Articles de yugcib
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L'été 76, de Benoît Duteurtre
- Par guy sembic
- Le 17/07/2015
- Dans Livres et littérature
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Gallimard, roman, dépôt légal mars 2011
Quatrième de couverture
"Il y avait pour moi quelque chose d'incompréhensible et de fascinant chez cette fille, seule au milieu de la cour de récréation : elle me ressemblait mais elle ne souriait guère ; elle avait les mêmes taches de rousseur mais les yeux plus ténébreux ; elle ne lisait pas des livres de prêtres engagés sur l'Evangile (les lectures préférées de ma famille) mais des brûlots anarchistes appelant au soulèvement général ; elle ne voulait pas avoir l'air moderne en enfilant des pantalons mais portait une jupe, dégagée de tout mimétisme masculin. A part cela je ne savais rien d'elle, sauf pour avoir entendu, de loin, prononcer son prénom : Hélène."
Une adolescence provinciale dans la chaleur de l'été 1976 : Benoît Duteurtre, en jeune gauchiste à cheveux longs, y découvre avec enthousiasme la musique, l'amour et la poésie.
Après La petite fille et la cigarette, et Le retour du Général, l'auteur revient à la veine autobiographique qui a fait le charme des Pieds dans l'eau.
... Nous sommes là, dis-je, encore en 1976, dans les premières années d'une société "post-soixante-huitarde" de marché en pleine croissance : la "société de consommation" loisirs tendances modes avec pour principaux relais la presse, la télévision, la publicité... Les marques de vêtements, les multinationales, tout cela dans la "toile de fond" des mouvements hippie, de la pop music et de toutes sortes de danses, de styles, de modes de vie "déjantés"...
Un extrait , page 62/63 :
Après le temps de l'expansion sans limites se dessinaient pour la première fois les limites de l'expansion, touchant aux symboles mêmes du progrès. L'avion supersonique ne résisterait pas aux guerres commerciales qui jugeraient finalement plus rentable d'arpenter le globe moins vite, en entassant les humains dans d'énormes fourgons des airs. Et si les premiers pas de l'homme sur la Lune avaient matérialisé un projet extraordinaire, il semblerait bientôt clair que nous ne franchirions jamais les confins du système solaire, déjà bien trop vaste pour nous. L'exploration infinie deviendrait le domaine réservé des films de science-fiction. Le progrès réel se reporterait tout entier sur la miniaturisation : celle des puces et de l'ordinateur personnel, aux magies incontestables, mais un peu plus mesquines dans leur fonction d'organiser la vie quotidienne, de communiquer à distance et de réduire encore le coût du travail. Le temps des rêves ferait place au temps des peurs : aux cataclysmes de l'économie mondiale, comme à ceux de la surpopulation, aux ravages écologiques et aux épidémies incontrôlables – bref, au sentiment général de foncer dans le mur.
On a toujours le sentiment de vivre -entre deux époques- celle qui nous précède et celle qui commence ; mais certains changements sont plus marquants que d'autres. Or ce moment précis où je commençais à devenir un homme coïncide peut-être avec un point de basculement historique : parce que, en 1975, l'idée du progrès infini subsistait comme le mythe dominant, mais que le thème de la crise et du déclin se faisait chaque jour plus présent, annonçant ce dépérissement de la modernité entrevu déjà par quelques esprits avisés.
Réflexion personnelle :
Le monde était fou, il y avait la guerre du Viet Nam, le bloc de la Russie Soviétique et des pays à économie socialiste communiste opposé au bloc des Etats Unis d'Amérique et de l'Europe de l'Ouest, la famine au Biafra... On "baisait à couilles rabattues" (mais ça c'est davantage de la légende que la vraie réalité), on était hippie, anarchiste de gauche, pro Mao Tsé Toung, on faisait des chèques pour la faim dans le monde ; on était poète, contestataire, on écoutait Jean Ferrat, Léo Ferré et Jacques Brel ; les robes étaient chic et courtes et on dansait le Jerk, et "la danse des canards" ; et, même si ce monde là, aussi fou qu'il pouvait être, était aussi violent, aussi injuste... et que déjà pointaient à l'horizon la désindustrialisation, les multinationales, le chômage... Il suffisait d'entendre "à fond la caisse" Je te parie qu'il pleut à Paris" version orchestrale sans les paroles par les Manzano Dreamers ou encore la musique du film Le distrait... si possible en compagnie d'une fille chic... Pour avoir en soi à ce moment là, une impression d'éternité dans le temps vécu, et de ressentir "quelque chose de purement orgasmique", une sorte de "piqûre d'héroïne sans les effets dévastateurs" !
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Trois grosses verrues sur le corps de l'humanité ...
- Par guy sembic
- Le 16/07/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... À éradiquer jusqu'à l'extrémité de la racine...
Ce sont ces horribles verrues, l'orgueil, la haine et l'obscurantisme.
L'orgueil, jusqu'à l'apparence trompeuse de l'humilité que l'on met en avant
La haine avec ses fanatismes et ses violences insoutenables, ses meurtres et ses guerres
L'obscurantisme avec ses religions, ses superstitions et toute l'anti-culture de quelque pensée unique -et inique- que ce soit.
