une vraie galère!)...

    ... En revanche, en "voyage organisé" (quinze jours dans le Grand Ouest Américain en touropérator) par exemple... Ou, à la limite, pouvoir aller chez un ami qui vient t'accueillir à l'aéroport, et qui t'héberge, te sort, te promène, te "prend en quelque sorte par la main", qui est très gentil et qui s'occuppe de tout, tout/tout/tout archi tout... Alors là, oui, oui/oui/oui, je veux bien aller aux Etats Unis d'Amérique !

    ... Ah, les Etats Unis d'Amérique... qu'ils soient d'Obama ou de n'importe quel autre président, en ce début du 21 ème (je pense en particulier à ce Mitt Romney", qui a été candidat en 2012, un mormon ultra capitaliste milliardaire actionnaire principal du fond de pension "Bain Capital" naufrageur de tas de boîtes sur la planète toute entière... Ces Etats Unis d'Amérique où "Dieu est présent partout", où quand tu te fais une clope dans la rue t'es un pestiféré-grand pécheur, vite repéré par un flic, mais où t'as le droit de porter un flingue à décapiter un dinosaure géant cependant... Ces Etats Unis d'Amérique... J'irai donc jamais sauf si un ami "très gentil très accueillant et s'occuppant de tout et venant me chercher à l'aéroport, me prend en charge.

     

  • Célestine (petit conte Yugcibien)

         Madame Basile, Célestine de son prénom, est une vieille, très vieille dame agée de 94 ans, née en 1921 (nous sommes en l'an de grâce 2015)...

    Elle ne se déplace plus en dehors de sa petite maison sans étage (et donc sans escalier) ; se transporte comme elle peut, à petits pas traînants, d'une pièce à l'autre, ne pouvant guère lever l'un ou l'autre de ses pieds douloureux et déformés ; sans déambulateur cependant mais avec deux cannes sur lesquelles elle s'appuie, courbée, très courbée...

    Trois fois dans la semaine, une jeune femme Roumaine recrutée par une association d'aide aux personnes âgées, vient faire son ménage, ses courses (il y a encore dans le bourg de deux mille habitants, un "Proxi"), la conduit dans sa voiture à la Poste (Banque Postale)...

    Il n' y a guère encore si longtemps, Célestine, à peine passé son 90 ème anniversaire, se déplaçait dans le bourg (et même jusqu'à la ville voisine distante de 20 km) dans sa petite voiture, une Peugeot 104... Mais depuis deux ans la Peugeot 104 demeure dans le garage, et de temps à autre, la jeune femme Roumaine l'utilise pour véhiculer Célestine sur de très courtes distances. Il faut en effet, trois coussins superposés sur le siège, deux autres coussins derrière le dos, pour que Célestine puisse supporter en voiture la position assise soumise aux "à coups", aux cahots de la conduite sur une chaussée parfois irrégulière...

    Perclue de douleurs, arthrose, rhumatisme, maux de tête incessants, digestion difficile... Célestine depuis deux ans mais surtout depuis l'an dernier, n'est plus du tout la "jeune vieille dame bien pimpante et enjouée et alerte" qu'elle était encore voici trois ans, dans les années 2010/2011... Les conversations, les longues conversations téléphoniques que ses amis et connaissances pouvaient avoir avec elle (Célestine était "intarissable") se sont singulièrement raccourcies...

    Elle fait encore elle même sa vaisselle, prépare son petit déjeûner, mais c'est, cela devient "un véritable parcours du combattant"...

    Mais elle tient encore debout (pas longtemps mais elle tient), elle n'utilise pas de déambulateur, elle n'est pas sur un fauteuil roulant...

     

    Célestine a un neveu, Jacques, qui est né en 1978, âgé donc, de 37 ans en l'an de grâce 2015... Et qui une fois l'an au moins, lui rend visite durant les vacances d'été.

    Ce Jacques est un "farceur dans son genre", souvent inconscient des conséquences de ses frasques, un "rigolo", qui a bien sûr une page Facebook sur laquelle il publie des photos un peu "Olé/Olé" accompagnées de propos assez lestes...

    Jacques cependant, est aussi un poète dans son genre qui écrit des textes surréalistes dans une modernité d'actualité et de mode, et qui a même publié il y a dix ans, un livre de science fiction intitulé "Au pue-haut des Gugnoles Gruses" (un drôle de titre en effet)...

    Il avait à l'époque, au moment de la parution de son livre par les Editions Amalthée, dédicacé et offert à Célestine un exemplaire de son livre.