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CONDORCET, un intellectuel en politique, par Elisabeth et Robert Badinter
- Par guy sembic
- Le 11/07/2015
- Dans Livres et littérature
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Né le 17 septembre 1743, décédé le 29 mars 1794, Marie Jean Antoine-Nicolas Caritat de Condorcet, intellectuel et philosophe, fut le défenseur des Noirs et des Juifs, un abolitionniste convaincu et militant... Et il fut aussi le premier intellectuel philosophe homme, à défendre les femmes, à dire que les femmes étaient les égales des hommes en tous points, ce qui, en cette seconde moitié du 18 ème siècle, n'était pas encore d'actualité...
Homme de sciences, mathématicien renommé dans toute l'Europe du 18 ème siècle, il fut aussi un homme politique de premier plan à partir de 1789, à la Constituante, à la Législative puis à la Convention jusqu'en 1793, où à l'automne de cette année là, il est déclaré "d'accusation" puis proscrit par le comité de salut public pour ses opinions dérangeantes... Et abandonné par bon nombre de ses amis dont certains de longue date...
Il faut dire que Condorcet était un "pur", un intellectuel engagé, un "chercheur de vérité et de justice", un homme qui ne pouvait souffrir la moindre compromission, qui ne recherchait pas les honneurs, la gloire, ni à briller (d'ailleurs il n'était guère un orateur) ...
C'est à Condorcet que nous devons, que notre pays, la France, doit la République : il en fut l'instigateur, le penseur, le promoteur... Mais ce ne fut point sans mal que s'instaura en septembre 1792, dans une France qui, jusqu'en août 1792, avec la Constituante (1789-1791) puis la Législative (1791-1792) ; depuis les états généraux qui s'ouvrirent le 5 mai, la prise de la Bastille le 14 juillet et l'abolition des privilèges le 4 août en 1789, demeurait encore monarchiste dans son ensemble...
C'est sous la Convention qui est une assemblée élue au suffrage universel masculin, et qui débute le 21 septembre 1792, qu'est "instaurée" la République le 22 septembre... République qui, cependant n'est pas déclarée officiellement mais s'établit "de fait"...
Condorcet avait rédigé le texte d'une constitution républicaine comportant plus de 300 articles, mais la Convention en octobre 1792 réduisit cette constitution dans la précipitation du moment en un texte de seulement 24 articles.
... Dans le passage "Condorcet contre les parlements" (printemps 1788) , l'on lit ceci :
"Condorcet est exaspéré par l'aveuglement ou la complaisance de ceux qui, comme La Fayette, soutiennent la cause des Parlements sans mesurer qu'ils font en réalité le jeu des privilégiés. En juillet 1788, dans une lettre à Mme Suard, il critique le comportement et les courtes vues de son jeune ami : -N'ayant point sur les affaires d'opinions assez arrêtées, il (La Fayette) a le malheur d'attacher une idée de patriotisme et de noblesse à être du parti de l'opposition. Et je crois, au contraire, qu'il ne faut être que du parti de sa propre raison."
La Convention, tout comme la Constituante et la Législative, c'était un panier de crabes...
De crabes biens nourris et d'une férocité manifeste... Tous autant les uns que les autres, à l'exception de quelques uns que l'on pouvait compter sur les doigts d'une seule main, dont Condorcet...
Cette République qui a vu le jour le 22 septembre 1792 avec la Convention Nationale élue au suffrage universel masculin, cette république dont Condorcet est l'instigateur, le penseur, le promoteur, a vu mourir d'épuisement après plusieurs jours d'errance du proscrit qu'il était, recherché par la police... Cette toute première république née dans les affrontements entre partis et dans le sang , a vu mourir le 29 mars 1794 dans une prison municipale pour larrons et mendiants à Bourg Egalité près de Clamart, le dernier des philosophes du 18 ème siècle...
Condorcet fut enterré au cimetière de Bourg Egalité dans une fosse commune, le 30 mars 1794.
Le cimetière ayant disparu depuis longtemps, nul ne sait où repose Condorcet...
... Je recommande vivement la lecture de ce livre, de 695 pages en "livre de poche".
... L'orgueil et la haine, autant de l'Ancien Régime que du temps des années de la Révolution Française avec la Constituante, la Législative, la Convention, le Directoire, le Consulat... Avec ces paniers de crabes qu'étaient les assemblées constituées de personnages féroces et arrogants, bien mieux nourris que la majorité des citoyens la faim au ventre...
L'orgueil et la haine, toujours d'actualité au début du 21 ème siècle, avec certes, la guillotine en moins...
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Il's' tâte et s'y toque"...
- Par guy sembic
- Le 10/07/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Ou la vérité sur les statistiques, celles que donnent quand tu cliques "stats" dans la page d'administration de ton blog ou de ton site...
"Si tu t-y tâtes et que t'y toques, croyant dur comme fer ce que tu vois, ces chiffres de visites en une colonne graduée par 10, 20, 100... En une colonne graduée pareil pour le nombre de pages vues... C'est surrévalué !
En revanche sur Google Analytics c'est "plus fiable", plus conforme à la vraie réalité... (là, les chiffres que tu vois te décillent de ce que tu croyais)...
Mais, quand tu cliques sur "ville" (pour voir l'origine des visites) il me paraît évident que la "logique du système" n' a pas cette précision au point d'identifier "Saint Pipi Les Agaçous au fin fond d'un département rural" (c'est à dire que si ton visiteur est vraiment de Saint Pipi Les Agaçous, il sera identifié comme de Strasbourg, de Nancy, de Paris ou de Beijing)...
... La postérité sur le Net, dans le meilleur des cas (en fait dans le cas qui devrait être mais qui en réalité est très loin d'être)... C'est comme ce disque de platine contenant tout le patrimoine culturel, scientifique, de connaissances, de l'humanité Terrienne ; largué dans le cosmos par Voyager, avec un dessin représentant l'apparence de l'Humain, un homme et une femme... Que peut-être tout à fait par hasard, dans plusieurs centaines de millions d'années, sur quelque astéroïde ou planète morte, échoué et un peu altéré, un être intelligent, humanoïde ou autre, découvrira et déchiffrera...
... Monsieur Lorgueil et Madame Lahaine, vous êtes flambés car... TOUT DOIT DISPARAITRE !
... Soit dit en passant "Tout doit disparaître" c'est le titre d'un livre de Benoît Duteurtre...
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Il's' tâte et s'y toque"...
- Par guy sembic
- Le 10/07/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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... Ou la vérité sur les statistiques, celles que donnent quand tu cliques "stats" dans la page d'administration de ton blog ou de ton site...
"Si tu t-y tâtes et que t'y toques, croyant dur comme fer ce que tu vois, ces chiffres de visites en une colonne graduée par 10, 20, 100... En une colonne graduée pareil pour le nombre de pages vues... C'est surrévalué !
En revanche sur Google Analytics c'est "plus fiable", plus conforme à la vraie réalité... (là, les chiffres que tu vois te décillent de ce que tu croyais)...
Mais, quand tu cliques sur "ville" (pour voir l'origine des visites) il me paraît évident que la "logique du système" n' a pas cette précision au point d'identifier "Saint Pipi Les Agaçous au fin fond d'un département rural" (c'est à dire que si ton visiteur est vraiment de Saint Pipi Les Agaçous, il sera identifié comme de Strasbourg, de Nancy, de Paris ou de Beijing)...
... La postérité sur le Net, dans le meilleur des cas (en fait dans le cas qui devrait être mais qui en réalité est très loin d'être)... C'est comme ce disque de platine contenant tout le patrimoine culturel, scientifique, de connaissances, de l'humanité Terrienne ; largué dans le cosmos par Voyager, avec un dessin représentant l'apparence de l'Humain, un homme et une femme... Que peut-être tout à fait par hasard, dans plusieurs centaines de millions d'années, sur quelque astéroïde ou planète morte, échoué et un peu altéré, un être intelligent, humanoïde ou autre, découvrira et déchiffrera...
... Monsieur Lorgueil et Madame Lahaine, vous êtes flambés car... TOUT DOIT DISPARAITRE !
... Soit dit en passant "Tout doit disparaître" c'est le titre d'un livre de Benoît Duteurtre...
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Une couverture de survie et un sac de riz pour trois jours !
- Par guy sembic
- Le 09/07/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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C'est avec tristesse, regret et dépit, que j'ai accueilli la nouvelle de la démission de Yanis Varoufakis, le ministre Grec des finances du gouvernement d'Alexis Tsipras...
Voilà un type, Yanis Varoufakis, un type intelligent, un "pur", qui "ne faisait pas dans la dentelle" et qui, droit dans les yeux des gens de l'Europe de Bruxelles, lors d'un entretien "musclé" avec le ministre des finances Allemand, s'est permis un "doigt d'honneur" ! Geste que j'ai applaudi, oh combien !
Tous ces technocrates costard cravate de l'Europe de Bruxelles avec leurs airs condescendants, leurs leçons de morale coups de bâton enduits de soie, ils en pris plein la patate ! Oh que je déteste cette hypocrisie crasse de tous ces alchimistes-sorciers de l'économie libérale avariée au visage caramélisé qui font la loi sur les marchés exigeant toujours plus de rigueur budgétaire et de coupes sombres dans les dépenses nécessaires au bien public, qui gagnent, eux, ces enfoirés, des vingt mille euro par mois plus les indemnités, oh que je déteste cette clique arrogante et insolente ! Du balai, ces incapables, ces hyper diplômés, ces technocrates!
Une couverture de survie et un sac de riz pour trois jours, c'est tout ce qu'ils ont trouvé, qu'ils ont consenti à jeter, les "Versaillais" (les Bruxellois) !
Mais déjà, sous le mur des Fédérés, se prépare un trou noir, une tornade torche enflammée, contre ces "Versaillais" et leurs troupes de servants apeurés !
Déjà, au "Père Lachaise" s'entrouvrent ces tombeaux à vampires, rôdent ces minous efflanqués d'une tombe à l'autre, se meurent les fiers bouquets, s'assèchent les vasques de fonte ou de marbre ou de terre cuite au fond desquelles nulle eau même croupie ne mouille le bec d'un passereau... Et passent déjà le soir ces ombres funestes aux silhouettes d'anges... Car dans l'anarchie qui vient et qui s'annonce en fait comme une décomposition d'un Système politique et économique (celui de l'Europe et de l'Euro), dans la queue des comètes qui vont apparaître dans le ciel, où se mêlent vaisseaux pirates et nefs de conquérants et d'aventuriers, il y aura toujours trop de voleurs, de bandits et de canailles plus malins que les autres, pour jouir dans le chaos !