    Célestine en fait n'a jamais lu ce livre... En revanche elle a lu et relu "de fond en comble" tout Harry Potter...

     

    Jacques en ce début d'été 2015, décide de "faire un cadeau", un beau cadeau, à Célestine pour son anniversaire le 20 juillet...

    Il consulte des sites de ventes de chiens, de "petits toutous exotiques", et commande sur Internet un caniche nain tout blanc tout frisé tout guilleret tout juste sevré âgé d'à peine deux mois...

    Le chien est expédié par le train depuis Hellesmes-Lille dans une cage d'un mètre sur un mètre, bourrée de paille. Et c'est un facteur du centre courrier voisin qui vient déposer la cage devant la maison de Célestine.

    En principe, durant le trajet en train, ce "colis" avec mention "animal vivant" a fait l'objet d'attentions et de soins particuliers, le chien a été nourri, désaltéré...

    Le facteur a sonné, puis toqué à la porte de Célestine, mais Célestine sans doute occupée dans sa salle de bains ou encore couchée dans son lit, tous les volets fermés (il fait déjà à 9h du matin plus de 30 degrés à l'ombre), n'a pas réagi...

    Après trois ou quatre essais infructueux de sonnette et de tambourinement sur la porte, le facteur dépose finalement le colis, à ce moment là en plein soleil sur la petite terrasse surélevée devant la porte d'entrée...

    Ce n'est que vers trois heures de l'après midi, lorsque la jeune femme Roumaine arrive pour faire le ménage (jamais avant trois heures parce que Célestine fait sa sieste) que l'on découvre enfin le colis contenant le petit caniche blanc étendu sur le flanc et respirant avec peine, la langue pendante et immobile...

    Sur le colis, il y a une carte d'anniversaire dans une enveloppe, accompagnée d'une rose en papier fixée entre deux barreaux de la cage.

    La paille est maculée de déjections essentiellement liquides et la jolie robe blanche du caniche n'est plus "très présentable"...

    "Bon anniversaire chère Célestine, tous mes voeux de bonheur et de santé pour cette 95ème année de ta vie qui je l'espère te fera faire un pas de plus vers tes cent ans ; et puisse ce petit toutou exotique meubler ta solitude tout au long des journées que tu passes sans plus voir si dehors il fait froid ou chaud, s'il y a du soleil ou de la pluie" [Jacques]... Voilà ce qu'il y avait d'écrit sur la carte...

    "Mais, mon dieu, qu'est-ce que je vais faire de ce petit toutou ?" s'exclame la pauvre Célestine, complètement médusée et au bord de la crise cardiaque, à la vue de ce malheureux chien tout souffreteux !

    C'est alors que la jeune femme Roumaine offre de reprendre le petit chien chez elle...

    "Seulement mon mari il va pas être très content", dit la jeune femme... "mais ça fait rien, si vous voulez bien, madame Célestine, je le prends quand même."

     

    ... Un mois plus tard, Célestine demande des nouvelles du chien...

    Il a été vendu à un laboratoire d'expérimentation de nouveaux médicaments, enfin, plus exactement à la sous-filiale d'un très grand laboratoire de renommée mondiale, basée en Corée du Sud.

    L'on imagine le "destin" du petit chien : déclaré après de multiples "expériences", inexploitable, il est vendu à une ferme d'élevage de crocodiles au Viet nam, jeté vivant et dévoré par un jeune crocodile dont la peau servira à la confection de sacs à main pour dames et... Transexuels au "look d'enfer"...

    Jacques, qui se doutait bien que Célestine ne garderait pas le chien et que sans doute la jeune Roumaine s'offrirait pour le reprendre (et dont le mari vendrait par la suite le chien) ; se mettra à suivre par recherche sur internet, le "tracing" c'est à dire les différentes et successives étapes du "tracing"... En effet, dans la "culture de la consommation de masse" tous produits confondus, il est désormais possible -et avéré- d'avoir accès à l' "historique détaillé" de tel ou tel produit...

    C'est ainsi que Jacques parviendra à identifier le crocodile de la ferme d'élevage au Viet nam (entreprise mondialisée aux produits traçables) qui a "bouffé" le chien et dont la peau a servi à fabriquer le sac à main pour dame... Sac à main que Jacques a prévu d'offrir à Célestine, sa vieille tante, pour son 96ème anniversaire l'année prochaine le 20 juillet 2016... Un sac à main ainsi d'ailleurs que bon nombre d'objets personnels et valeurs mobilières dont Jacques héritera de sa tante après son décès... avant que sa tante ne devienne centenaire...