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Le bras d'honneur du peuple Grec à l'Europe de Bruxelles
- Par guy sembic
- Le 07/07/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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... En fait ce bras d'honneur des Grecs est celui d'une contestation, d'une révolte contre une politique menée depuis cinq ans par des gens qui ne sont pas élus par les peuples et qui décident de ce qui doit se faire en Europe en matière d'économie et de marchés...
C'est aussi -et surtout- un bras d'honneur à tous ces créanciers, financiers et banquiers qui depuis vingt, trente ans, prêtent à des taux prohibitifs (exactement de la même manière que ces sociétés de crédit à la consommation qui proposent aux gens à budgets modestes de renouveler ad aeternam des réserves d'argent toujours et immédiatement disponibles, à des taux trompeurs)...
En revanche, plutôt qu'un bras d'honneur, c'est une main tendue et bien ouverte, qui s'avance, s'élève vers les peuples "frères de misère" en particulier, et d'une manière plus générale, vers tous les peuples de l'Europe qui, majoritairement mais ne pouvant l'exprimer ou conditionnés qu'ils sont, aspirent à une autre "construction européenne" plus démocratique, non assujettie aux diktats de la finance et des marchés...
Cependant, ces Slovènes et certains de ces peuples de l'euro, tous des pays de l'est Européen anciens "voisins -la-corde-au-cou" de l'ex-URSS... Qui vivent avec des retraites de 400 euro par mois, qui travaillent 60/70 heures par semaine pour des salaires de misère... Et qui ne comprennent pas que les Grecs se plaignent et se révoltent, me font penser à ces bons élèves dociles et obéissants ployant l'échine sous l'autorité de maîtres durs, et qui à midi à la cantine se contentent "tout heureux" d'un rata de faillots pendant que les maîtres à leur table bouffent du foie gras et du gigot !
Ces Slovènes, ces Slovaques, ces Bulgares, ces Polonais, oui, ils ont des industries, des usines, ils fabriquent des débroussailleuses à 190 euro, des minitracteurs de jardin à 700 euro, avec pour patrons des Chinois... Et ils voudraient que les Grecs se serrent encore plus la ceinture !
Je ne comprends pas tous ces gens "de petite très petite condition", qui sont légions sur la planète, et qui encensent, béats et dociles, et bien obéissants, un système économique de marché de grande consommation de masse, libéral avarié, qui profite avant tout et en premier lieu à toute une caste de privilégiés, d'actionnaires, de riches retraités à fonds de pension, à des milliardaires, à des banquiers, à des usuriers prêtant de l'argent à des taux prohibitifs sur des dizaines d'années !
Je voudrais que tout ça, toute cette merde, tout ce système (ce "soustème") ça finisse par capoter, qu'enfin, les "gros culs" de la finance, de la croissance, des profits bancaires, les Merkel, les Hollande, les intellectuels économistes de C dans l'air, de la Tribune et de Valeurs Actuelles, qu'enfin toute cette clique de décideurs de Bruxelles, de gros actionnaires, de banquiers, de riches retraités à fonds de pension... que tout ce monde là morde la poussière, fassent dans leur pantalon et qu'il n'y ait plus "Ernestine" pour leur torcher le derrière après une colique carabinée !
... Tout ce pognon, qui a été prêté pendant vingt, trente ans, au moment, au jour même où il a été prêté... Prêté par les détenteurs de capitaux (argent, affaires, immobilier), n'a pas coûté le moindre sou aux prêteurs : c'était (et c'est toujours) de l'argent plus souvent volé que gagné, de l'argent qui, s'il n'existait pas en milliards de Francs d'autrefois, de dollars, d'euros, de yen, ne manquerait en aucune façon aux prêteurs, parce que même sans ces milliards là, les prêteurs ont une réserve si immense qu'il faudrait dix milliards d'humains à gaver de bouffe et de gadgets, et vingt générations pour parvenir à épuiser cette réserve de capitaux sous forme d'argent et de flux rémunérateurs quasi éternels d'une régularité de mouvement d'horloge !
... Tout ce pognon, s'il n'est pas rendu, ça "les" rendra jamais plus pauvres, les créanciers! Par contre, et c'est là qu'ils "gueulent comme des putois" les créanciers, c'est "le manque à gagner des intérêts qui vont plus être payés" ! Putain, ils ont la galette grande comme un cosmos, et en plus, surtout en plus, ils veulent ce que crache la galette quand on la presse !
... Cela m'inspire cette image qui se forme dans mon esprit et que je décris de la sorte :
Un tas de merde en plein milieu du chemin balisé, ordonnancé... Un chemin qui a été tracé sur papier par des ingénieurs sortis de grandes écoles mais qui jamais durant leurs années d'études ont été confrontés au réel difficile de la vie, ont laissé la réalisation à la charge d'ouvriers pas forcément qualifiés, en fait des manutentionnaires sous payés dirigés par un cadre bureaucratique en costard cravate casque sur la tête, et ne savent pas reconnaître le moindre brin d'herbe ou de plante dans la nature susceptible de servir de nourriture ou de remède...
Toutes ces sommités d'ingénieurs avec leurs dirigeants sont là, tirant de tristes mines, tout déconfits, devant ce tas de merde qu'ils tâtent, touillent, retournent dans tous les sens, avec des bâtons Queshua au bout ferré, ne sachant quel parti prendre et disputant discourant élucubrant sans qu'il ne ressorte rien de tous ces conciliabulles... Le tas de merde barre tout le chemin, et de part et d'autre de l'endroit où s'étend ce tas de merde qui est aussi d'une grande hauteur, il y a un ravin à droite, un ravin à gauche, aux pentes verticales... On ne peut guère ni contourner ce tas de merde ni passer par dessus...
Et le tas de merde, qu'une chaleur pire que tropicale d'été, distend, se met à gonfler, à augmenter de volume et d'étendue, puis prend tout bonnement feu. Les flammes sont rouges avec des reflets d'un noir brillant ; le chemin disparaît dans l'incendie, dans une suite de tornades torches qui effacent jusqu'au tracé du chemin. Cependant d'autres chemins, ceux là, tracés par la nature, par tout ce qui vit et se meut dans la nature, prennent naissance et filent vers l'horizon...
... Ce sont des toutous très maltraités, auxquels on ne cessait de donner des coups de bâton sur le dos, et qui étaient jugés resquilleurs, peu soucieux des règles imposées par des maîtres impitoyables, qui se sont mis à chier au même endroit en plein milieu du chemin, précisément là où de part et d'autre du chemin s'ouvrait un fossé abrupt aux parois rocheuses verticales, de telle sorte que, le tas de merde des toutous devenant une haute barricade, ne pouvait plus être contourné ni sauté...
Ce tas de merde qui va prendre feu sous une chaleur accablante, ces tornades torches qui vont balayer le chemin, ce n'est pas de la science fiction, c'est ce qui va se passer très bientôt dans le "futur immédiat"... Au delà de ce que la nature aura fait repousser là où il y avait le chemin, d'autres chemins qui se feront par ce qui vit et se meut dans la nature, apparaîtront et fileront vers l'horizon...
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Service clientèle, de Benoît Duteurtre
- Par guy sembic
- Le 05/07/2015
- Dans Livres et littérature
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... Un roman bref, de 93 pages (Editions Gallimard septembre 2003), mais qui "en dit long", très long même, sur le non sens, sur l'absurdité de notre civilisation occidentalisée devenue un "système"...
"Des caisses d'hypermarché aux péages autoroutiers, des halls d'aéroports aux guichets d'ex-services-publics-privatisés, il fallait continuellement attendre son tour pour retirer la marchandise, embarquer très en retard sur des vols surchargés, franchir très lentement des kilomètres d'embouteillages. Et si, par malheur, votre cas finissait par échapper aux cases prévues automatiquement, alors commençait le cycle beaucoup plus long des vaines réclamations à un personnel dépassé, lui-même, par la logique aveugle de cette organisation. "
... Telle est la "logique du Système"... De ce "Système" auquel j'ai donné dans mon jargon de Yugcib, le vocable de "Soustème" ... Le pire de tous les totalitarismes, celui de la dérive de l'économie de marché libéralisée qui, après le déclin, le recul et pour finir la chute de l'économie communiste, s'est emparé du monde jusqu'en des lieux en lesquels la civilisation n'avait pas encore pénétré, au cœur des jungles de Bornéo et au delà du Cercle Polaire arctique...
A la page 68 et 69, l'on lit ceci :
"Ainsi l'augmentation de la productivité, la réduction des effectifs, la folie de la production conduisaient-elles à une réintroduction des files d'attente communistes en pays capitalistes ; à moins d'appartenir à la nomenklatura aisée qui peut payer le maximum, déléguer les démarches pénibles, payer la business class ou faire parvenir ses plaintes au sommet de la hiérarchie. L'entreprise avait remplacé le Parti dans sa façon d'agiter une propagande irréelle (achetez plus, voyagez plus. Profitez de nos conditions) tout en traitant sa clientèle comme un troupeau, obligé de s'adapter aux marges des actionnaires".
… On le voit, on le subit, dans ce "Soustème" d'économie mondialisée, libérale, de marché, de profit et de valeurs boursières, de consommation de masse au plus bas prix possible, de publicité et d'offres et promos et soldes incessants... C'est une autre forme de totalitarisme que celui du communisme soviétique qui s'est installé sur la planète et qui invalide, rend "caduc" toute démocratie, toute idée ou principe de démocratie... Avec l'illusion "d'une démocratie sur le papier", avec des discours sur la démocratie et les droits des peuples, discours et droits qui sont bafoués, ne faisant que « vitrine »...
Le « Grand Argument », celui qui est sans cesse ressorti et qui semble apparemment convaincre beaucoup de gens, notamment ceux qui, sans être vraiment pauvres ne sont pas cependant très riches, consiste en la démonstration fallacieuse du « bien fondé » de ce Système économique axé sur la Croissance, le Développement, l'accès de biens et de services à un toujours plus grand nombre de gens dans le monde qui, il y a encore peu de temps, à peine quelques années, « vivaient comme au Néolithique »...
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L'orgueil et la haine
- Par guy sembic
- Le 04/07/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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Monsieur Lorgueil et madame Lahaine
Je vous emmerde
Mais plutôt que de vous combattre avec ces armes si terrifiantes
Dont vous faites votre marché et votre fortune
Je vous combats avec si je les trouve
Ces mots qui résonnent tels des coups de canon
En comparaison de ces armes si terrifiantes
Dont vous faites votre marché et votre fortune
Ces mots avec lesquels je vous combats
Si je les trouve
Sont des trous noirs qui se déplacent en tornades à l'envers
Dans vos univers
Monsieur Lorgueil et madame Lahaine
Je vous emmerde
Je vous lamine
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Les mots qui résonnent
- Par guy sembic
- Le 04/07/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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Lire pour le pur plaisir de lire, pour ce beau calme qui vous entoure quand vous entendez dans votre tête résonner les mots d'un auteur"
Paul Auster
..."Entendre résonner dans sa tête les mots d'un auteur"... C'est assurément, à mon sens , aussi important sinon plus encore, que les mots eux-mêmes tels qu'on les lit écrits sur la page d'un livre... Et je m'attache à cette vérité de la "musique des mots", par le ton qui s'entend en lisant les mots écrits sur la page...
Je déplore que, de nos jours où tant et tant de gens font des livres et publient, notamment nos "Grands Intellectuels" de l'actualité journalistique, de l'actualité politique, littéraire, philosophique, économique, événementielle ; où tant et tant de gens "écrivent leurs mémoires"... Je déplore que l'on n'entende presque plus -ou si peu souvent- "résonner les mots" ... Ce sont en effet, très souvent, des éructations que l'on entend en lisant... ou, si l'on n'entend rien qui résonne, on lit des mots que le "commun des mortels" n'utilise pas dans le langage qui est le sien au quotidien, des mots illisibles parce qu'on ne les comprend pas...
Les mots que l'on lit tels qu'ils sont écrits, cependant, sont aussi comme des spots lumineux au dessus de la scène d'un music hall, et ces mots là, ces mots de gens "bien en vue" que les médias portent aux nues, sont les mots qui font recette, que l'on se repasse, de soirée en soirée, de porte à porte, à la terrasse d'un café, au restaurant, en famille réunie, en connaissances diverses... Ces mots là ne "me touchent guère" et, de l'ignorance que j'ai d'eux, j'en fait mon insolence personnelle, ma "contre anti culture" dirais-je !
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La réflexion scientifique
- Par guy sembic
- Le 03/07/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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"La violence, le péché, le ridicule n'ont pas leur place dans la réflexion scientifique."
[Condorcet]
... Nous vivons aveugles avec des yeux qui voient, ne voient en fait, que ce qu'il est donné ou imposé à voir, que ce qu'il faut voir, que ce que l'on doit voir...
La réflexion scientifique rend les yeux voyants, et ce qui apparaît en premier lieu avec ces yeux voyants, c'est, à mesure que la réflexion scientifique se fonde sur des faits établis, des connaissances nouvelles, des réalités expliquées, des principes, des lois démontrées ; c'est l'immensité de tout ce qui demeure à découvrir...
En revanche, la réflexion qui se fonde sur des rumeurs, des "on dit", sur des idéologies ou sur des religions, sur des apparences ; est une réflexion qui ne mène qu'à la violence, à la polémique, à toutes sortes de partis pris, de fanatismes et, à l'obscurantisme...
Bien que n'ayant point fait d'études scientifiques (en université)... Je suis, auteur d'un blog, d'un site et de nombreux écrits, poète et penseur, d'esprit scientifique, et je récuse le scientisme, l'ésotérisme, l'astrologie, la superstition, les idéologies et les religions, les sciences dites "divinatoires"...
Je récuse également l'athéisme dans la mesure où l'athéisme est assimilé à une religion.
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Anniversaires sur le Net
- Par guy sembic
- Le 03/07/2015
- Dans Pensée, réflexions, notes, tags
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C'est fou, fou, fou, fou... le nombre d'anniversaires que l'on souhaite -avec animations illustrées de plantureux gâteaux architecturés comme des chapeaux de reine d'Angleterre ou avec de magnifiques bouquets de fleurs... à des membres (des inscrits) de tel forum du Net, à des personnes (des "amis") sur Facebook, divers réseaux sociaux... Certaines d'entre toutes ces personnes jamais/jamais... Ne donnent le moindre signe de vie... Ou au mieux réagissent brièvement à l'occasion...
... "Quelque part, ça m'interpelle... Mais n'arrive point à me laisser sans voix... Au contraire, ça me donne de la voix à percuter depuis la cuvette le long de laquelle je trace ma route, tous ces flancs rocheux couverts de résineux et de broussailles, aux arêtes vives déchirant le ciel, de ces montagnes entourant la cuvette le long de laquelle je marche, pluie, neige, grêle, chaleur torride, froid mordant, sans répit...
De temps à autre j'entends bien l'écho, l'écho heureux qui rompt un silence d' heures et de jours sans le moindre cri d'oiseau...
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Je chimpanzine, je chimpanzine ...
- Par guy sembic
- Le 02/07/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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En téléphonie mobile
Je chimpanzine
Sur le clavier alpha numérique
Je chimpanzine
Sur une montre aux heures minutes secondes à gros chiffres à quatre boutons poussoirs
Un appui long un appui bref sur S1 ou S4
Sur le tableau de bord de la voiture petit écran LCD rectangulaire affichage données et avec toutes ces touches et boutons de fonctions pour la clim la radio le lecteur CD
Je chimpanzine
Je chimpanzine c'est à dire que je fais comme le chimpanzé qui appuie pour voir si ça répond à ce qu'il veut
Je chimpanzine je chimpanzine mais je suis pas plus con qu'un autre
Et toi l'as de la téléphonie mobile et du bouton poussoir et de l'affichage de données
L'as du tableau de bord du GPS de la sono et des commandes totomatiques
L'as du maniement de tous ces gadgets électroniques informatiques technologiques dernier modèle en promo et à la mode
L'as de tout ça qu'a déjà tout compris avant d'avoir lu le mode d'emploi
Je t'emmerde !
En téléphonie mobile c'est vrai je chimpanzine
ça sonne ça sonne mais j'ai pas la détente rapide
Mais dans d'autres domaines que la téléphonie mobile et que les gadgets électroniques où il faut avoir du doigté de la réactivité
Enfin dans certains domaines
Je chimpanzine pas
Ou plutôt je serai un chimpanzé qui appuie sur des boutons dans la tête et qui fait s'envoler des lapins
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Gaieté parisienne, de Benoît Duteurtre
- Par guy sembic
- Le 01/07/2015
- Dans Livres et littérature
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Benoît Duteurtre est un écrivain, romancier, essayiste et critique musical Français, né le 20 mars 1960 à Sainte Adresse, agglomération du Havre...
Il vit à Paris, dans les Vosges et en Normandie.
Il publie son premier texte en 1982 dans la revue Minuit, puis accomplit plusieurs métiers divers dans la musique et dans le journalisme. Il est l'auteur de quelques romans : L'amoureux malgré lui, Tout doit disparaître, Gaieté parisienne, ainsi que d'un recueil de nouvelles : Drôle de temps.
Sa curiosité pour les situations et les décors contemporains, son écriture limpide, son humour décalé marquent sa singularité dans la littérature Française depuis la fin des années 90 , en particulier auprès des jeunes générations...
Drôle de temps a obtenu en 1997 le prix de la Nouvelle, de l'Académie Française, et le prix Médicis en 2001 a couronné son roman Le voyage en France.
… Gaieté parisienne est une peinture de Paris à la fin du 20 ème siècle.
Nicolas, un intellectuel d'une trentaine d'années, s'efforce de séduire le jeune Julien, étudiant en gestion, très à l'aise dans la société moderne. De boîte de nuit en cité de banlieue, la course poursuite entre Nicolas et Julien traverse un paysage étrange où les vestiges de l'ancien monde se mêlent aux entreprises de rénovation. Les protagonistes glissent de situations grotesques aux émotions imprévues, dans une Europe qui pourrait rappeler la Rome du Satiricon.
Benoît Duteurtre met en scène la comédie de l'amour. Loin des conventions sentimentales, il explore le milieu « Gay » comme un miroir de la vie contemporaine, avec sa foi sexuelle, ses routines et ses tabous.
Dans un style limpide, attentif à la vérité des apparences, il suit les trébuchements de Nicolas face aux incongruités de l'existence. Il raconte la laideur et la beauté d'une époque, celle que nous vivons et qui a commencé vers le milieu des années 80, alors que le téléphone portable et internet n'existaient pas encore, du moins pas dans la vie des gens, même dans les milieux artistiques et intellectuels, et que l'on s'envoyait des lettres écrites à la main postées en « express », des lettres enflammées de passion amoureuse, notamment, et qui étaient apportées par le facteur à la première heure... (Soit dit en passant, de nos jours en 2015, avec les mails, les smartphones, tablettes, internet et facebook... les « lettres ou messages de passion amoureuse – ou de « drague primaire » écrites à la main envoyées par la poste c'est « complètement obsolète et ringard »!)
… Gaieté parisienne c'est aussi -à mon sens- une vue, un tableau, un aperçu de tout ce que le monde, depuis la fin des années 80, est devenu : un monde sans bonté, où domine la loi des modes, des apparences, du « fashion », des « lieux branchés » en lesquels il faut être et paraître -si possible le meilleur, le plus « fun », le plus attendu, le plus regardé... Et le monde de toutes ces «idées nouvelles », de cette jeunesse dorée » des lycées, des classes de prépa aux grandes écoles et universités , qui sont devenus dans les années 2010/2020, les trentenaires, les quadragénaires « dans le sens du monde et bien dans leur peau », les nouveaux « décideurs »... Soit dit en passant, toute cette « crème » constituée en général de ces quadragénaires des « décideurs »,de l'économie et de la finance et de toute la « clique » des intellectuels qui gravite autour ; est à cent lieues du « citoyen lambda » qui lui, n'a pas fait d'études et dont la vie au quotidien est difficile, sans perspective... Ce « citoyen lambda » qui représente l'essentiel de la société Française, notamment dans les régions rurales, péri urbaines et surtout les régions autrefois industrielles devenues aujourd'hui des déserts médicaux et culturels, économiques, à l'écart des lieux touristiques et constellés de ce qui reste des sites de métallurgie, des « friches industrielles »...
… Pour dresser un tableau de ce que ce monde des années 90 a produit, et ensuite a fragmenté en se diversifiant et en évoluant dans le tissu social à partir du début du 21ème siècle, je cite ces termes, ces mots, ces phrases, que j'ai relevés tout au long des pages de ce livre Gaieté parisienne, de Benoît Duteurtre... Et qui à mon sens, sont tout à fait représentatifs de notre époque :
Subversion artistique et intellectuelle parrainé par le ministère de la culture...
...Idées nouvelles... Vitalité intellectuelle... Débats, saisir les idées dans l'air... Centre d'agitation esthétique... Nouvelles tendances... Liberté de l'esprit... Sujets quotidiens : le dernier match de foot, le prochain concert de jazz rock, les filles... Vastes perspectives, voyages, vêtements de marque... Divertissements spontanés, spectacles de plein air, musique aux carrefours, dans les rues... Musique pour la liberté... Mouvements de la cité, cafés artistiques et des libres-penseurs... Les marges de la vie moderne... Complexe commercial... New wave... show biz, dîners mondains... Soirée privée... Réussite, mérite... Look... Les mouvements du monde... semer un peu de désordre dans la culture... Etre jeune... House music, raves parties, mouvements parallèles... Contrôler les élans naïfs, dépasser le jeu des apparences... Agressivité de chacun envers tous les autres, à l'exception de ceux qui s'inséraient exactement dans votre archétype... S'éclater... Naturel provoquant... Harmonisation, crédit, législation internationale... Organisation du travail, des loisirs, du crédit, de l'amour... Pouvoir médiatique, intelligentsia parisienne... Existence construite autour d'une profondeur... Une meilleure conjugaison des lois du marché, des techniques de pointe, de la politique culturelle et de la protection sociale ; l'alliance du progrès moderne et de la vieille civilisation... Génération postmoderne... Culte érotique, liturgie fin de siècle... Club d'échanges et de réflexion ouvert sur le milieu intellectuel et le monde de l'entreprise...
… En gros, pour résumer « tout ce qui pourrit le monde » et qui rappelle dans une certaine mesure, le déclin de l'Empire Romain... Mais là, de nos jours, en fait, il s'agit du déclin, de la déliquescence, de la brutalité, de la violence, du non sens et de l'absurdité de notre civilisation dans son ensemble, puisque même la ou les civilisations qui sont sensées s'opposer, notamment par des courants religieux et -ou- révolutionnaires ou idéologiques, sont elles mêmes imprégnées, gagnées par le pourrissement de la civilisation dominante...
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Hugues Aufray
- Par guy sembic
- Le 30/06/2015
- Dans Chroniques et Marmelades diverses
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Né le 18 juillet 1929 à Neuilly-sur-Seine, et donc âgé de 86 ans à compter du 18 juillet prochain, il est le dernier vivant (homme) de cette génération d'artistes chanteurs auteurs compositeurs nés autour de 1930... Il y avait encore jusqu'en 2010, jusqu'au 13 mars 2010, Jean Ferrat né le 26 décembre 1930 à Vaucresson...
Hugues Aufrey fut aussi le contemporain de Serge Gainsbourg, né le 2 avril 1928 et mort le 2 mars 1991...
A 86 ans, Hugues Aufrey parcourt encore la France en se produisant sur scène lors de ses tournées, et le samedi 27 juin 2015, l'on pouvait l'écouter à Sion Vaudémont, où avait lieu le festival "Là haut sur la colline", du 25 au 28 juin... Sous un immense chapiteau, de nombreux Lorrains et certainement autres visiteurs venus de régions environnantes, étaient venus l'écouter.
Quelle voix, encore, pour 86 ans !
Avec Jean Ferrat, hélas disparu depuis 2010, Hugues Aufray est le dernier, l'un des derniers représentants de cette génération d'artistes auteurs compositeurs, d'un monde qui avait un sens, entre autre sens celui de valeurs fondamentales et surtout intemporelles (l'amitié, la fraternité, le respect -entre autres de ces valeurs)...
Hugues Aufray cite cette réflexion de Jean Paul Sartre "L'enfer c'est les autres", à laquelle il ne souscrit pas, puisqu'il dit au contraire que "les autres c'est le Paradis"... de même que j'ai déjà dit pour ma part, et exprimé à ma manière que "Dieu c'est vous, vous autres, visages connus ou inconnus" (ou quelque chose comme ça)...
Sans cependant "verser dans la nostalgie" c'est à dire dans le regret "d'un monde qui n'est plus" (et que dans mon enfance, et durant une grande partie de ma vie j'ai connu)... C'est avec une certaine émotion que j'ai écouté ce samedi 27 juin 2015 à Sion Vaudémont au cœur de la Lorraine, les chansons d'Hugues Aufray, celles qu'il a composées lors de son séjour, jeune, dans le Sud des Etats Unis d'Amérique ; puis ses "grands succès" bien connus de tous, ou d'autres chansons légendaires telles que "j'entends siffler le train" de Richard Antony, qu'Hugues Aufrey interprète...
Je pensais en écoutant ces textes, ces chansons, à ce monde qui est devenu ce qu'il est aujourd'hui (au fond, ni pire ni meilleur qu'un autre qui fut ou sera) mais si "différent" cependant, du fait qu'il "n'a plus de sens" (du moins pas de sens que l'on peut définir) et en lequel la bonté, la gentillesse, l'amitié, la fraternité, le respect... demeurent encore présents et manifestes... mais sont "écrabouillés" par la rumeur, par la dureté, par le "tam/tam-coeur-de-pieuvre", la cacophonie, l'agressivité du monde... "Ecrabouillés" et aussi moqués, méprisés, tenues pour ringards, et -au moins pire- sous estimés...
Si Hugues Aufrey "n'apprécie guère outre mesure Jean Paul Sartre et son l'enfer c'est les autres, en revanche il vénère Albert Camus... Albert Camus qui à mon sens, est "le plus grand, le plus immense, de tous les penseurs, de tous les philosophes, de tous les intellectuels du 20 ème siècle"...